Les trente glorieuses
Après la courte mandature d’Eugène Boudy (1945-47), l’élection du 26 octobre 1947 voit l’émergence à la tête de la municipalité de Léon Eeckhoutte, jeune maire de 36 ans, qui va marquer la ville de son empreinte pendant près d’un demi-siècle. Le 2 août 1950, Désiré Barbe, l’ancien maire est fait chevalier de la Légion d’Honneur, récompensant une vie entière passée au service de la ville, et un an plus tard, Léon Eeckhoutte est élu conseiller général de la Haute-Garonne, gravissant ainsi les premières marches de sa longue vie politique.
Alors que s’achève la guerre d’Indochine (où deux soldats villemuriens sont tués), un autre conflit débute en Algérie ; de nombreux jeunes appelés vont combattre à leur tour hors de nos frontières. Conséquence de cette guerre pour l’usine Brusson, les fournisseurs semouliers d’Afrique du Nord arrêtent leurs exportations, conduisant l’implantation en métropole de grosses unités de semoulerie plaçant l’entreprise devant des problèmes difficiles à résoudre. Malgré cela le secteur industriel a le vent en poupe, tiré par la Société Générale d’Equipements, est en pleine expansion.L’agriculture, par contre, est fortement impactée par les rigueurs de l’hiver 1956.
Les quinze années à venir vont être marquées par de grandes réalisations sur les deux rives du Tarn : la maison de retraite Saint-Jacques ouvre ses portes le 1er janvier 1958, le corps des Sapeurs-Pompiers s’installe dans les nouveaux bâtiments place de la Marine, un Cours Complémentaire flambant neuf ouvre sur les allées Charles de Gaulle, et le 25 juin 1960 est inauguré le second pont enjambant le Tarn, baptisé Eugène Boudy, en hommage à l’ancien maire qui avait proposé sa construction dans l’immédiat après-guerre.
Cette nouvelle liaison entre les deux rives va accélérer la construction d’immeubles H.L.M et l’ aménagement du lotissement communal “La Cité Verte », où 59 villas vont bientôt sortir de terre, répondant ainsi à la demande croissante de logement. En effet, la S.G.E rachetée par Labinal, renforce sa position dans le pôle aéronautique toulousain, augmente ses effectifs et Brusson Jeune se relance en modernisant ses ateliers de paquetage et de fabrication des pâtes.
La fin de la Guerre d’Algérie va avoir pour corollaire l’arrivée de nombreux rapatriés. Villemur et la plaine du Tarn seront une terre d’accueil pour ces « Pied-Noirs » qui vont s’investir fortement dans la vie de la commune. Malgré les difficultés d’installation, artisans et commerçants vont s’installer en ville ou à la périphérie tandis que les agriculteurs vont redonner vie à la culture céréalière et surtout à l’arboriculture. Revers de la médaille de cette guerre atroce, les jeunes villemuriens vont payer un lourd tribut : 7 jeunes du contingent laisseront leur vie en Algérie.
Dans la décennie suivante, au plan de l’enseignement et de la jeunesse, l’école primaire Michelet ouvre rive gauche absorbant les élèves de Magnanac dont l’école a fermé, le C.E.G se transforme en C.E.S, « Le Petit Prince » institut de rééducation pour les enfants ouvre ses portes sur les allées Charles De Gaulle, la M.J.C s’installe à l’ancien hospice.
Dans le domaine sportif, L’U.S Villemur, après son titre au niveau national en 1959 (3e série) est de nouveau Champion de France de rugby en 1966 (2e série)
La municipalité décide de racheter le vieux moulin (actuelle Tour de Défense) et le parc des établissements Brusson. les Greniers du Roy sont restaurés, une association pour le développement du tourisme en villemurois est créée : 18 kilomètres de sentiers de randonnée viennent compléter l’effort pour le développement touristique.
Alors que les premiers feux tricolores sont installés au carrefour Saint-Pierre en 1981, la rive gauche qui a déjà vu s’installer la nouvelle gendarmerie va bientôt voir éclore le foyer logement des Magnolias dans le parc Brusson, le nouveau collège Albert Camus, le lotissement du Parc de Calar, un centre commercial et le lancement de la zone d’activités de Pechnauquié.
JCF / AVH 2017