La place du général Lapeyre

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La place du général Lapeyre

1794-1857

 

plan du quartier

Plan du quartier

Je suis sûr que peu de villemuriens connaissent la place du général Lapeyre hormis les riverains. Place minuscule de quelques dizaines de mètres carrés, où tout au plus huit voitures peuvent stationner.
Elle est bordée par trois rues : la rue Kléber, la rue porte Saint-Roch et la rue des Remparts Notre-Dame. Sa création est relativement récente, mais faisons tout d’abord un petit historique.
Nous sommes au cœur du vieux quartier Notre-Dame dont la configuration n’a pas changée depuis des siècles, mais qui a subi de profonds bouleversements lors de la crue de 1930.
Le plan ci-contre nous montre ces modifications importantes : la rue des remparts Notre-Dame, « la rue Torte » pour les Anciens, ne débouchait pas comme aujourd’hui rue des Stradelis, mais venait buter contre les maisons de la rue Caillol. Ce pâté de maisons compris entre la rue des Stradelis, la rue Gambetta et la rue Kléber fut très impacté par la crue, de nombreuses maisons et granges s’effondrèrent, et le quartier dût être reconstruit.
Il suffit de regarder les façades des maisons aujourd’hui et vous verrez la différence par les matériaux utilisés : la pierre et la brique creuse ont remplacé la vieille brique rouge d’antan.

maison montet

Derrière cet automobiliste intrépide, au fond à droite la maison Montet, à gauche, “la rue torte”

La rue Porte Saint-Roch (1) fut réalignée, ainsi que le bas de la rue des Remparts Notre-Dame. Une seule maison trouva grâce auprès des urbanistes, celle appartenant à la famille Montet, immeuble pourvu d’une terrasse où une vieille treille courait le long des murs et faisait une tonnelle sur le dessus. Tout à côté, subsistait une placette en friche, dont la terre battue recelait de gros vers de terre que petits pêcheurs en herbe appelions « les rougeanes », et dont les poissons du Tarn étaient friands !
Pendant l’hiver 1962, la maison fut très endommagée par un incendie. Habitant à l’époque rue des Stradelis je n’avais pas perdu une miette des secours prodigués par nos valeureux sapeurs-pompiers à la tête desquels figuraient Gaston Grasset et  Marius Turmo. Je revois encore ce dernier pestant et gesticulant car l’eau gelait dans les tuyaux ! Cette maison finit par s’écrouler quelques années plus tard, « Un matin d’été, de très bonne heure, un vacarme au lever du jour, on ne savait pas trop ce qui se passait. Une vieille maison de la rue Kléber venait de s’effondrer, elle appartenait à la famille Montet, les poutres des plafonds et de la charpente étaient « cussounées »,(2) un gros nuage de poussière s’en est suivi. » (3)
En 1970 la municipalité rachète la ruine et l’espace ainsi libéré est aménagé en place arborée et parking.
Restait à baptiser ce lieu. Une rue était déjà dédiée au colonel Jean-Louis Caillassou depuis belle lurette, et le général Junius-Germinal Lapeyre devait se sentir orphelin ! (4)

dates naissance dc lapeyre

Il faudra rectifier les dates de naissance et de décès !

Ce n’était pas faute d’avoir essayé … En 1884, « un membre du Conseil Municipal propose l’érection sur une place d’une statue au général Lapeyre, enfant de Villemur, qui parti simple soldat s’est élevé aux grades supérieurs uniquement que par un travail opiniâtre qui lui a fait acquérir l’instruction première qu’il lui manquait. Le pays doit honorer cet homme d’élite qui sera toujours un modèle vivant de ce que peut l’homme animé d’une volonté ferme et du désir d’acquérir des connaissances utiles. Le Conseil a pris en grande considération cette proposition et l’a renvoyée à une commission composée de MM. Galan, Pendaries, Brusson Dastros et Peyssiès. » Projet sans suite… (5)
Il faut attendre presque un siècle pour réparer l’oubli, et honorer enfin le général Lapeyre. Etant né à portée de fusil de là, à l’angle de la rue des Stradelis et de la place Jean-Jaurès, je soupçonne l’historien local Marcel Peyre d’avoir convaincu ses collègues du conseil municipal dans ce choix judicieux.

 

JCF / AVH avril 2019

Merci à Martine Pugigné-Leplat pour ses souvenirs.

(1) Au XVIè siècle, tel était le nom de la rue des Stradelis.
(2) Vermoulu, mangé par les vers, en parlant du bois.
(3) Souvenir de Martine Pugigné-Leplat
(4) Lire l’article qui lui est consacré dans l’onglet Histoire puis « Familles et personnes remarquables de Villemur… »
(5) Registres de délibération du conseil municipal 1D24 1884-1906.

place actuelle

La place actuelle.

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