Frédéric MALPEL

Commentaires fermés sur Frédéric MALPEL Familles et personnes remarquables liées à l'histoire de Villemur et ses environs

Frédéric Malpel

François Fréderic Félicité Malpel est né le 25 décembre au château de La Garrigue à Magnanac, commune de Villemur-sur-Tarn. Il est le fils de Joseph Marie Malpel-Latour, conseiller du Roy, lieutenant en la maîtrise des Eaux et Forêts de Villemur, et de Françoise de Maichens. Son parrain n’est autre que son oncle M° Hilaire François Malpel du Sagel, avocat au Parlement de Toulouse.

Après son baccalauréat ès lettres, il obtient une maîtrise ès arts  à Toulouse en 1784, et s’engage dans des études de théologie qu’il abandonne bien vite.  Il est professeur de philosophie au collège de Périgueux (Novembre 1788) puis au collège de Tarbes (Novembre 1790). Il revient ensuite à Toulouse, toujours comme professeur de philosophie au collège de l’Esquile (1791), il est renommé dans cet emploi par le Conseil Général de la Haute-Garonne en 1792.

Après un passage comme chef de bataillon dans l’armée des Pyrénées, il est en 1795 commissaire du directoire exécutif, (1). puis procureur de la commune. Exclu du pouvoir en tant que noble en 1797, il revient par la grande porte en étant élu maire de Villemur le 26 juin 1800, charge qu’il exerce jusqu’en mai 1802. C’est dans cette période qu’il se marie le 9 avril 1801 avec Anne Marie Antoinette Catherine dite « Sophie » Viguier, fille de Pierre Viguier avocat au Parlement de Toulouse, ancien juge seigneurial de Villemur. La famille Viguier comme bien des familles bourgeoises de Villemur demeure rue Cailhassou. (2) De cette union va naître une fille Marie-Marguerite qui unit sa destinée avec l’avocat Jean Gasc en 1818. (3)

Le château de La Garrigue, début du XXè siècle

Après son mariage, Frédéric Malpel  poursuit en parallèle des études de droit, et obtient la licence en 1806. Grâce à l’appui du jurisconsulte toulousain Lapomarède de Laviguerie, il  devient avocat au barreau de Toulouse entre 1806 et 1808, où ses talents oratoires sont remarqués. Il se présente le 20 avril 1819 au premier concours de recrutement de la faculté de Droit de Toulouse ouvert depuis sa création en 1809 et obtient à 54 ans une chaire de droit civil qu’il occupera pendant 30 ans.

« Malpel appartient à la génération de ces professeurs issus du monde de la pratique et à l’école de l’exégèse, ce qui ne l’empêche pas d’accorder une grande importance à la jurisprudence, tant celle des anciens pays de droit écrit qu’à celle de son temps et à la législation révolutionnaire. Cette méthode le distingue « des purs tenants de l’Ecole de l’exégèse, pour qui tout résidait dans le texte du Code civil et dans l’interprétation expresse ou présumée de la pensée du législateur »(4)

Recteur de l’académie de Toulouse (septembre 1830) il démissionne en décembre préférant le décanat : il est nommé  alors doyen de la faculté, charge qu’il exerce entre 1831 et 1841 mais il continue à enseigner jusqu’à la fin de sa vie.

1824 : Traité élémentaire des successions
Frédéric Malpel chevalier de la Légion d’Honneur en 1831

Frédéric Malpel s’est éteint le 16 février 1849 au château de La Garrigue, ce château qui lui doit beaucoup car c’est lui Frédéric Malpel qui entreprit sa construction sur les terres acquises par son bisaïeul Pierre Malpel en 1676.

Principaux écrits : Il publie en 1824 un Traité élémentaire des successions ab intestat, (Sans testament) qu’il distribue gratuitement aux étudiants de licence. Cet ouvrage ne se contente pas d’un commentaire des articles du Code civil mais il fait une large part à l’histoire et à la jurisprudence. Il écrit aussi de nombreux articles dans des revues spécialisées en droit.

Promu Chevalier de la Légion d’Honneur le 12 mars 1831 (Dossier LHL1711048)

(1) Agent du gouvernement chargé de surveiller et d’assurer l’exécution des Lois dans les Administrations, tant départementales que municipales, et dans les Tribunaux. 

(2) Les Viguier, une famille d’hommes de loi, avocats et notaires dont Jean-François, notaire royal de Villemur (1725-1771) Egalement beaucoup de prêtres dans cette famille au cours du XVIIIe siècle. Pendant la Révolution, les Viguier entretiennent des liens étroits avec des prêtres réfractaires, dont certains font partie de leur famille.

 (3) Jean Gasc et Marie Marguerite Malpel auront deux filles, dont Honorine qui épousera Christian Oldekop dont la famille occupera le château de La Garrigue jusqu’au début des années 1940.

(4) Jacques Poumarède, Dictionnaire historique des juristes français, op. cit., p. 532-533.

JCF / AVH mars 2025

Sources

  • Les doyens de la faculté de droit de Toulouse au XIXe siècle Philippe Nelidorff p.267-293
  • Jean-François Condette, Publications de l’institut national de recherche pédagogique  Année 2006 12-2  p. 271
  • Tolosana / la bibliothèque patrimoniale des universités toulousaines.
  • Jacques Poumarède, Dictionnaire historique des juristes français, op. cit., p. 532-533.
  • Christian Teysseyre Nouvelle histoire de Villemur Tome 2

Read article

Rue Henri de Navarre, rue de la Gimade, rue de la Croisade

Commentaires fermés sur Rue Henri de Navarre, rue de la Gimade, rue de la Croisade Villemur. La ville, les places, les rues, les quartiers et autres sites

Commune de Villemur-sur-Tarn. 1 G 1 Compoix de 1583 (ou 1585 ?), Tome I, Gache-Notre-Dame, et 1 G 6 : compoix, tome II, Gache Saint-Jean, 1645 (1645/1645
 

Prolongement de la rue de l’Hospice, la rue Henri de Navarre court entre la rue Saint-Michel et la rue Saint-Louis. Il était légitime que la ville honore celui qui fut Vicomte de Villemur avant d’être Roi de France. Cette rue s’appelait autrefois « Rue de Malpel », un patronyme très ancien porté par de nombreux villemuriens. En 1926, Louis-Etienne Malpel, conseiller municipal membre de la commission chargée de donner un nouveau nom à certaines artères de la ville, demande que ce nom de « rue de Malpel » soit conservé, s’il est reconnu  que ce Malpel  était « un procureur du Roi de Villemur qui s’était élevé contre la condamnation de Calas » (1) Après vérification, la rue Malpel  porte  déjà ce nom en 1583, date donc très antérieure à l’affaire Calas, qui éclate en 1761. Le nom d’Henri de Navarre lui est finalement donné.

Recensements de la population. Archives départementales de la Haute-Garonne

Avant les inondations de 1930, la rue Henri de Navarre venait buter sur la rue Saint-Michel. Après 1930, le plan d’urbanisme va bouleverser le quartier : quelques maisons de la rue Saint-Michel sont abattues permettant ainsi le prolongement de la rue Henri de Navarre par l’avenue du Quercy. Celle-ci va traverser le vétuste quartier de la place des Oules qui a été démoli, et courir jusqu’à la rue de la Bataille au bas de la route du Born. Le « tour de ville » était enfin possible pour les quelques automobiles alors en circulation marquant ainsi la fin de la quiétude de ce quartier.

Vue aérienne du quartier. A gauche : avant 1930. La partie hachurée a été démolie. A droite, après 1930, la rue Henri de Navarre (en jaune) est prolongée par l’avenue du Quercy (en bleu)

C’est dans cette rue au XVIIe siècle que Bernard Roquier procureur au Parlement de Toulouse, possédait une maison. Il est fort possible que cette demeure abrita plus tard l’étude du notaire Michel Timbal. Au début des années 1900 c’est le notaire Georges Négrier qui habite la grande maison après l’angle avec la rue Saint-Louis. Vers 1920, son successeur est M° François Bru, il officie jusque dans les années 1950. La rue Henri de Navarre fait toujours la part belle aux logements, et seulement deux commerces s’y sont implantés à partir du deuxième tiers du 20e siècle : la corsetière Joséphine Raucoules (née Faure) en 1930 et le « café-restaurant Bertrand », une pension de famille modeste mais très fréquentée tenue par Anna Bertrand  dès 1936.

Vue du croisement avec la rue Saint-Louis, dans le sens : de la rue de l’Hospice vers le boulevard du Quercy
A gauche, la rue de la croisade vue de la rue Henri de Navarre. A droite, la même rue vue de haut en bas

De la rue Henri de Navarre une ruelle part à l’assaut du coteau. C’est la « rue de la Croisade », qui vire à angle droit, au bout d’une centaine de mètres. Elle prend alors le nom de rue des Albigeois et va rejoindre la rue Saint-Michel face à l’ancienne caserne des pompiers. Ces deux rues s’appelaient dès 1583, respectivement rue de Crabouly (Crabouli 1817) et rue de la Gimade deux noms dont l’origine nous est jusqu’à présent totalement inconnue. Elles ont changé de nom comme la rue Henri de Navarre, en 1926.

Ce quartier très populaire fait la transition entre le centre-ville et le quartier haut, « le Pech ». Fin XIXe et au-delà de la moitié du XXe de nombreux ouvriers de la scierie Sabatié et de Brusson Jeune y ont habité, ainsi que quelques agriculteurs. En remontant dans le temps, on retrouve rue de la Gimade une forte proportion de cultivateurs, et dans la rue Malpel, des tisserands, tuiliers, marins, serruriers, forgerons….un quartier aux métiers disparates mais toujours peuplé et très vivant.

Photo 1: la rue Henri de Navarre et son intersection avec la rue Saint-Michel. Photo 2 : le haut de la rue de la Croisade et à gauche le début de la rue des Albigeois. Photo 3: la rue des Albigeois débouche rue Saint-Michel face à l’ancienne caserne des pompiers.
Plan général du quartier
Commune de Villemur-sur-Tarn.1 G 2 : compoix, tome II, Gache Saint-Jean, 1583 (1583/1583) et Commune de Villemur-sur-Tarn. 1 G 5 (suite et fin) : compoix, tome I, Gache Notre-Dame, 1645

(1) Affaire Calas se déroule à Toulouse de 1761 à 1765 sur fond de conflit religieux entre catholiques et protestants.

JCF/AVH mars 2025

Sources :

Commune de Villemur-sur-Tarn. 1 G 1 Compoix de 1583 (ou 1585 ?), Tome I, Gache-Notre-Dame, et 1 G 6 : compoix, tome II, Gache Saint-Jean, 1645 (1645/1645

Commune de Villemur-sur-Tarn.1 G 2 : compoix, tome II, Gache Saint-Jean, 1583 (1583/1583)

Commune de Villemur-sur-Tarn. 1 G 5 (suite et fin) : compoix, tome I, Gache Notre-Dame, 1645

Commune de Villemur-sur-Tarn.  : listes nominatives de la population, (1817-1936)

Commune de Villemur-sur-Tarn : Délibérations du conseil municipal 1D 26 (1919-1928)

Jean-Charles Rivière : notaires de Villemur-sur-Tarn ; http://zerbania.chez.com/page3.html

Read article

Il y a 80 ans…le 20 août 1944

Commentaires fermés sur Il y a 80 ans…le 20 août 1944 actualités, Regards sur le passé. Faits marquants, anecdotes et histoires insolites

Depuis quelques mois, le pays tout entier commémore les événements marquants survenus voilà 80 ans dans la France de 1944.

1944, année cruciale, décisive d’une guerre interminable, qui voit l’ennemi reculer sur tous les fronts.

Les hommages se succèdent en l’honneur des combattants des débarquements successifs de Normandie et de Provence, en l’honneur de la Résistance française.

Voilà le temps de la Libération de notre région, Toulouse et Montauban les 19 et 20 août 1944 après de violents combats

Le 20 août 1944 une colonne forte de 2000 hommes réussit à s’échapper de Toulouse par le Nord. Dans la traversée de Villaudric, la colonne s’arrête, négocie avec le maquis, prête à se rendre. Mais à l’arrière de la colonne un accrochage brise les pourparlers. Une terrible fusillade s’en suit faisant 19 victimes innocentes.

Poursuivant sa route la colonne prend la route de Villemur où ignorant le danger une foule en liesse célèbre la libération dans les rues de la ville. C’est devant le monument aux morts que l’on apprend l’approche de la colonne allemande. La foule se disperse, se terre dans les maisons.

La colonne ivre de fureur traverse la ville tirant des rafales, et laissant Victor Rey pour mort au bout du pont.

Dernier sursaut de la guerre à Villemur qui a vécu les derniers mois dans la peur, avec les assassinats du Born, l’embuscade des maquisards de la côte et le martyre du jeune Paul Futter.

80 ans, c’est le moment où le souvenir s’en va et où la mémoire s’en vient. Rares sont aujourd’hui les témoins de ces événements et il est de notre devoir de rappeler cette page d’histoire à tous  et en particulier aux générations futures.

JCF / AVH  août 2024

Read article

La place de la Résistance et le Théâtre municipal

Commentaires fermés sur La place de la Résistance et le Théâtre municipal Au fil des histoires, publications

Un article proposé par

Jean-Luc Erpelding avec l’équipe AVH du mercredi après-midi

   D’après des textes écrits par Jean-Claude François et publiés sur le site villemur-historique.fr

Read article

Au fil des histoires…Sortie du n° 21

Commentaires fermés sur Au fil des histoires…Sortie du n° 21 actualités

Publication du n°21 consacré à la place de la Résistance et au Théâtre municipal

A lire dans l’onglet PUBLICATION

Read article

Centenaire du Monument aux Morts

Commentaires fermés sur Centenaire du Monument aux Morts Au fil des histoires, publications

Avec quelque retard suite à un problème technique, la publication du numéro 20 de la série Au fil des Histoires.

Read article

Au fil des histoires …Sortie du n°20

Commentaires fermés sur Au fil des histoires …Sortie du n°20 actualités

Publication avec quelque retard, du n° 20 consacré au centenaire de l’inauguration du monument aux morts de Villemur-sur-Tarn

Ce numéro est à lire dans la rubrique PUBLICATIONS

Read article

Journées européennes du Patrimoine 16 et 17 septembre

Commentaires fermés sur Journées européennes du Patrimoine 16 et 17 septembre actualités

Jean-Marc DUMOULIN, Maire de Villemur-sur-Tarn, et le Conseil Municipal ont le plaisir de vous accueillir aux Journées Européennes du Patrimoine, du vendredi 15 au dimanche 17 septembre, sur le thème du « Patrimoine Vivant ».

Quatre événements sont au programme de ces journées :

  • Du 15 au 17 septembre, la salle des Bains-Douches, située 11 Avenue Winston Churchill (stade Vélodrome), accueillera, la seconde édition de « L’Expo Éphémère ».

Durant trois jours, venez admirer les peintures, illustrations et photographies d’artistes ayant travaillé sur le Patrimoine Villemurien.

L’exposition, dont le vernissage aura lieu vendredi 15 septembre à 18h30, sera ouverte : vendredi 15 septembre, de 9h30 à 12h et de 14h à 19h ; et samedi 16 et dimanche 17 septembre, de 10h à 18h. 

  • Samedi 16 septembre, « Montmartre à Villemur » proposera aux visiteurs de déambuler dans la ville et, tout en découvrant ses lieux emblématiques (Tour de Défense, Greniers du Roy, Bains-Douches, Usine Brusson, Jardin public, Berges du Tarn, Eglise St Michel, Mairie, …), de rencontrer les artistes (peintres, dessinateurs…) pratiquant leur art, guidés par l’inspiration du lieu… un peu comme à Montmartre ! Ce sera l’occasion d’en apprendre plus sur telle discipline ou technique, d’apprécier le talent des artistes rencontrés, d’échanger avec eux et, – pourquoi pas ? – de susciter de nouvelles vocations artistiques !

Annulé en cas de fortes intempéries.

  • Dimanche 17 septembre, à 10h30, la commune vous propose un concours de dictée et dessin aux Greniers du Roy : une façon de mettre en lumière le patrimoine linguistique de notre pays et le talent naissant de nos artistes en herbe, dans ce magnifique monument du XVIIème siècle.
  • Enfin, n’oubliez pas de visiter l’exposition proposée par les associations AVH et ASPV à la Tour de Défense, Monument historique des XIIème et XIVème siècles, sur le thème « Les Villemuriens dans la Guerre 1939-1945 » :

Vendredi de 16h à 19h et samedi et dimanche de 10h à 12h30 et de 16h à 19h.

Visite de la salle des meules gratuite.

Ghislaine Bergeal, assistante culture, Mairie de Villemur-sur-Tarn

Read article

Villemur-sur-Tarn : de la mobilisation à la libération…

Commentaires fermés sur Villemur-sur-Tarn : de la mobilisation à la libération… actualités

En ce dimanche 27 août des véhicules militaires assiègent la place « Mandela » de Villemur-sur-Tarn.

Deux associations, « mémoire militaria 31» et « véhicules historiques 82 » sont venues en renfort des associations locales ASPV et AVH qui, cette année, consacrent  l’exposition de l’été à la guerre 1939 -1945.

Cette terrible période qui débute par le désastre de 1939 sera porteuse de violences,  de passions,  de trahisons,  de tragédies qui nous hantent encore. Combien de souffrances,  de vie broyées,  partout dans notre pays et au-delà… Le peuple français a pourtant réussi à briser des structures sociales et politiques bien ancrées  en se levant, porté par un amour commun pour son pays et la liberté.

En cet été 1944 passe sur la France le grand souffle de la Libération Non,  tout ne fut pas beau,  tout ne fut pas juste,  au moment de la Libération. L’Histoire avec un grand H rapporte  et enseigne les événements de l’époque.

Il est important par ailleurs de connaître la petite histoire locale, celle qui peut aussi aider à comprendre notre présent. Tous les documents,  les témoignages rassemblés par les deux associations AVH et ASPV constituent  une part de l’histoire villemurienne. Les lettres,  les souvenirs rapportés,  restituent des morceaux de la vie, de la jeunesse, de personnes  disparues qui reviennent pour un instant du royaume des ombres et sortent parfois localement de l’anonymat en nous bouleversant, nous interpellant, comme pour nous convaincre de travailler toujours et encore à construire un monde meilleur.

L’exposition se tient jusqu’au 24 septembre.

Vous pouvez acquérir un petit fascicule relatant des faits et témoignages sur l’engagement des villemuriens.

Un ouvrage rassemblant toute la richesse des témoignages sur cette période 1939-1945 sortira certainement au cours de 2024.

Extrait du blog « Un Oeil sur Villemur

http://os-villemur.over-blog.org/2023/08/villemur-sur-tarn-de-la-mobilisation-a-la-liberation.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail

Merci à Marie-Gabrielle Gimenez

Read article

Exposition de véhicules militaires

Commentaires fermés sur Exposition de véhicules militaires actualités

Exposition de véhicules militaires

Dans le cadre de l’exposition « Les villemuriens dans la guerre 1939-1945 », venez visiter l’exposition de véhicules militaires, le dimanche 27 août 2023, place Mandela à Villemur-sur-Tarn.

Pour visionner la bande annonce : https://youtu.be/6gD5dFQqTRY

Clip réalisé par NOSTRA TV, merci à Thierry Maurel

Read article

Villemur-sur-Tarn, une cité occitane dans la guerre 1939-45

Commentaires fermés sur Villemur-sur-Tarn, une cité occitane dans la guerre 1939-45 actualités

Marie-Martine Poncelet et Véronique Gayraud, membres de l’association des Amis du Villemur Historique,  racontent l’histoire des Villemuriens pendant la seconde guerre mondiale.

Le reportage dure 53 minutes et sera diffusé tous les mercredis et vendredis à 14h. Il sera aussi accessible en podcast et nous avons réalisé une affiche dans la Tour pour proposer un QR Code pour pouvoir l’écouter .

C’est avec le concours de Radio-Occitania notre partenaire que vous pourrez écouter cet entretien en cliquant sur le lien suivant :

https://www.podcastics.com/podcast/episode/villemur-sur-tarn-une-cite-occitane-dans-la-guerre-1939-1945-250509/

Read article

Commémoration de la Libération

Commentaires fermés sur Commémoration de la Libération actualités

à Villemur-sur-Tarn

Dans le cadre de l’exposition annuelle AVH / ASPV, réservez votre dimanche 27 août à 11h30 pour un hommage aux morts de la guerre et la commémoration de la libération de la ville.

Jusqu’au 27 septembre, venez visiter l’exposition « Les Villemuriens dans la Guerre de 1939-1945 ».

Ouvert tous les jours : du lundi au vendredi de 16h à 19h, et le week-end de 10h à 12h30 et de 16h à 19h à la Tour de Défense. En famille ou entre amis, venez découvrir des documents d’archives, des témoignages émouvants, ainsi que des scènes et décors qui illustrent cette période historique. Une expérience immersive pour tous, avec même un jeu spécialement conçu pour les enfants et les adolescents

Profitez également d’une visite guidée de la salle des meules du moulin :Les samedis et dimanches : de 10h à 12h et de 17h à 19h (visite guidée)

Read article

Exposition du patrimoine historique 2023

Commentaires fermés sur Exposition du patrimoine historique 2023 actualités

Organisée par les Amis du Villemur Historique (A.V.H) et l’Association pour la Sauvegarde du Patrimoine du Villemurois (A.S.P.V). Le thème de cette année :

Les Villemuriens dans la guerre 1939-1945

Cette exposition se tiendra à partir du 29 juillet jusqu’au 24 septembre à la Tour de Défense de Villemur-sur-Tarn. L’inauguration aura lieu le vendredi 28 juillet 2023 à 19 heures.

Horaires :

Août : du lundi au vendredi de 16h à 19h , samedi et dimanche 10h – 12h 30 / 16h / 19h

Septembre : mercredi et vendredi de 16h à 19h samedi et dimanche 10h – 12h 30 / 16h / 19h

Sur rendez-vous pour les scolaires.

Entrée gratuite

Cette exposition se compose de documents, de scènes et décors pour certains événements de cette période, ainsi qu’un jeu découverte pour les enfants.

Read article

Centenaire de l’inauguration du monument aux morts

Commentaires fermés sur Centenaire de l’inauguration du monument aux morts Villemur, ville d'histoire

Centenaire de l’inauguration

du monument aux morts de Villemur-sur-Tarn

Voilà 100 ans, le 26 novembre 1922, Villemur inaugurait le monument aux morts de la guerre 1914-1918, érigé sur la promenade Notre-Dame, aujourd’hui place du Souvenir.

Au lendemain de la Grande Guerre, comme dans  la grande majorité des communes,  Villemur se met à l’œuvre pour rendre hommage aux disparus en érigeant un monument pour perpétuer leur mémoire. Alors que tous les morts durant le conflit n’ont pas encore été totalement recensés, en novembre 1918 on songe déjà à un « monument à élever aux enfants de la commune morts pour la France. » A cet effet, une commission est nommée, composée de Messieurs Joseph Duran, Barthélémy Fauré, Eugène Malpel, Antonin Péfourque, Clotaire Pendaries, et Saturnin Sizes. On a évoqué comme emplacement le cimetière, mais le maire, qui a été pressenti sur l’agrandissement de ce dernier, préfère attendre. Ce n’est qu’à la session du 28 février 1920 que la question revient à l’ordre du jour.

Trois propositions émergent au sein du comité mis en place. Raoul Brassier propose la place en face le cimetière, ou dans le cimetière. Monsieur Saturnin Sizes : la place des Pupilles de la Nation,  Monsieur Jean Bouvard : la place Notre-Dame.

À la suite des votes pour les différentes propositions, un léger avantage serait en faveur de la place Notre-Dame, mais il est évident que les décisions du comité n’ont qu’une valeur purement indicative. La discussion s’engage. Après diverses interventions, Victor Pendaries observe qu’il s’agit de savoir ce que sera en fait le monument, s’il doit avoir seulement l’aspect d’un mausolée où les familles iraient pleurer et prier, ou bien s’il s’agit de glorifier nos morts et de perpétuer le souvenir de leur sacrifice parmi les générations futures. Remarque judicieuse, car en fait aucun projet de monument n’a encore été établi. On remet donc la décision à plus tard lorsque le projet du monument aura été communiqué.

Pour la conception du monument, on peut imaginer que la municipalité a trouvé rapidement l’homme idoine, en la personne du sculpteur local Joseph-Gabriel Sentis. Bien que né à Varennes, Villemur le considère comme un enfant du pays, car il s’y est marié, et y demeure.  Sentis lui-même signe certaines de ses œuvres Sentis de Villemur. Après avoir été élève à l’école des beaux-arts de Toulouse, il perfectionne son art à l’Ecole du Louvre à Paris. Primé dans de nombreux salons et expositions, il est choisi et envoyé par le ministre de l’Instruction publique comme professeur et chef d’atelier, pour fonder l’école de sculpture dans l’école des beaux-arts de Bahia à la demande du gouvernement brésilien. C’est un sculpteur non seulement connu mais reconnu par ses pairs.

Buste d’Auguste Mariette par Sentis, Musée du Louvre.

Sentis se met à l’œuvre dans son atelier du Pech, et propose une ébauche du sujet à représenter sur un piédestal, travaux que le conseil municipal consulte en séance du 28 août 1921. De toute manière, quelle que soit la grandeur du monument, l’espace sera suffisant, et Monsieur le maire propose de s’en tenir donc à la proposition faite par le Comité, à savoir l’érection du monument à Notre-Dame.

Pas du tout ! Le vote doit être entériné par le conseil municipal et non par le comité, rétorque un membre du conseil ! Revient alors sur le tapis la question du lieu du cimetière… On vous passe les détails des palabres….Même le maire s’en mêle, suggérant que peut-être la place de la mairie…Enfin il est procédé au vote final, qui donne les résultats suivants :

1  Place du cimetière : pour 4 voix, contre 10, abstention 1.

2  Place de la mairie : pour 5 voix, contre 8, abstentions 2.

3  Place de la Vierge : pour 8 voix, contre 5, abstentions 2.

En conséquence, le monument sera élevé place de la Vierge Le vote a été très serré, mais avec le recul du temps, ce choix semble judicieux. Placé à l’entrée de la vieille cité, le monument est bien en vue au regard du passant, l’espace alentour est vaste, seulement occupé en retrait par la statue de la Vierge érigée 1876 en souvenir d’une mission.

L’express du Midi du 16/2/1920

Dans Villemur on s’active : le 15 février 1920 une souscription publique est ouverte auprès de la population. Germain Vignals et Raoul Brassiers sont les délégués du quartier Saint-Jean, Jean Bouvard et Marius Laffage pour celui du Centre, Maurice Terrancle et Marcel Barbe quartier Notre-Dame, Maurice Gaussens et Edouard Vincent pour la rive gauche.

 Le dimanche 2 mai 1920 un spectacle est donné au théâtre place Saint-Jean au bénéfice du monument. On fait appel aux dons, et même à une tombola pour recueillir des fonds, le solde sera réglé par la commune. A la mairie on recense la liste des soldats à graver sur le monument mais il faut attendre, pour les disparus, les jugements de décès rendus par le Tribunal de Toulouse, le dernier le sera à la date du 25 janvier 1922.

Sur la liste finale de 124 noms, on retiendra que 88 de ces braves sont mots sur le champ de bataille, 32 ont été portés disparus, 9 soldats sont morts dans les heures ou les jours ayant suivi leur blessure, 17 sont décédés de diverses maladies contractées aux armées.

Le monument aux morts est finalement inauguré le 26 novembre 1922, dans une ambiance de recueillement et de ferveur peu communes. Le matin l’office est célébré par le curé Maurette en l’église Saint-Michel, puis le cortège, dans lequel étaient présents la plupart des conseillers municipaux, le maire Charles Ourgaut à leur tête, se dirige vers le cimetière pour honorer les corps des soldats rapatriés par les familles.

L’après-midi, dès 13 heures 30 la foule, immense, se presse sur la place de la mairie. Le cortège s’ébranle à 14 heures, selon un protocole bien établi. En premier les enfants des écoles s’avancent dans la grand’rue, suivis par les pupilles, les combattants, les parents des soldats morts pour la Patrie. Vient ensuite la musique, l’Harmonie Villemurienne qui accompagne le lent cortège d’une marche funèbre, le chœur des chanteurs, la municipalité et le comité de cette « Fête du Souvenir ». Enfin suit l’ensemble de la population villemurienne. La foule est maintenant rassemblée sur l’esplanade Notre-Dame. L’instant est solennel. « Garde à vous » le voile recouvrant le monument tombe, les clairons jouent « au drapeau ».

 Sentis a représenté sur un piédestal de granit, un soldat grandeur nature, debout, à l’allure martiale, terrassant de la crosse de son fusil Lebel, l’aigle allemand. Il est nu-tête, le casque Adrian posé à ses pieds. C’est un poilu, un vrai, à la fière moustache. L’allure est martiale, la mise en scène héroïque, est ce Sentis qui en a eu l’idée, où lui a-t-elle été soufflée par Charles Ourgaut fervent nationaliste ? La mémoire collective des villemuriens rapporte que ce poilu porte les traits de Marius Esquié Lou Saban, ancien combattant dans l’infanterie, et ami du sculpteur.

 « À ce moment, un chœur de chanteurs, accompagné par la Philarmonique, exécute une cantate intitulée « Villemur lève-toi », chant de circonstance, dû à la verve imaginative d’un de nos compatriotes, et dont les strophes sont bien rendues par la voix claire et perçante du jeune Fauré. »

Vient ensuite l’instant solennel de l’appel des 118 noms « gravés en lettres rouges sur le granit », puis la parole est donnée aux personnalités politiques qui honorent cette cérémonie de leur présence. Vincent Auriol, Hippolyte Ducos, et Charles Bellet  célèbrent tour à tour la grandeur du sacrifice accomplis par nos jeunes poilus dont les noms resteront gravés dans les mémoires.[1]

« Ainsi se termine cette fête toute de recueillement et de tristesse. Les enfants ont jonché de couronnes et de fleurs le pourtour du monument et, parmi ces fleurs, ont été déposées deux magnifiques palmes, données l’une par la société des Etablissements Brusson Jeune, et l’autre par l’Amicale Laïque. »


[1] Vincent Auriol, député socialiste, futur Président de la République en 1947, HippolyteDucos du parti radical, et Charles Bellet député de la droite républicaine (Entente républicaine démocratique)

T

Tout en haut de la face antérieure du socle de granit, les dates : 1914-1918. Plus bas, en lettres capitales,

VILLEMUR A SES ENFANTS MORTS POUR LA FRANCE.

À droite, des éléments végétaux symbolisent l’éternité : une couronne de lauriers traversée par une palme.

Sur les trois autres faces du socle sont inscrits les 118 noms pour Villemur, Le Terme, Magnanac et Sayrac.

 En 1924, on procédera à l’embellissement du monument par la pose d’une grille l’entourant. Formée de quatre panneaux de 4 mètres, à chaque angle un obus surmonté de la croix de guerre, avec une porte aménagée sur le devant, sa configuration n’a pas changé depuis. Plus tard on rajoutera six noms à la liste des morts de la Grande Guerre, portant le nombre définitif à 124 victimes.

Un quart de siècle plus tard, six autres noms seront ajoutés à la déjà longue liste, ceux des victimes militaires et civiles de la guerre 39-45. Plus tard trois encore pendant la guerre d’Indochine, (1946-54) enfin sept de nos jeunes disparus en Algérie.(1954-62) Au total ce sont 140 noms qui sont gravés sur la pierre.

Ce monument fait partie intégrante de l’Histoire, du patrimoine de notre ville, au même titre que la Tour de Défense ou les Greniers du Roy. Comme eux, il est inscrit dans le paysage de la ville, mais tellement accessible qu’il est devenu presque banal et invisible. Qui s’arrête aujourd’hui devant ce monument, si ce n’est à l’occasion des manifestations officielles ? Prenez le temps de lire les noms gravés dans le marbre du monument : parents proches ou lointains, patronymes familiers ou disparus,  tous racontent une histoire un destin et des vies brisées.

Un siècle plus tard, alors que le souvenir à peu à peu laissé la place à la mémoire, faisons en sorte que tous, officiels, municipalités, associations, enseignants continuions de faire vivre le monument aux morts.

JCF/AVH Novembre 2022

Read article

La rue Saint-Louis

Commentaires fermés sur La rue Saint-Louis Villemur. La ville, les places, les rues, les quartiers et autres sites

L’actuelle rue Saint-Louis était autrefois la rue Lescure (ou rue de Lescure 1825) du plus loin de nos archives, à savoir 1583. La portion comprise entre la place de la mairie et l’intersection des rues Henri de Navarre / Hospice prit en 1926 le nom de rue de la Poste, et  trouva enfin son nom définitif de Saint-Louis dans la période 1927/1930. Pourquoi les édiles communaux de l’époque l’ont baptisée ainsi ?  Est-ce pour faire pendant avec Saint-Michel, la rue voisine ? Ou se faire pardonner d’avoir dans le même temps débaptisé la rue et la promenade Notre-Dame ? (auj. rue de la République  et place du Souvenir)

Le roi Louis IX ne fut pourtant pas très tendre avec le Languedoc et les occitans. C’est en effet sous son règne que fut signé le traité de Meaux qui démembra le comté de Toulouse. (1) 

Concernant le nom de Lescure, voici deux hypothèses sur son étymologie : « Lescure » viendrait de l’occitan escura « fenil, grange » selon Jean Tosti ou encore « écurie » (abbé Ernest Nègre, toponymiste, XXe siècle). Toujours en occitan, escur signifie obscurité (Diccionari General de la Lenga Occitana  2008/2022). On pourrait l’interpréter par la rue des granges, ou la rue obscure ? Ce ne sont bien sûr que des suppositions, et la vraie raison est peut-être à cent lieues de celles avancées ici.

Aujourd’hui, la rue Saint-Louis débute à l’angle nord-est de la place Charles Ourgaut, croise les rues Pasteur et Berthelot qui ceinturent l’église Saint-Michel, traverse le carrefour Henri-de-Navarre et de l’Hospice, et aboutit au pied du coteau après l’intersection avec la rue Fieuzet.

Les portions de rue supprimées entre 1779 et 2022

Sur les anciens plans de la ville, 1779,1842, et jusqu’à la fin du 19e siècle, la rue Lescure se prolongeait jusqu’à l’angle sud-est de la place (auj. rue de la République). A l’autre extrémité, (plan de 1779 et 1824) elle rejoignait, à flanc de coteau, la rue du Pech et l’impasse du château ; cette portion de voie disparait définitivement à partir du plan de 1842. Aujourd’hui, seul un début d’escalier se perd dans la végétation au pied du coteau.

La rue Lescure sépare les quartiers Notre-Dame et Saint-Jean.

La rue Lescure a cette particularité de se situer exactement au centre du plan de la vieille ville intra muros, elle servait en quelque sorte de « frontière » entre les quartiers Notre-Dame à l’est et Saint-Jean à l’ouest ; on constate toutefois qu’en 1583 une partie de la rue est portée sur la gache Notre-Dame (la partie la plus peuplée, au sud vers la place) et l’autre fait partie de la gache Saint-Jean (La partie nord, vers le coteau).

La maison qui fait angle avec la rue Henri de Navarre abrita pendant près d’un siècle toute une lignée de notaires. Le premier fut Benoît Ratier, porté sur le recensement de 1817, maire de Villemur entre 1813 et 1816. Son fils Hippolyte Ratier lui succéda vers 1840, il fut lui aussi maire de Villemur entre 1865 et 1870. Après son décès survenu en 1873, c’est Maître Joseph Pongis qui prit la suite de l’étude jusqu’en 1900. Enfin, Dominique Bérard fut le dernier notaire à exercer rue Lescure de 1901 à 1904.

Par la suite, cette demeure abrita temporairement le presbytère occupé par le curé Joseph Maurette jusqu’à la fin des années 1920, avant qu’il ne déménage rue de l’Hospice. (cf rue de l’Hospice). Christian Teysseyre rappelle par ailleurs que c’est dans une salle de cette maison (appelée « Maison Pongis ») servant à l’époque au patronage, qu’une chapelle ardente a été dressée pour recevoir les corps des six personnes décédées lors de l’inondation de 1930. (3)

L’ancien puits sous la chapelle de l’Annonciation.

Sur le même côté de la rue en direction de la place, la rue Berthelot et la rue Pasteur encadrent le chevet de l’église Saint-Michel où l’on peut voir deux éléments remarquables : côté gauche, une croix en fer forgé portant la date de 1803, érigée à l’occasion d’une Mission, peu après la signature du Concordat. (2)  A côté, un petit escalier donne accès à la sacristie. Côté droit, sous le vitrail, il vous faudra sûrement déplacer les containers destinés aux ordures ménagères (!) pour apercevoir un demi-cercle en pierre polie enfoui en partie sous le mur de l’église. Il s’agit des restes d’un des anciens puits de la ville mis à jour suite aux travaux de la construction de la chapelle de Notre-Dame de l’Annonciation en 1986. (4)

Au n°5 de la rue Saint-Louis une maison aux belles briques rouges attire notre attention. Il s’agit de l’ancien bâtiment des Postes où se succédèrent plusieurs receveuses : Mmes Adeline Montels, (1911) Elisabeth Bonnet (1921) Marie Crestia (1926). En 1931 le receveur est Jean-Baptiste Costecalde, Emile Cathala lui succède en 1936, période où le bureau des Postes est transféré dans les locaux tout neufs accolés à la mairie, place Charles Ourgaut. (5) Ce bâtiment accueillait également le bureau du percepteur des impôts .(M.M Louis Amigues 1906, Victorin Bès en 1921, Emile Viguerie 1926-1931. Les percepteurs suivants éliront domicile à l’angle de la rue Jean-Marie Elie Brusson face à l’actuel bureau de Poste.

En mai 1940 la désormais ancienne Poste accueillera quelques réfugiés belges (comme d’ailleurs « la Maison Pongis), époque où décède le curé Maurette. Villemur attend son nouveau curé, Alphonse Mittou qui arrive de Bourg-Saint-Bernard. Le curé Mittou vient à Villemur, visite l’ancien presbytère qui dit-il « se trouve dans un état déplorable » et s’en ouvre à qui de droit. Le 7 août, le maire de Villemur Désiré Barbe reçoit un courrier de Monseigneur Saliège, archevêque de Toulouse disant « Je sais que vous ferez le meilleur accueil à l’abbé Mittou …et que vous vous emploierez de votre mieux à lui trouver un presbytère convenable. » (6)

Le personnel de la Poste dans les années 1930.à gauche le receveur Jean-Baptiste Costecalde, à droite Marie-Jeanne Pendaries.
Le presbytère, rue Saint-Louis

C’est ainsi que peu après l’abbé Mittou prit possession du presbytère pour un loyer de 500 francs par an. Quatre-vingts ans plus tard la municipalité de Villemur met en vente le presbytère de la rue Saint-Louis. On cherche depuis un nouveau local pour le nouveau prêtre de la paroisse…

Au 17e siècle les prêtres de la Dalbade et les chanoines de Saint-Etienne de Toulouse possèdent quelques maisons dans la rue Lescure ainsi que Noble Guillaume de Pouzols, châtelain de Saint-Maurice et Guilhem Roumagnac chanoine de Montauban. On note également parmi les riverains les noms de Louis Béringuier, prêtre, et la famille Seigne dont Hilaire notaire royal et avocat. Quelques maisons appartiennent à des bourgeois de Toulouse ou Lisle d’Abigeois (L’Isle sur Tarn).

Dans cette rue vouée en grande partie à l’habitat, les derniers commerces remontent à la première moitié du siècle dernier : le garagiste Emile Saurat agent des automobiles Delahaye et le mécanicien Maurice Cournut cycles et motos marque Alcyon. Un troisième artisan exerça bien plus longtemps, le cordonnier (et bottier) Raymond Clamens dont l’épouse Elisa Marty fut carillonneuse à l’église Saint-Michel. Ont habité cette rue époque 1921-1931 les Lafférière (peintres) Mme Tréjaut (institutrice école libre) Désiré Barbe (futur maire de Villemur) Albert Ménestral, Alfred Tardieu receveur buraliste, Louis Maury cordonnier…

JCF / AVH septembre 2022

Notes :

(1)  En 1242 le traité de Meaux démembre le comté de Toulouse et impose le mariage entre Jeanne, héritière du comté et Alphonse, frère du roi Louis XI. En 1249  Alphonse de France et Jeanne de Toulouse deviennent comte et comtesse de Toulouse. À leur  mort, en 1271, le comté de Toulouse – dont Villemur – est rattaché au domaine royal.

(2) Le Concordat de 1801 est un traité qui règle les rapports de l’État français et de l’ Église catholique après les oppositions religieuses apparues pendant la période révolutionnaire. Napoléon Bonaparte, alors Premier consul de la République, voulait mettre fin aux divisions religieuses de la France qui dataient du vote de la Constitution civile du clergé entre 1790 et 1799. Le pape Pie VII voulait réintroduire l’influence de la papauté dans le catholicisme français. Avec le Concordat, le catholicisme est reconnu comme la religion de la majorité des Français (mais n’est plus la religion de l’État). Le Concordat de 1801 restera en vigueur jusqu’en 1905, date à laquelle il n’est plus reconnu par la France après le vote de la loi de séparation des Églises et de l’État (sauf en Alsace et en Moselle qui en 1905 étaient rattachées à l’Empire allemand).

(3) Christian Teysseyre, Nouvelle Histoire de Villemur , Tome 2, p.485.

(4) Peu après son arrivée dans la paroisse en 1986, Monsieur le curé Martinez décide la construction de cette chapelle. Elle est située à gauche du chœur de l’église, côté nord, et est le pendant de la sacristie .On y accède par une porte située dans la chapelle Sainte-Germaine. Autrefois pièce servant de débarras on y accédait par une porte située dans le chœur de l’église. Le puits fut découvert lors de la réfection du sol, à l’emplacement du nouvel autel projeté.

(5) Le bureau de Poste sera ensuite transféré en lieu et place de l’ancienne gendarmerie à l’angle des Allées Charles de Gaulle et de la rue Jean-Marie Elie Brusson. (1975-1980)

(6) Délibérations du Conseil Municipal 1D 28

Sources :

Compoix et cadastres, commune de Villemur-sur-Tarn, Archives Départementales de la Haute-Garonne.

Commune de Villemur-sur-Tarn, listes nominatives (1817 à 1866) et recensement de la population (1896 à 1936) Archives Départementales de la Haute-Garonne.

Délibérations du conseil municipal de Villemur 1D28

Illustrations :

Archives photos des Amis du Villemur Historique, Archives Départementales de la Haute-Garonne, (archives communales) Photographies Villemur : JC François

Read article

Les rues Berthelot et Pasteur

Commentaires fermés sur Les rues Berthelot et Pasteur Villemur. La ville, les places, les rues, les quartiers et autres sites

Rue Blessou d’après le plan de 1779

Toutes deux relient la rue Saint-Michel à la rue Saint-Louis, de part et d’autre de l’église : ce sont les rues Berthelot et Pasteur ainsi baptisées vers 1930. Curieux choix d’avoir donné à ces deux rues entourant l’église le nom de savants émérites. Certes Marcelin Berthelot fut un grand savant, chimiste, biologiste…et même ministre de l’instruction publique. Quand à Louis Pasteur il fut peut-être choisi suite à l’hommage rendu par la nation en 1923 à l’occasion du centenaire de la naissance de ce grand scientifique. Le conseil municipal villemurien vota même un crédit de 300 francs  versé à des organisations scientifiques « en reconnaissance à ce bienfaiteur de l’humanité ». (1)

à gauche : entrée de l’église rue Berthelot. à droite : l’entrée projetée rue Pasteur

Le portail d’entrée de l’église donne sur la rue Saint-Michel, l’entrée latérale se fait par la rue Berthelot. Une « fausse entrée «  existe rue Pasteur, parfaitement identique à la précédente… Mais elle n’a jamais été percée. Cette porte latérale devait être l’entrée principale après la démolition projetée de tous les immeubles situés entre l’église et la mairie actuelle (1857). Une partie (la moitié) seulement a été abattue : c’est l’actuelle place Charles Ourgaut.

Pendant très longtemps ces deux rues ont porté un seul et même nom : la rue Blessou. Un habitant de la rue en est-il à l’origine ? Peut-être, car le compoix de 1584 signale qu’un certain Anthoine Blessou « tient maison » dans cette rue. La rue Blessou s’appellera ainsi  jusqu’en 1926 avec toutefois, une toponymie fluctuante.

La rue Pasteur

Ainsi le recensement de 1825 et 1832 parle de « Place et rues de l’église ». Ceux de 1836 et 1866 précisent « Rue Blessou et tour de l’église ». En 1856, 1901, 1906, 1921 on simplifie, les deux rues s’appellent « Rue de l’église ». Enfin, en 1926 les deux rues deviennent distinctes  « Rue Blessou et rue de l’église » qui deviendront respectivement rue Berthelot et rue Pasteur en 1931.

La rue Pasteur est la plus étroite, la plus sombre, pendant très longtemps seulement trois familles y vivaient, les anciens se souviennent du tonnelier François Delprat (son atelier était avenue du Quercy) et du tailleur Gustave Boyer dans la maison faisant angle avec la rue Saint-Michel.

Plus large et plus aérée et donc plus vivante, la rue Berthelot abrite encore aujourd’hui une bonne dizaine de foyers. Depuis près de deux siècles La maison à l’angle de la rue Saint-Michel est la propriété de la famille Sicard, charcutiers puis bouchers depuis 6 générations, Antonin et Pierre étant les derniers à tenir commerce. Deux autres artisans ont habité la rue, Marcel Nourrit, plombier-zingueur et Antonin Fauré « Le Béouzou » entrepreneur en maçonnerie dont l’épouse, Joséphine  fut de longues années carillonneuse de l’église Saint-Michel.  Ont également habité la rue dans la première moitié du 20e siècle, Marius Faillères «  Le Tchou »  menuisier et Antoine Gay « Callor » épicier place de l’Hôtel de Ville (Auj. l’Office de Tourisme) puis agent des assurances « l’Abeille ».                  

La rue Berthelot

JCF /AVH septembre 2022

Notes :

(1) Durant les premières décennies de la Troisième République, diverses cérémonies furent organisées en l’honneur de la science ou d’un savant : jubilés (en l’honneur de Louis Pasteur en 1892, de Marcelin Berthelot en 1901) ; funérailles nationales ou aux frais de l’État (celles de Claude Bernard en 1878, de Paul Bert en 1887, de Pasteur en 1895, de Berthelot en 1907), inauguration de statues, etc. Parmi toutes ces cérémonies, le banquet de la Science, encore dit « banquet Berthelot », qui se déroula le 4 avril 1895, constitue un temps fort dans la querelle dressant l’une contre l’autre la science et la foi. Certains savants avaient exprimé, parfois avec lyrisme, la certitude qu’ils éprouvaient de voir triompher un monde pénétré par les sciences, « un monde désormais sans mystère », pour reprendre la célèbre expression de Marcelin Berthelot… (Sources : Jacqueline Lalouette, Le banquet Berthelot, dans La République anticléricale, Le Seuil, 2014)

Sources :

Compoix et cadastres, commune de Villemur-sur-Tarn, Archives Départementales de la Haute-Garonne.

Commune de Villemur-sur-Tarn, listes nominatives (1817 à 1866) et recensement de la population (1896 à 1936) Archives Départementales de la Haute-Garonne.

Illustrations :

Archives des Amis du Villemur Historique ; Archives départementales de la Haute-Garonne ; photographies JC.François, Guy Vignals.

Read article

Journées Européennes du Patrimoine ...

Commentaires fermés sur Journées Européennes du Patrimoine les 17 et 18 septembre : actualités

le Patrimoine durable à l’honneur

Dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine des 17 et 18 septembre prochains, dont le thème sera le Patrimoine Durable, la salle Eiffel accueillera l’événement culturel Memo’Art, qui avait
dû être annulé en mai dernier.
En effet, qui dit « Patrimoine Durable » dit « transmission » – de son histoire, de ses spécificités – et sensibilisation sur l’importance de sa protection et de sa valorisation ou de sa revalorisation, à
travers un usage détourné, par exemple.

Or, c’est exactement ce qu’ambitionne de faire cette manifestation, dont l’objectif est de transformer une ancienne usine en lieu d’exposition et de spectacle, afin de célébrer la mémoire patrimoniale de Villemur via différentes disciplines artistiques,
pour que l’Art devienne un lien entre Mémoire et Patrimoine, entre racines individuelles et racines collectives, entre héritage singulier et héritage territorial.

Ainsi, cet événement regroupe peintres, dessinateurs, sculpteurs, plasticiens, musiciens, danseurs, pour composer une harmonie propice à créer une passerelle entre mémoire intime et mémoire collective. Le public se verra proposer une déambulation au milieu d’œuvres sonores et visuelles, ainsi qu’une rencontre avec les artistes : un beau projet mettant en résonance l’art contemporain et l’usine Brusson, lieu ô combien chargé d’histoire de notre ville. L’occasion d’interroger les visiteurs sur la façon dont se construit la mémoire collective de la ville, et dont elle devient un gage d’unité pour préparer l’avenir, mais également d’interpeller sur le rapport de l’être humain au passage du temps.
Entrée gratuite.

Horaires : Samedi : 10h – 23h / Dimanche : 10h – 18h. | Vernissage : samedi 17 septembre à 19h.

Naturellement, au cours de ces deux journées, les visiteurs pourront aussi profiter gratuitement de la formidable exposition des associations A.V.H. et A.S.P.V., à la Tour de Défense, sur le thème de l’Économie dans le Villemurois « Entre Terre et Industrie », ainsi que de la salle des Meules, dont la visite sera elle aussi gratuite.

Entrée gratuite

Horaires :   samedi 16 et dimanche 17 septembre de  10 h à 12h 30 et de 15 h à 19 h

   L’exposition se poursuit jusqu’au dimanche 25 septembre

Enfin, la salle des Bains-Douches, Avenue Winston Churchill, accueillera, en exclusivité pour les Journées du Patrimoine, du 16 au 18 septembre, l’Expo Éphémère.
Il s’agit d’une exposition où le public pourra venir découvrir et admirer les peintures et photographies d’artistes ayant travaillé sur le Patrimoine Villemurien, thème de cette magnifique exposition. Ce sera l’occasion de rendre hommage à notre belle cité, tout en redonnant à la salle des Bains-Douches, pur produit de l’Art Déco autrefois dédié au sport de loisirs (il s’agit de l’ancienne piscine de Villemur construite au début des années 1930), une nouvelle fonction, culturelle, cette fois.

Horaires :  vendredi 16, samedi 17 et dimanche 18 septembre de 10 h à 19 h

Vernissage : vendredi 16 septembre à 18h30

Sources : Mairie de Villemur-sur-Tarn

Read article

La rue Fieuzet et la rue du Temple

Commentaires fermés sur La rue Fieuzet et la rue du Temple Villemur. La ville, les places, les rues, les quartiers et autres sites

Après la rue de l’Hospice nous restons dans le même quartier avec les rues Fieuzet et du Temple au pied du coteau, et à l’ombre du château qui jadis surplombait la ville.

Plan du quartier (Plan Junière 1779)

1. La rue Fieuzet

Autrefois elle s’est appelée rue de Loulmet  (« du petit ormeau ») avec ses variantes rue de Lourmet ou de Lormet, baptisée rue Fieuzet peu avant 1930  rappelant  bien sûr la mémoire de Jean-François Fieuzet curé de Villemur entre 1833 et 1860.

Jean-François FIEUZET (1795-1864)

Né le 29 prairial 1795 (17 juin 1795) à Toulouse « dans l’arrondissement de Saint-Michel » fils de Guilhaume Fieuzet et, Marie Boyé. Prêtre en 1819 , la même année il est vicaire à Baziège,  à Muret, puis desservant de Tournefeuille en 1821. Il fonde avec quelques confrères les « Conférences Ecclesiastiques » (1825) Doyen du Fousseret (1828) puis de Villemur (1833-1860) Chanoine Honoraire de Saint-Etienne de Toulouse (1860).

Il est l’initiateur de la reconstruction de l’église Saint-Michel, et n’hésite pas à financer une partie des travaux avec ses deniers personnels. Il créée l’Hospice de Villemur dans l’enceinte des Greniers du Roy (1852) Enfin il établit les Frères des Ecoles Chrétiennes et des Religieuses en donnant à la commune l’ancien logis seigneurial dont il avait fait l’acquisition (1847). Rongé par la maladie il est remplacé par le curé Robert en 1859, et décède à Toulouse à son domicile 38 allées Saint-Etienne, le 14 mars 1864.

Le jardin d’enfants (ex salle du Grail)

Faisant l’angle avec la place Jean-Jaurès un petit jardin d’enfant a été aménagé en lieu et place de l’ancienne salle du Grail. Du fond de ce jardinet, la vue sur les Greniers du Roy est superbe.

La rue longe ensuite la vieille bâtisse et permet une belle vue sur les puissants contreforts qui soutiennent l’édifice.

Plus loin la petite rue traversière , « Lou cantou de la Paoulou » que nous avons déjà évoqué, rejoint la rue de l’Hospice. Quelques mètres encore et nous voici à la jonction avec la rue Saint-Louis.

Les habitations se situent essentiellement côté nord de la rue, au pied du coteau, le côté sud est occupé en grande partie par le bloc greniers du Roy / Ecole de la Sainte-Famille. En tout, une quinzaine de maisons, leur nombre a d’ailleurs peu évolué depuis des lustres si l’on excepte la démolition de la maison d’angle avec la rue Saint-Louis. La lecture des recensements de population nous en apprend davantage :

En 1836, 74 personnes occupent 20 maisons ; trente ans plus tard 51 personnes logent dans 18 maisons, ces chiffres restent stables jusqu’en 1911 pour décroître ensuite. Aucun commerce dans cette rue, quelques artisans : maçons, menuisiers, mais aussi scieurs de long, cultivateurs. Quand aux autres professions , on retrouve par exemple 7 marins en 1836, époque où la batellerie est encore très active. Au début du XXe siècle, émerge le nombre d’ouvriers d’usine (8 en 1901 et 14 en 1911) employés à la scierie Sabatié, et à la manufacture Brusson Jeune, gros pourvoyeurs de main d’œuvre.

Cette petite rue calme ne manque pas de charme, dommage que le stationnement des voitures en gâche la perspective.   

2. La rue du Temple

Entre 1583 et 1638 elle s’appelait la rue Saint-Rémézy (ou Rémisy) forme occitane de Saint-Rémi. Existait-il antérieurement une chapelle ou un oratoire consacré à ce Saint ? On n’en retrouve aucune trace… Plus tard, dans le compoix de 1645, elle prend le nom de  rue du Temple faisant référence à l’édifice cultuel qui s’y élevait,  nous renvoyant au temps lointain où Villemur devient ville protestante par la volonté de sa vicomtesse Jeanne d’Albret. Depuis cette époque, la rue n’a pas changé de nom.

Rue du Temple. « le temple vieux » se situait peut-être à droite au bout de la rue.

L’existence d’un temple à Villemur est donc très ancienne. On pense qu’il y eut un premier local provisoire dédié au culte, semble t’il dans une école ; une assemblée du Conseil de la communauté du 7 novembre 1584 rapporte qu’elle fut tenue dans le temple, après le prêche. Aucune indication de lieu n’est donnée. Précisons que le temple n’était pas un édifice à l’architecture imposante, mais une simple maison qui servait de lieu de réunion.

On peut penser que le temple décrit ci-dessus est « le temple vieux » situé au fond de l’actuelle rue du Temple comme l’explique une pièce catholique de 1627 : « le temple est éloigné de 36 pas de la muraille de la ville et de la contrescarpe du château ; il y a deux petites maisons joignant ledit temple possédées par des habitants de la R.P.R, regardant ladite muraille de la ville y ayant une petite ruelle et une petite maison après, y ayant 12 pas ou environ de la contrescarpe du château. »

Essai de localisation des temples

Après l’Edit de Nantes (1) la communauté protestante envisage de construire un (nouveau ?) temple, puisque le 22 juin 1602 on relève  un « achat à Jean Vernhes pour 500 livres par la Religion Prétendue Réformée de Villemur, une maison et un jardin confrontant avec la maison appelée l’école qui servait pour lors de temple, et ce pour y bâtir et édifier un temple. »

Les fonds ne manquent pas : le notaire Hilaire Seigne en 1599 a donné «  600 écus pour construire et aider à bâtir le temple de la présente ville » (2)  Autre don, celui de Claire Chaubard des Filhols : 400 livres tournois qu’elle a légué par son testament du 7 novembre 1584, devant le notaire Hilaire Seigne même si cette somme ne sera perçue qu’après le décès de son mari Simon Laville, en 1621. (3)

Ce « temple neuf » devait se situer sur l’actuelle place Jean-Jaurès  si on se réfère à d’autres sources (les délibérations communales) où l’on parle « du puits qui est près de la place où était anciennement le temple de la RPR » (1695) ou encore « d’un puits au coin du temple ».

Le puits en question existe toujours sur la place Jean-Jaurès.

Peut-être une de ces maisons de la place Jean-Jaurès abritait « le temple neuf »

Ces localisations ne sont que des hypothèses, il est difficile d’être plus précis vu la complexité de la lecture des livres terriers et autres sources. Même Amédée Sévène, le premier historien de Villemur posait la question : « Quel fut l’emplacement des temples ? »

Et il précise que parmi les désignations qui sont relatives aux propriétés riveraines de la rue du Temple aboutissant à la rue du Grail, on trouve au folio 134 la mention suivante : « Anthoine Laval brassier,  tient maison dans la présente ville et rue du Temple, confrontant d’un côté avec le temple vieux, du dernier jardin du temple neuf. »

Confirmant ainsi la présence simultanée des deux temples séparés par des jardins , un vaste espace appelé patus du temple ou jardin du temple.

En 1621 Louis XIII reprend la vicomté de Villemur, le culte catholique retrouve le droit de cité, même si le culte réformé reste présent ; en 1627 le culte est interdit par décision royale, les protestants sont dépossédés de leur temple donné aux pères Minimes, et malgré quelques permissivités pour l’exercice du culte, les réformés de Villemur furent finalement rattachés à l’église voisine de Verlhac-Tescou.

Rue du Temple, au fond la place Jean-Jaures et la Croix de la Mission.

Comme dans la rue Fieuzet, aucun commerce ne s’est implanté rue du Temple, où environ une vingtaine de maisons sont réparties équitablement de chaque côté de la rue que l’on devrait plutôt appeler une impasse….Il y a quelques dizaines d’année, il y avait pourtant une issue tout au bout de la rue, un chemin à flanc de coteau permettait, à pied, de rejoindre le « château » … ou plutôt aujourd’hui le square Pierre de la Voie qui domine la ville.

Rue vouée donc uniquement à l’habitat : 80 personnes y vivaient en 1836, seulement 23 un siècle plus tard. Autrefois on y retrouvait maçons briquetiers journaliers, tisserands charpentiers, chapeliers, marins. Au virage du XXe siècle ils furent remplacés en grande partie par les ouvriers des usines Brusson et Sabatié, et quelques cultivateurs.

JCF /AVH Août 2022

Notes :

(1) Edit de pacification signé par Henri IV à Nantes le 13 avril 1598, qui définit les droits des protestants en France et mit fin aux Guerre de Religion.

(2) Minutes Jacques ESTEVERIN, notaire de Villemur, ADHG , cote 3E 21752 PH/JCHR/7553

(3) TIMBAL (Antoine), notaire de Villemur (Villemur-sur-Tarn), minutes 1621-1622, f° 82 (v°) & ss., Archives départementales de la Haute-Garonne, cote 3 E 26897, PH/JCHR/9296.

Sources :

Christian Teysseyre, Nouvelle histoire de Villemur, tome 2, pp 495-496

Commune de Villemur-sur-Tarn. 1 G 1 à  1 G 7 Compoix et muancier de 1583 (ou 1585 ?), à 1641-1644 Gache-Notre-Dame.

Commune de Villemur-sur-Tarn. 1 F 12 à 1 F 18 : listes nominatives de la population, 1836 à 1866 et 1896 à 1936.

Gaston Tournier, Société de l’Histoire du Protestantisme français, Bulletin de janvier-mars 1936 (Gallica.bnf.fr).

Illustrations

Anciens noms de rues : compoix et muanciers, archives communales Villemur-sur-Tarn et ADHG. Cartes et plans: archives communales Villemur-sur-Tarn/JCF; Photographies : Jean-Claude François

Read article

La rue de l’Hospice (2)

Commentaires fermés sur La rue de l’Hospice (2) Villemur. La ville, les places, les rues, les quartiers et autres sites

2. L’école maternelle Anatole France, anciennement presbytère.

Le second bâtiment remarquable de cette rue est l’école maternelle Anatole France, auparavant ancien presbytère de Villemur dont voici l’histoire.

Le plan cadastral de 1779 situe le presbytère sur la parcelle n° 177, avec la description suivante : « maison et jardin du presbitaire de Villemur ». C’est un vaste bâtiment faisant face à l’ancienne maison seigneuriale, avec à l’arrière une grande cour bordée par les maisons de la rue Cambon à l’ouest, rue des Faures à l’est, et rue du Sac au sud. Cette maison appartient depuis 1676 à la communauté qui l’a achetée à l’avocat Pierre Brucelles afin de doter la cure de Villemur d’une maison presbytérale à perpétuité précise l’acte. Ce vieil immeuble servira donc de presbytère de façon quasi continue jusqu’en 1908.

Pendant la Révolution, la mairie récupère l’immeuble, le presbytère émigre un temps dans la maison Vieusse, rue Pharamond, puis retrouve la rue Lapeyre les années suivantes. A la lecture des recensements de population, vont occuper successivement le presbytère, les curés Jacques Marie-Anne de Gestas (de 1817 à 1823) Guillaume Bergerot (1823-1833) Jean-François Fieuzet (1833-1860) Jean-Pierre Robert (1860-1870) et Bernard David (1870-1908). En plus du curé desservant la paroisse, vivent également dans cet immeuble, selon les périodes, entre un et trois vicaires et deux domestiques.

C’est en 1861 que la municipalité projette la reconstruction du presbytère selon les souhaits du curé Jean-François Fieuzet qui avant l’arrêt de son activité pour cause de maladie, veut doter ses successeurs d’un logement décent. (le curé Fieuzet décède à Toulouse le 30 juin 1864) Vu la vétusté de l’immeuble, on décide de le raser et de construire un bâtiment neuf. Les plans sont réalisés par l’architecte Jacques-Jean Esquié qui œuvre parallèlement à la construction de l’église. Sur le devis de 11 800 francs, 5 000  sont économisés grâce à la récupération des matériaux provenant de l’ancien presbytère.

Le gros œuvre est confié à l’entrepreneur Antoine Castella fils aîné. Très vite, dès 1863, des différents surgissent entre l’entrepreneur et la Mairie de Villemur au sujet du paiement des fonds servant à la construction. Les retards s’accumulent…Les années passent…

Pendant les travaux, le curé et ses vicaires trouvent refuge chez Madame de Voisins (née de Vacquié) moyennant un loyer payé par la municipalité à la demande de la propriétaire (1).   En 1866 logent dans l’immeuble, le curé Robert et deux vicaires Ernest Sabatier et François Verdu ainsi qu’une domestique. En juillet 1867 Mme de Voisins émet le souhait «  que dans un mois et demi Monsieur le  curé et ses vicaires rendent  libre la maison qu’ils occupent depuis plusieurs années ». Cette même année 1867,  les travaux du presbytère se poursuivent, la somme de 1.742 francs destinée à la réfection du mur du cimetière est allouée aux travaux du presbytère.

.

Mai 1868 : Le maire Hippolyte Ratier recherche des fonds pour terminer les travaux et pense que la commune devra voter des crédits additionnels tout en sachant qu’il s’est déjà engagé pour la construction du clocher de l’église… Un membre du conseil municipal fait remarquer qu’il eût été plus rationnel de terminer les travaux du presbytère plutôt que de s’occuper du clocher qui n’est destiné à loger personne et dont la construction n’a pas le même degré d’urgence !

Enfin,  en juillet 1870 à la veille de la guerre franco-allemande,  Le presbytère est mis à la disposition du curé David et de ses vicaires. Les prêtres de la paroisse occuperont le presbytère sans aucun problème jusqu’en 1905  date de la promulgation de la Loi Combes (2) qui impose la séparation des églises et de l’état.

Cette loi divise profondément les français et trouble leur conscience. Les conservateurs,   favorables à l’église, s’opposent aux radicaux, farouchement anticléricaux. A Villemur le cercle radical s’agite ; un journaliste fielleux demande au maire Jean-Marie Elie Brusson et a son conseil municipal quelle est leur position au sujet du presbytère occupé gratuitement par le curé David.

Le presbytère de Villemur appartient à la commune et celle-ci peut l’utiliser à son gré et le louer en cas de nécessité.  Le  loyer du presbytère étant évalué à 200 francs par an, le maire affirme que le curé de la paroisse ne peut pas payer une telle somme. Il estime que le curé-doyen David âgé de plus de 80 ans, mérite tous les égards de la population auprès de laquelle il remplit son ministère depuis près de 40 ans; aussi répugne t’il de se prêter à son égard aux vexations qui résultent de la loi de séparation. Le maire propose, ainsi que le permet la loi, de nommer le curé David gardien de l’immeuble tout en conservant la jouissance gratuite des locaux du presbytère.

Avec l’arrivée du nouveau curé, Joseph Maurette, le presbytère émigre pendant vingt ans à l’angle des rues Lescure (auj. Saint-Louis) et Lapeyre (auj. de l’hospice) dans la maison du notaire Pongis, puis déplacé ensuite rue de l’Hospice dans l’immeuble qui fait angle avec la rue Cailhassou. C’est là que Joseph Maurette décède le 21 juillet 1940.

Son successeur, le curé Alphonse Mittou logera désormais au presbytère mis à sa disposition rue Saint-Louis.

    Le décès du curé David en mars 1908, fort opportun pour certains, permet à la commune de ne pas renouveler le bail de location du presbytère, et dans la foulée on décide de l’aménager en école maternelle. Les travaux estimés à 6.960 francs démarrent en 1911, conduits par l’architecte départemental Joseph Thillet. En 1913 les travaux sont achevés et l’école n’attend plus pour ouvrir ses portes que la nomination d’une institutrice. Le 22 novembre 1913, Mademoiselle Paule Teulet est nommée à ce poste où elle fera toute sa carrière. Deux générations de petits villemuriens, dont ma mère dans les années 1930, se sont assis sur les bancs de sa classe et ont gardé de leur maîtresse la plus grande vénération et une affection reconnaissante. (3)

 Vingt-cinq ans plus tard, sur ces mêmes bancs, je m’asseyais à mon tour, et Lucette Castanet, assistée par la bienveillante Gabrielle Chalanda, me faisait entrer dans la vie scolaire.

Angle de la rue Saint-Louis

Cette rue connut une certaine activité dans le passé  (XIXe et première moitié du XXe), avec quelques artisans tels la famille Constans serruriers de père en fils, les cordonniers Louis Maury et Jean Dental, le charpentier Pierre Malpel, et les épiciers Antoine Péfourque et Jean Beauville. Plusieurs bouchers s’installèrent également : les Sicard, ancêtres de Jean, l’ancien boucher de la rue de la République, Louis Dompeyre (boucherie chevaline) , enfin la boucherie Moussié à l’angle de la rue Saint-Louis, immeuble qui a été démoli dans les années 1970 . En face de la boucherie Moussié, les plus anciens se souviennent de la boulangerie Balthazar faisant suite à une longue lignée de boulangers : Martin Labranque dès 1827 puis Joseph Dastros et son fils Antoine-Bernard en 1866 et Courdesses plus près de nous.

« Lou cantou de la Paoulou »

Dans le premier tiers du XXe.siècle, un commerce original, le dépôt de lait tenu par Maria Laffage (La fille de l’épicier Jean Beauville) à l’angle de la rue traversière reliant la rue de l’Hospice à la rue Fieuzet. Cette ruelle était baptisée par les anciens « Lou cantou de la Paoulou » ( surnom de Paule, la grand-mère de Maria Laffage). Mais au fil du temps, la rue de l’Hospice, essentiellement passante avec l’arrivée de l’automobile, devint vite inadaptée à l’implantation de commerces. Rares furent ceux implantés ces dernières années avec une existence éphémère.

JCF /AVH août 2022

Notes :

(1) Marie Urbaine Clémence de Vacquié épouse de Marie Joseph Mercure de Voisins-Lavernière,  officier de cavalerie. Elle était la fille de Jean André de Vacquié, un ancien maire de Villemur (1790-91) ; son frère Emmanuel de Vacquié fut conseiller général de Haute-Garonne (1848-52) et conseiller municipal de Villemur.

(2) Cette loi promulguée le 9 décembre 1905 est avant tout l’achèvement violent qui a duré presque 25 ans et qui a opposé deux visions de la France: la France catholique et royaliste et la France Républicaine et laïque. Elle remplace le régime du Concordat de 1801.

(3) L’école maternelle a été baptisée Anatole-France dans les années 1965-70. Elle donne en partie sur la place Jean-Jaurès, l’écrivain et l’homme politique étant d’ailleurs très proches.

Sources :

Christian Teysseyre : fonds d’archives personnelles. Christian Teysseyre , Nouvelle histoire de Villemur, Vivre à Villemur, tome 2, pp 484-485. Commune de Villemur-sur-Tarn : listes nominatives de la population,  1 F 7 à 1 F 18 et de 1896 à 1936. Commune de Villemur-sur-Tarn. 1 G 9 : muancier, tome III, Gache Notre-Dame, 1674-1690 (1674/1690) p 90 / 506 10 juin 1677. Commune de Villemur-sur-Tarn. 1 D 3 : registre des délibérations consulaires, 1671, 23 juin-1700, 14 mars (1671/1700) page 150/293 31 mai 1676. Commune de Villemur-sur-Tarn. 1 D 22 : registre des délibérations du conseil municipal, 1860, 13 mai-1874, 8 novembre (1860/1874).

Illustrations :

Villemur-sur-Tarn. Reproduction numérique du 1 O 11. Plan d’alignement dressé par Girou, adjoint du géomètre en chef du cadastre en 1839 et approuvé en 1842-1843. Photos : J-C François.

Read article

Les pigeonniers du Villemurois

Commentaires fermés sur Les pigeonniers du Villemurois Au fil des histoires

Très présents dans notre région, leur silhouette nous est familière. Dans ce n°19 Gaston Sengès nous raconte l’histoire des pigeonniers du Villemurois.

Bonne lecture

Read article

Au fil des histoires…Sortie du n°19

Commentaires fermés sur Au fil des histoires…Sortie du n°19 actualités

Publication du n° 19 , article de Gaston Sengès consacré aux pittoresques pigeonniers du Villemurois.

« Au fil des histoires  » est distribuée gratuitement à Villemur et ses environs
( Mairie, médiathèque, et de nombreux commerçants …) pour les personnes n’ayant pas accès au site internet.

A lire dans la rubrique PUBLICATIONS 

Read article

Exposition du patrimoine historique 2022

Commentaires fermés sur Exposition du patrimoine historique 2022 actualités

Exposition 2022

Organisée par les Amis du Villemur Historique et

l’Association pour la Sauvegarde du Patrimoine du Villemurois

« Entre terre et industrie »

L’économie dans le villemurois au XXe siècle

Inauguration le vendredi 29 juillet à 19h.

L’exposition sera ouverte au public à la Tour de Défense de Villemur-sur-Tarn

du samedi 30 juillet à 10h   au dimanche 25 septembre.

Les horaires d’ouverture sont les suivants :

Du mardi au vendredi, de 15h à 19h.

samedi et dimanche de 10h à 12h30 et de 15h à 19h.

L’entrée est gratuite

Read article

La rue de l’Hospice (1)

Commentaires fermés sur La rue de l’Hospice (1) Villemur. La ville, les places, les rues, les quartiers et autres sites

La rue de l’Hospice

Entre les actuelles rues  des Stradelis et Henri de Navarre, nous voici dans la rue de l’Hospice, anciennement « rue de la Peyre » (La rue de la pierre en occitan) devenue au fil des ans « rue de Lapeire » ou « rue de Lapeyre » avant de prendre le nom de « rue de l’Hospice » à la fin des années 1920. Cette rue possède deux bâtiments historiques et remarquables, l’ancienne maison seigneuriale et l’ancien presbytère, devenus respectivement hospice et école maternelle.

1. Les Greniers du Roy, anciennement maison seigneuriale et hospice.

L’hospice dont il est question est plus connu aujourd’hui sous le nom de « Greniers du Roy » partie rescapée d’un vaste ensemble appelé jadis « L’oustal » l’hôtel seigneurial, et la demeure des vicomtes de Villemur. Sa construction débute à la fin du XVIe siècle commandée par Daniel de Bellujon  l’homme de confiance de François de Bonne acquéreur de la Vicomté en 1596. Les derniers occupants en seront Guy de Ménoire le dernier vicomte, puis ses héritiers dans les années 1820. La maison seigneuriale est rachetée en 1824 par Pierre Roques, alors maire de Villemur et deux de ses gendres, Amédée de Tauriac et Léon Chaptive. Il y habitera avec sa famille le temps de sa mandature jusqu’en 1836.

La mairie s’intéresse de près à ce lieu et envisage d’y construire divers bâtiments communaux tels mairie, école gendarmerie… Le curé Fieuzet arrivé à Villemur en 1833 convoite aussi le bâtiment qu’il a sous ses yeux quotidiennement (il loge au presbytère en face à la maison seigneuriale)  Il y verrait plutôt construire une nouvelle église car Saint-Michel n’est pas digne de Villemur selon lui ! Aucun de ces projets ne verra le jour. Les années passent, le bâtiment se dégrade.

Projet d’église 1836

C’est en 1843 que les propriétaires Roques-de Tauriac-Lostange vendent la maison seigneuriale en deux lots : Jean-Jacques Maury, un riche propriétaire toulousain, déjà propriétaire de la Forêt Royale de Villemur acquise en 1837, achète la partie actuelle des Greniers du Roy. Le deuxième lot le logis seigneurial est racheté par Mathieu Castella, (pour la plus grande partie), Géraud Balat tuilier, et Michel Duvernet, maçon.

Logis seigneurial et Greniers du Roy

C’est ce deuxième lot que le curé Fieuzet va racheter patiemment entre 1841 et 1845. Son objectif atteint, il en fait don à la commune à la condition que cette donation serve pour l’établissement des Frères des Ecoles chrétiennes. La donation est ratifiée par décret du 21 août 1849 signé par le Président de la République Louis-Napoléon Bonaparte. Dans la foulée, le maire de Villemur Victor Gay accepte cette donation le 29 octobre de la même année.

En 1850, le curé Fieuzet qui a de la suite dans les idées projette de doter Villemur d’un hospice, va jeter son dévolu sur la partie des Greniers du Roy détenue par Maury et en fait part à la municipalité. Après bien des tractations sur le montage financier de l’affaire, il semblerait que c’est la commune qui achète l’immeuble, une partie du financement étant assuré par les biens personnels du curé Fieuzet (3.000 francs) et par plusieurs dons de Mme de Vacquié, Monsieur Jean-Antoine Batut (5.000 francs) et surtout de Mlle Marie-Aimée Beudot (10.000 francs)  versés « à condition que cette somme soit employée à l’établissement d’un hôpital à Villemur ». Quelques années auparavant, la municipalité s’était occupée de la question de l’établissement d’un hospice, sans la finaliser, réalise une belle opération apportant seulement dans la transaction la somme de 6.700 francs fruit de la vente de l’immeuble et terres de l’ancien hôpital Saint-Jacques, devenu hospice civil en 1796 est quasi à l’abandon depuis cette date.

Traité conclu entre les administrateurs de l’Hospice et la Supérieure des Filles de la Charité

L’Hospice Saint-Jacques de Villemur est agréé par arrêté préfectoral le 18 novembre 1852, et la même année, les Filles de la Croix de Saint-André s’installent à la demande du curé Fieuzet.  En 1860, prétextant le fait que ces religieuses ne veulent pas soigner les hommes, la municipalité, bien que Fieuzet n’y soit pas favorable, les remplacent par les sœurs de Saint-Vincent-de-Paul. Une convention est établie le 30 avril 1860 entre les administrateurs de l’hospice et la Supérieure générale de la Congrégation et le mois suivant trois sœurs dont la Supérieure sœur Louise Anglade, arrivent à Villemur. Entre 1852 et 1936, entre quatre et sept religieuses  s’occupent d’environ d’une dizaine de pensionnaires pour la plupart âgés, malades ou nécessiteux des deux sexes. Outre ce travail de soignantes, les Filles de la Charité ouvrent une école chrétienne qui a beaucoup de succès auprès de la population. Un document anonyme au début des années 1900 nous en apprend davantage  sur l’enseignement donné aux fillettes villemuriennes : «  La classe maternelle était confiée à Sœur Cécile qui avait deux adjointes ainsi qu’une religieuse en retraite, Sœur Gardettes, native de Villemur (*)  pour enseigner à lire et à écrire aux plus petits. La deuxième classe était tenue par sœur Louise pour le cours élémentaire. Enfin la grande classe qui comprenait le cours moyen et le cours supérieur. Sœur de Lavizon était le professeur d’histoire de France et d’histoire biblique, sœur Brunet professeur de maths, sciences et géographie, Sœur Marie faisait le catéchisme. Sœur de Lavizon était chargée de nous préparer à la première communion…Malgré tout le travail que donnait la scolarité, les malades et les vieillards n’étaient pas abandonnés. »

Après la sœur Louise Anglade, c’est la sœur Euphémie Lavizon qui assure la direction de l’hospice, remplacée par la sœur Ernestine Carpuat dans les années 1930. Entre quatre et sept sœurs de Saint-Vincent de Paul se relaieront pendant toutes ces années, où annuellement, entre sept et douze pensionnaires de l’hospice, malades ou indigents seront accueillis.

Pendant les deux grands conflits du XXe siècle, l’Hospice jouera un rôle non négligeable ; en effet entre 1914 et 1915, l’hospice  hébergera des soldats blessés ou convalescents au sein de « l’hôpital  bénévole n° 44 bis » pour soulager les hôpitaux toulousains surchargés. En 1940 entre les mois de mai et août, ce sont des civils belges fuyant l’invasion allemande qui trouveront refuge dans l’hospice.

En 1958 l’hospice est transféré rive gauche – aujourd’hui l’EHPAD Saint-Jacques, « la maison de retraite », et les sœurs de Saint-Vincent de Paul assurent la gestion de l’établissement jusqu’en 1965. Quatre religieuses continuent leur service avec des infirmières et du personnel public jusqu’en décembre 1980. Le 30 novembre au cours d’une émouvante cérémonie, dans la salle des Greniers du Roy, là même où elles ont servi pendant si longtemps, Villemur dit au revoir aux sœurs de Saint-Vincent de Paul après 140 ans de présence. Dans son discours, le maire de l’époque Léon Eeckhoutte, rappelle tout ce qu’elles ont apporté : les soins aux malades, l’aide aux vieillards et aux indigents, un dévouement de toutes les heures envers la jeunesse et la paroisse. Une foule considérable a suivi cette cérémonie, témoignant la reconnaissance de Villemur envers « les sœurs cornettes » appelée ainsi avec beaucoup d’affection.

(*) Sœur Pétronille Gardettes était née le 2 juillet 1834, fille d’Alexandre Gardettes et de Jeanne Azéma. Elle est décédée la 19 octobre 1908 à l’hospice de Villemur, âgée de 74 ans. Elle était la tante de Paul Gardettes ex-comptable chez Brusson et fondateur des « Etablissements du Sud-Ouest  » fabrique de pâtes alimentaires qui prendra le nom plus tard des  « Pâtes Tante Marie  » Une autre religieuse a servi dans l’ordre des Filles de la Charité. Il s’agit de Marguerite Ménestral née le 20 janvier 1885 fille de Jean Ménestral et d’Antoinette Fabre. Elle était la sœur d’Albert Ménestral « gloire locale » des années 1930. Elle est décédée le 20 janvier 1972 à la maison Saint-Vincent de Château-l’Évêque ‘Dordogne) à la fois couvent, maison de retraite pour les Filles de la charité et lieu d’hébergement spirituel.

L’ hospice désormais vide est dans un triste état. Pendant plus d’un siècle il a subi les affres du temps mais aussi de son utilisation intensive qui a sérieusement dégradé l’ensemble du bâtiment quasi à l’abandon. C’est Marcel Peyre, adjoint au maire, historien local qui va réveiller sa mémoire. C’est lui qui redonne au vénérable bâtiment le nom correspondant à sa première fonction:  » Les Greniers du Roy « . Et c’est grâce à sa ténacité et sur ses conseils avisés qu’en 1971 le maire Léon Eeckhoutte décide sa restauration. Les villemuriens découvrent alors un joyau architectural qui leur avait échappé si longtemps.

JCF / AVH Juillet 2022

Read article

Villemur-sur-Tarn : la friche Brusson sera vendue au groupe Essor et deviendra La Manufacture

Commentaires fermés sur Villemur-sur-Tarn : la friche Brusson sera vendue au groupe Essor et deviendra La Manufacture actualités

l’essentiel : Le groupe Essor a fait l’unanimité devant le conseil municipal de Villemur-sur-Tarn (31)  qui a voté la vente de la friche industrielle Brusson. Essor travaillera avec le Cabinet XTU-Architects qui annonce un programme associant patrimoine, écologie, développement économique et touristique.

Le coeur des bâtiments Brusson deviendrait lieu de vie avec l’ossature du toit ouverte pour laisser venir l’air frais du Tarn. (Photo XTU architects).

C’est fait ! Après des années à chercher un porteur de projet pour les anciens établissements Brusson (fabrique de pâtes, pain de mie et biscottes) la ville de Villemur-sur-Tarn l’a enfin trouvé. Deux candidats qui avaient frappé à sa porte ont été présentés au conseil municipal jeudi. C’est finalement le groupe Essor qui a été choisi face à Kaufmann & Broad, sans appel, à la majorité. Sur place, Dominique Laplace, directrice Développement Friches et Reconversion chez Essor Développement a séduit par la qualité d’un projet qui, dit le maire, Jean-Marc Dumoulin, correspond totalement aux attendes de la ville ». Cerise sur le gâteau : le cabinet d’architectes retenu pour dessiner ce qui pourrait être baptisé « La Manufacture » est XTU Architects représenté jeudi par Anouk Legendre. Connue pour son approche novatrice de la ville et de l’habitat cette architecte s’inspire des processus et stratégies du vivant. C’est elle au sein de XTU qui est l’auteure, entre autres créations, de la Cité des Vins de Bordeaux. Le projet que le cabinet aura la charge de mener, présenté en exclusivité jeudi, accorde ainsi une large place à l’environnement « tout en restant conforme au cahier des charges fixé par la ville laquelle souhaitait associer préservation du patrimoine et développement économique et touristique », insiste le maire.

Restaurant, hôtel, coworking, patio…

Cela devrait être le cas au regard du dossier présenté. Entre les murs de briques datant de la fin du XIX siècle, une vie moderne et écologique s’installera. Un restaurant, un hôtel de charme, un espace événementiel, des commerces… sont prévus ainsi que de nombreux espaces de coworking, la partie logements se trouvant au premier étage comme l’impose le plan de prévention des risques inondation. « L’idée est de bâtir un projet autour de la tradition artisanale et du savoir-faire qui caractérise ce riche territoire. Ce sera un vrai tiers-lieu que pourront s’approprier les acteurs de la vie économique, sociale et culturelle mais aussi les habitants. Nous amenons une nouvelle façon de réhabiliter de telles friches, plus personnelle, plus qualitative, plus durable, inscrite dans un futur post-pétrole », explique Anouk Legendre. Le projet fera donc la part belle aux matériaux de récupération, biosourcés, au rafraîchissement des lieux par des végétaux, un patio, ou en puisant l’eau du Tarn…
Le permis de construire de La Manufacture pourrait être délivré dans un an. Entre-temps, le fonds friche de 275 000 € alloué à la Ville lui permettra de lancer les travaux de sécurisation et de déblaiement d’une partie de la friche cédée 500 000 € à Essor. Le groupe devra ensuite investir pas moins de 10 millions d’€ pour faire aboutir son projet. La livraison est annoncée pour 2026. La friche Brusson n’en aura alors plus que le nom même si, entre ses murs sauvés et rajeunis, sa beauté et son âme continueront de parler de cette époque riche et glorieuse qui fait toujours rêver Villemur.

Une histoire inscrite dans les mémoires

La famille Brusson crée l’entreprise éponyme à Villemur en 1872. Au début du XXe siècle, Brusson Jeune est une des principales entreprises françaises dans le domaine des pâtes alimentaires et des produits céréaliers de régime. Après guerre est construite une machine à fabriquer les fameux Cheveux d’ange.En 1960, l’entreprise emploie entre 500 et 600 personnes. En1980, elle est forte de 120 salariés mais arrête la production de pâtes au gluten. Jean Brusson lance le pain de mie, les biscottes… En 1999, c’est le dépôt de bilan, 40 salariés se retrouvent sans emplois. Rachetée par Auga, Brusson devient la financière Villemur. Un redressement judiciaire plombe l’aventure en 2001. En 2006, nouveau dépôt de bilan et 30 licenciements. La Mie Occitane loue les locaux et n’emploie plus que 17 salariés. Les «Cheveux d’Ange» ont ensuite été la propriété de la société Vita Bread puis des Espagnols Brussanges .Ces derniers ont finalement joué un sale tour aux salariés, alors installés à Bessières, en vidant les ateliers pendant leurs vacances. C’en était fini de la célèbre petite pâte de Villemur aujourd’hui disparue mais à jamais ancrée dans les mémoires…comme l’histoire de Brusson.

Article écrit par Emmanuel Haillot, publié dans « La Dépêche du Midi  » le 30/06/2022, mis à jour le 01/07/2022

Read article

Au nord de Toulouse, une de plus belles friches industrielle de la région sera réhabilitée en logements

Commentaires fermés sur Au nord de Toulouse, une de plus belles friches industrielle de la région sera réhabilitée en logements actualités

Après des années d’attente, la ville annonce avoir trouvé deux porteurs de projets sérieux. /Photo DDM E.H

l’essentiel Plus personne n’osait y croire. Il semblerait pourtant que les anciens établissements soient sauvés. Le 29 juin, le conseil municipal choisira l’un des deux porteurs de projets approchés par la Ville pour imaginer une nouvelle vie à l’une des plus belles friches industrielles de la région.

La friche Brusson va-t-elle enfin être sauvée de sa destruction par le temps?Réponse du maire: oui! Jean-Marc Dumoulin ne met désormais plus de conditionnel. Il annonce qu’il présentera deux porteurs de projets, le 29 juin, aux élus du conseil municipal. À l’issue de la séance, on devrait donc connaître celui qui s’engagera à donner une seconde vie à l’une des plus belles friches industrielles de la région, lui évitant qu’elle ne tombe dans l’oubli ou, pire, dans le Tarn. Car c’est bien ce qui risque d’arriver à ce témoin du passé glorieux de la ville (Lire ci-dessous) si l’on ne prend pas soin de ses murs. «On ne pouvait plus attendre. Comme on l’avait dit au précédent mandat, on s’est donc mis en quête, d’un porteur de projet sérieux. On en a trouvé deux.Il reste maintenant à faire un choix» , lâche le maire. Sans dévoiler les détails, Jean-Dumoulin confie que les groupes intéressés sont Essor et de Kaufman & Broad. Les deux professionnels de l’immobilier pourraient, soit présenter «un projet global, soit sur une partie.Il s’agira de logements et de locaux commerciaux ou des startups ». Dans tous les cas, les deux devront supporter les contraintes qui ont fait fuir d’autres prétendants. Elles sont lourdes. Il s’agit ici de créer des logements… sauf en rez-de chaussée où la loi PPRI n’autorise pas une occupation permanente; Il faut occuper aussi seulement 2500 m2, et surtout, préserver divers éléments de cette friche classée par les Bâtiments de France dans laquelle rien ne devra se faire à la légère.

Lourds investissements

Seuls des investisseurs aux reins solides peuvent donc prétendre rajeunir et occuper Brusson, un tel projet étant estimé entre 15 et 20 millions d’€. De son côté, la Ville, devra se satisfaire d’une vente à un prix «raisonnable».On parle aujourd’hui d’une transaction à 500 000 €. Déjà bénéficiaire du Fond Friches obtenu par le député Portarrieu, elle a touché 575000 € qui, dit le maire « serviront au désamiantage et à la sécurisation des lieux».Ce dernier point est devenu une priorité pour la municipalité qui a déjà investi plus d’un million d’€, au fil des ans, pour maintenir debout Brusson.«Malgré tout, le vieillissement du site s’est accéléré depuis l’incendie de 2014.Depuis, c’est tous les mois que l’on constate une nouvelle dégradation»,précise Daniel Régis, adjoint au maire en charge de la Transition énergétique et du Tourisme patrimonial. Reste maintenant à concrétiser ces paroles.Mais il semblerait bien que la deuxième vie de la friche ne soit plus une utopie. Le maire , en tout cas, en est convaincu: «Dans trois ans, Brusson sera réhabilitée».

Brusson , une histoire ancrée dans les mémoires et les murs

Première usine

La famille Brusson apparaît à Villemur-sur-Tarn à la fin du XVIe siècle. C’est au XIXe siècle qu’elle va s’impliquer dans la vie de la cité. Après la défaite de la guerre de 1870, Arnaud Brusson et son fils Jean-Marie Elie fondent une usine de fabrication de pâtes alimentaires. D’abord installés rive droite dans la Tour du Moulin, les locaux se révèlent très vite insuffisants.

Renommée internationale

Dès 1875, les fabrications sont transférées rive gauche dans les bâtiments de l’ancienne ferronnerie devenue usine Courthiade. C’est là que Jean-Marie Elie Brusson bâtit son empire et crée un complexe industriel de renommée internationale.

Succès du gluten

En 1883, une amidonnerie de blé permet d’obtenir le gluten de blé nécessaire à la préparation des pains de gluten pour les diabétiques.Ce produit connaît le succès jusqu’à la guerre de 1914-1918, dans de nombreux pays notamment en Angleterre.

Brusson éclaire Villemur

En 1885, la voie ferrée Montauban/Saint-Sulpice-la-Pointe s’ouvre au trafic et dessert l’usine pour son approvisionnement en matières premières (blés d’Ukraine et d’Afrique du Nord) ainsi que pour l’expédition des produits finis. Dans la foulée, le moulin de la rive gauche est transformé en usine électrique: Villemur est éclairé gratuitement en courant continu par les établissements Brusson !

Brusson en politique

En 1895, une petite cité ouvrière pour les contremaîtres qui sont recrutés hors de Villemur sort de terre. Jean-Marie Elie Brusson est élu maire en 1896 et le restera jusqu’en à 1907. Il est aussi conseiller général de la Haute-Garonne en 1901. À son décès en 1916, son fils unique Antonin lui succède à la tête de l’entreprise. André Brusson est nommé cogérant de la société en 1925.

Brusson et les ponts

La construction du premier pont suspendu de Villemur avait été confiée à Jean Brusson, alors entrepreneur.L’ouverture a eu lieu le 9 novembre 1834. L’autre fils , Arnaud, se spécialise lui aussi dans la construction des ponts et réalise, entre autres, celui de Bessières et celui de Mirepoix-sur-Tarn effondré en 2019 sous le poids d’un camion trop lourd.

600 personnes avant Panzani

En 1908 est édifié un vaste bâtiment, minoterie et semoulerie, dernière grande réalisation et “cathédrale” industrielle des établissements Brusson.Ralentie par la terrible inondation de 1930, l’activité reprend son cours. La guerre 39-45 n’empêche pas l’usine de poursuivre son développement avec la fabrication de biscottes et du fameux Novamyl, un entremets qui représentera longtemps un fort pourcentage des ventes Brusson Jeune. À ce moment, environ 600 personnes travaillent dans l’entreprise. À l’orée des années 70, Brusson Jeune se trouve isolé et doit céder sa marque à Panzani. Après l’arrêt de la fabrication des pâtes alimentaires en 1972 on ne conservera à Villemur que la fabrication de quelques spécialités dont les célèbres Cheveux d’Ange.

Les dernières années

En 1980 Brusson n’emploie plus que 120 salariés. En 1983, l’entreprise se lance dans la fabrication de biscottes et de pain de mie. En 1999 Brusson Jeune devient la Financière de Villemur mais dépose le bilan en 2006. Les Cheveux d’Ange, passé sous la bannière espagnole Brussanges terminent leur vie à Bessières où la célèbre machine fabriquée à Villemur est carrément emportée par la société.Ils disparaissent en 2018.Fin d’une longue aventure… Mais pas d’une histoire gravée dans les mémoires et des murs toujours debout.


E.H

Nos plus vifs remerciements aux Amis du Villemur Historique (A.V.H) dont l’immense collecte de documents (un vrai travail de fourmis!) et l’extrème gentilesse nous ont permis la réalisation de cet article.

Article signé Emmanuel Haillot publié dans « La Dépêche du Midi du 06/05/22



Read article

Emile Sabatié

Commentaires fermés sur Emile Sabatié Familles et personnes remarquables liées à l'histoire de Villemur et ses environs

Emile Sabatié

et l’histoire de la scierie Sabatié

 Créée au début des années 1880, passée ensuite dans le giron de la Manufacture de pâtes alimentaires Brusson, et retrouvant  son autonomie en 1908, la scierie Sabatié va participer de façon notoire à l’essor économique de Villemur dans le premiers tiers du 20e siècle.
Les Brusson et les Sabatié ont en commun la rivière, le Tarn. Meuniers et mariniers, les deux familles se sont d’ailleurs alliées au début du 17e siècle par le mariage entre François Sabatier et Bertrande Brusson.
Les Sabatié habitent le quartier Notre-Dame proche de la rivière, comme bon nombre de mariniers. En 1779, Pierre Sabatié possède une maison entre la rue Daunou (auj. rue Hoche) et la rue des Faures (Gambetta) ; en 1825  Antoine Sabatié fils de Pierre réside rue du Temple, entre 1840 et 1866 Salvi Sabatié fils d’Antoine loge rue de Grailh  (Place Jean-Jaurès)et rue Lapeyre.(Rue de l’Hospice)
Dix ans plus tard, en 1876,  le fils de Salvi, Antoine Sabatié  habite rue de Castelpailhas (Rue des remparts Notre-Dame) avec Emilie Cocural qu’il a épousée en 1870.  C’est là qu’est probablement né le 1er mai 1874 leur fils Emile, Dominique Antoine Sabatier comme porté à l’Etat Civil. Dans cette maison vit également Dominique Cocural, le père d’Emilie.

1. Actes de naissance d’Antoine Sabatié et de son fils Emile Sabatier
Notez la différence d’orthographe,  variable au fil des actes et des époques.
Emile Sabatié sera l’orthographe la plus usitée.

On peut penser que Salvi Sabatié est le premier à délaisser le métier de marin à plein temps, celui de ses ancêtres, pour se consacrer au commerce du bois, car en 1870 il n’est plus identifié comme maître de bateaux mais comme négociant.
A la même date, son fils Antoine est employé de commerce, puis négociant l’année suivante. Il est enfin marchand de bois en 1874 l’année de naissance d’Emile et du décès de Salvi son père. Malgré tout la famille Sabatié n’a pas rompu sa relation avec la rivière : c’est par elle que se fait encore le transport du bois ; c’est d’ailleurs en 1876 qu’Antoine Sabatié fait construire à Villemur le célèbre bateau « Le Jeune Emile », fleuron de sa flottille.

le jeune emile
2. « Le Jeune Emile » amarré au pied du Moulin

 

carrefour sabatié
3. L’avenue de la Gare : à droite la Maison Sabatié, à gauche : la gare du » petit-train »

C’est au début des années 1880 que les Sabatié quittent le quartier Notre-Dame et le « vieux Villemur » pour s’installer sur la rive gauche. Le lieu est mûrement choisi. Antoine Sabatié profitant sans doute des conseils avisés de son beau-père Dominique Cocural – conseiller municipal- construit une superbe maison à proximité de la future voie ferrée  Montauban Saint-Sulpice dont le tracé a été approuvé par décision ministérielle en 1879. Sur ce vaste terrain, outre la vaste demeure aux multiples dépendances, Antoine Sabatié fait aménager un très beau parc avec un bassin en son centre … mais également les ateliers de sa scierie qu’il reliera plus tard à la ligne de chemin de fer par un embranchement particulier.

Mais le devenir de la famille Sabatié va se jouer Le 10 juillet 1882. Ce jour-là, Jean Brusson Aîné, (1) gérant et copropriétaire des Moulins et Usines de Villemur passe un bail sous seing privé avec Antoine Sabatié, pour la fabrication d’emballages destinés à expédier les produits de la Manufacture. Antoine Sabatié s’associe pour la circonstance avec son beau-frère Jean Pélissier, (2) marchand de bois domicilié à Albi.

ouvriers de la scierie
4. Ouvriers de la scierie – Usine Brusson 1896 ?

La durée de ce bail est fixée à 10 ans a partir du 1er janvier 1883, pour le prix de 1.200 francs par semestre et payable par avance. En 1885 dans sa monographie de Villemur, l’instituteur Miquel précise, en parlant de l’usine Brusson : « Une belle scierie y a été installée depuis peu, douze ouvriers y sont journellement occupés à faire les caisses pour l’expédition des pâtes. » La collaboration Brusson-Sabatié donnant satisfaction, un nouveau bail est signé début 1888 pour une durée de 20 ans. Une nouvelle scierie voit le jour dans un grand hangar de 33 mètres de longueur sur 17 mètres de largeur construit derrière l’usine en bordure du Tarn. Dans l’ouvrage « La chanson des blés durs » Gérard Brusson rappelle les grandes lignes du contrat entre Jean-Marie Elie Brusson et Messieurs Sabatié fils et Pélissier : 
« -1° La grande halle nouvellement construite ayant 510 m² de superficie intérieurement avec ses portes, grandes ouvertes et vitrées et galeries souterraines pour établir les transmissions du mouvement.

-2° Un moteur dépendant du moulin, le cinquième en entrant devant servir à transmettre le mouvement par un câble à la scierie établie dans le hangar précité . (l’énergie nécessaire à la marche des machines de la scierie est fournie par le moulin de la rive gauche sur le Tarn)
-14° La durée du présent bail demeure fixée à 20 années à partie du 1er janvier 1888, et le prix est arrêté à la somme de 2 000 francs par an payables d’avance et par trimestres… »
Le même jour un contrat est signé pour la fourniture des caisses d’emballage, prévues en bois blanc, éventuellement en hêtre ou en bois du Nord non résineux, destinées à contenir les produits de vermicellerie, glutinerie et amidonnerie.
Enfin, les preneurs désirant s’éclairer au gaz, M.Brusson se charge d’établir à ses frais la canalisation pour douze becs répartis dans leur usine ; le prix du mètre cube de gaz fourni est fixé à 30 centimes. » (3)

scierie dans usine brusson
La scierie dans l’usine Brusson



Que devient Emile Sabatié ? En 1888 il a 14 ans et poursuit ses études. Plus tard on le retrouve étudiant, préparant un doctorat en droit. Le 8 septembre 1895 son père Antoine Sabatié décède « au quartier de la Gare » Deux mois plus tard Emile est incorporé au 126e régiment d’infanterie de Toulouse. Pendant son temps d’armée c’est son fondé de pouvoir – aussi son cousin – Elie Passet qui dirige l’usine. Emile est libéré de ses obligations militaires le 22 septembre 1896 et son retour à Villemur marque un nouveau départ, il est, à 22 ans, le patron de la scierie. L’affaire est prospère, les effectifs en augmentation, une vingtaine d’ouvriers en 1896, plus du double en 1901.

incendie ferme gaure
6. Incendie de la ferme de Gauré (5/8/1905-La Dépêche)

En ce début de siècle Emile Sabatié fait l’acquisition de la ferme de Gauré et des terrains environnants,  situés proches de sa maison, au-delà de la gare et de la voie ferrée,  et dont l’accès s’effectue par la route menant à Magnanac. Il entrepose déjà ses stocks de bois sur ce terrain préparant peut-être déjà l’avenir. Mais en 1905 deux événements viennent troubler l’embellie : le décès de Jean Pélissier son oncle, décède à Albi au mois de juillet et 15 jours plus tard un incendie manque de réduire à néant tout son matériel à Gauré.
La promptitude du renfort des ouvriers de la scierie et de l’usine Brusson permet de limiter les dégâts.

flotille sabatie
7. Quelques bateaux de la flottille Sabatié amarrés en bas du pont sur le Tarn

En 1908 le bail signé vingt ans plus tôt expire, et n’est pas reconduit par Antonin Brusson qui a succédé à son père à la tête de la Manufacture. La scierie Sabatié va quitter le giron de Brusson et voler de ses propres ailes. Emile a déjà prévu la suite : c’est sur le site de Gauré que va se construire la nouvelle scierie industrielle.

vente de bateau
8. Vente de bateau (31/7/1907-La Dépêche)

Pour Emile Sabatier, pas de doute, le train est le moyen le plus moderne pour recevoir la matière première et expédier sa production. En 1901 il employait encore quatre marins ( Jean Malpel 60 ans, Jean Lestang 64 ans, Jean Gay 44 ans, autre Jean Lestang 58 ans) pour piloter ses bateaux mais le temps des bateliers est révolu témoin la mise en vente d’un de ses bateaux en 1907. L’effectif est en augmentation constante, Emile Sabatié ouvre des dépôts de bois dans le Lot-et-Garonne à Lavardac et Casteljaloux à proximité de la forêt des Landes, et 60 ouvriers travaillent à la scierie Sabatié en 1911. Au cours de cette année un incendie se déclare sur le site de l’ancienne scierie dans l’enceinte de l’usine Brusson. De nombreuses piles de bois y sont encore stockées, une trentaine partent en fumée, mais les bâtiments adjacents sont préservés grâce à l’intervention conjuguée des ouvriers sur place et « des gens accourus de Villemur.»

la nouvelle scierie
9. La nouvelle scierie sur le site de Gauré

 

carte lucien castella
10. Carte Lucien Castella

Vient ensuite 1914. Le 3 août Emile Sabatié rejoint la caserne Pérignon à Toulouse et le 133e régiment d’infanterie territoriale, avec lui trente de ses ouvriers sont mobilisés. L’usine continue de fonctionner car il reste environ une trentaine d’anciens, non mobilisables, fidèles au poste. Au courant de l’été 1915 une quinzaine d’ouvriers réintègrent la scierie au titre du « service auxiliaire » (∗) car l’usine travaille pour l’armée, elle fabrique des caisses servant au transport des obus fabriqués par la Poudrerie Nationale de Toulouse. Emile Sabatié a également été libéré le 3 juillet 1915 et repris la direction de la scierie. Mais ces années de guerre sont difficiles dix ouvriers sont mobilisés pendant toute la durée du conflit, Edouard Vincens prisonnier ne rentre qu’en 1919. Hélas cinq ouvriers ne reviennent pas : trois habitaient Magnanac Guillaume Meilhou disparu à Bernécourt en 1914, Louis Abeilhou disparu en 1916 à Verdun, Louis Jolibert mort en 1918 dans la Marne. Pierre Balat disparu en 1914 en Belgique habitait le Pech, Jean-Louis Castella mort en captivité en 1918 était du quartier Saint-Jean.
(∗) Clément Sirié et Lucien Castella sont tous deux ouvriers de la scierie et sont incorporés depuis 1914 au 57e Régiment d’Artillerie de Campagne . La carte ci-contre est envoyée le 1er juillet 1915 par Clément Sirié  à Lucien Castella . Ce dernier, vient d’être réintégré à la scierie depuis quelques jours. Clément Sirié, encore au front, rejoindra finalement Villemur le 24 août.

scierie annees vingt
11. La scierie dans les années 1920.

La photo ci-dessus montre la scierie en activité,  la fumée s’échappant de la cheminée en témoigne. Cette cheminée, visible encore de nos jours était reliée à une impressionnante machine à vapeur qui faisait tourner  les différentes machines de la scierie.


Malgré tout la scierie continue son activité avec 40 ouvriers en 1921 une cinquantaine en 1926, le dépôt de Casteljaloux a été fermé après la guerre. Mais dans les années 30, le développement de l’industrie des cartons ondulés annonce le déclin de l’activité, l’expédition des produits Brusson par les caisses en bois devient trop onéreuse. L’inondation de 1930 et le décès d’Elie Passet en 1932 sont d’autres coups portés à l’entreprise.
En 1936 la scierie n’emploie qu’une trentaine de personnes, deux ans plus tard en 1938 elle cesse définitivement son activité. 

En 1940, au début du conflit mondial, le gouvernement demande aux industriels travaillant pour l’armement de se replier dans le sud du pays en zone non occupée. Monsieur Pierre Compte, patron de la Société Générale d’Equipements basée en région parisienne qui travaille pour l’aviation, cherche à s’implanter dans la région toulousaine berceau de l’aéronautique française. Sur les conseils de l’avionneur Emile Dewoitine son ami, Pierre Compte se rend acquéreur de la scierie début 1941. C’est le début d’une nouvelle aventure qui portera la croissance de Villemur pour les décennies à venir.

vues scierie en quarante
12.Deux vues de la scierie en 1940

Emile Sabatié s’est impliqué tout au long de son existence dans la vie de sa cité. Ce villemurien au grand cœur s’est montré généreux, bienveillant envers les sportifs, c’est sur un terrain lui appartenant que les rugbymen ont évolué à partir de 1913, et que le stade vélodrome sera édifié.  Pendant la guerre 39-45 il fit de nombreux dons destinés aux prisonniers et légua à l’Hospice Saint-Jacques de Villemur terrains et bâtiments pour un montant substantiel. Peu après son décès et afin de lui rendre hommage, le conseil municipal de Villemur donne le nom d’ « Avenue Emile Sabatié » à l’avenue de la Gare.
Resté célibataire, Emile Sabatié s’éteint à près de 68 ans le 27 mars 1942 dans son domaine de Pharamond, à Magnanac.

La maison Sabatié.

Cette grande maison divisée en plusieurs appartements, a été construite dans les années 1880 par Antoine Sabatié. C’est là qu’habiteront plus tard Emile Sabatié, et son grand-père Dominique Cocural qui fut conseiller municipal de Villemur de 1878 à 1896.
Habitent également la maison le bras droit d’Emile, Elie Passet et son épouse Françoise Sabin ainsi que cuisinière, chauffeur, domestiques…
Emile Sabatié quittera cette maison après la guerre pour sa résidence de Pharamond à Magnanac, et la louera à ses employés. (par exemple Louis Abeilhou). Maria Laporte en sera la concierge en 1936. Cette maison fera enfin parti du legs d’Emile Sabatié à l’Hospice. Le 31 /3/1942 la commission administrative de l’Hospice consentira à louer à la Société Générale d’Equipements la maison Sabatié au prix de 7.000 francs annuels. Dans les années d’après-guerre, la S.G.E louera cette maison à certains de ses employés, et c’est dans l’ancien parc que sera construite au début des années 1970 l’école maternelle et élémentaire Jules Michelet.

maison sabatie
13. Vue actuelle de la « Maison Sabatié »

Pharamond

Cette très vieille demeure est portée sur le compoix de 1585 sous le nom de Farmon. En 1645 la maison de Pharmond appartient à noble François de Bertrand, sieur des Cresens.(4) En 1798 Germain Bousigues marié à Françoise Chaubard (Veuve de Jean Garrigues) en est propriétaire, il décède en 1832 C’est son fils Jean Bousigues (marié en 1834 avec Marie Belay) qui lui succède jusqu’à son décès en 1878. Très impliqué dans la vie locale, il est conseiller municipal de Villemur de 1832 à 1865 et conseiller général de la Haute-Garonne en 1866.
Emile Sabatié se rend acquéreur du domaine de Pharamond dans les dernières années du 19e siècle car dès 1901 on retrouve dans la propriété, la famille de Jean-Pierre Seillères qualifié « d’homme d’affaire », régisseur du domaine, et le grand-père d’Emile,  Dominique Cocural (qui décède à Pharamond en 1902)

Jusqu’en 1936 il y aura en permanence une demi-douzaine d’employés au château Pharamond, à savoir : cuisinière, chauffeur, concierge, régisseur) Le domaine agricole de Pharamond  comprend plusieurs fermes avec une dizaine de maître-valets et cultivateurs faisant vivre au moins une trentaine de personnes. Jean Laynat est régisseur à Pharamond en 1942.
Aujourd’hui, les propriétaires actuels ont aménagé de splendides chambres d’hôtes dans cette belle maison familiale.

pharamond

14. Pharamond aujourd’hui

JCF / AVH mars 2022

Notes :

(1) Il est le fils d’Antoine Brusson ancien maire de Villemur, (la branche Brusson Aînée) frère d’Arnaud Brusson, père de Jean-Marie Elie (La branche Brusson Jeune)
(2) Jean Pélissier a épousé Elisabeth Sabatié la sœur d’Antoine, en 1857)
(3) « La chanson des blés durs » Gérard Brusson Générations Brusson p.192
(4) Christian Teysseyre Nouvelle Histoire de Villemur, Tome 3, p.786.

Sources :

Archives communales de Villemur-sur-Tarn. Etat civil et délibérations C.M (Archives Départementales de la Haute-Garonne)
Recensements de la population de Villemur-sur-Tarn (ADHG 31)
La Chanson des blés durs, Générations Brusson, Gérard Brusson, Editions Loubatières 1993.
Nouvelle Histoire de Villemur, Christian Teysseyre, tome 3, Editions Fleurines.
S.G.E.Contact Journal d’établissement de la Société Générale d’Equipements.
Rosalis la bibliothèque numérique de Toulouse.
ign.fr

Illustrations :

1 : ADHG 31  2, 3, 4, 5, 7, 9, 10, 11 : coll J.C. François 12 : SGE Contact 13 : JC François 14 : Chambres-Hotes.fr. Plan de la gare : SNCF Vue aérienne scierie : ign.fr

Read article

Nouvelle Histoire de Villaudric

Commentaires fermés sur Nouvelle Histoire de Villaudric actualités

Nouvelle Histoire de Villaudric

 

Notre ami le Père Christian Teysseyre, membre des Amis du Villemur Historique nous communique la sortie de son dernier ouvrage consacré cette fois à Villaudric.
Ce volume est en fait le prolongement de ses écrits sur Villemur, puis sur les communes et villages et communautés foraines, et enfin la nouvelle histoire de Bessières, Montjoire et Vacquiers.
L’ouvrage qui paraitra fin mai 2022, est actuellement en souscription jusqu’au 25 mars au prix de 22€.

Ci-dessous  le dépliant comportant le bulletin de souscription et la couverture du livre

couv Villaudric (2)

ZZ Formulaire 2 volets souscription 2022 RV –

histoireentretescouetgirou@gmail.com
 

Read article

Compte-rendu de l’Assemblée Générale 2022

Commentaires fermés sur Compte-rendu de l’Assemblée Générale 2022 actualités

Les Amis du Villemur Historique

Compte rendu de l’Assemblée Générale Ordinaire

Samedi 29 janvier 2022

 

Membres présents :
20 présents, 22 représentés sur 53 adhérents à jour de leur cotisation à ce jour, le quorum est atteint.
Invités :
La Mairie a été invitée, M. Boisard nous a informé de son indisponibilité, de même M. Viguié n’est pas présent
Compte-rendu :
La séance est ouverte par Marie-Martine Poncelet, présidente. Elle remercie l’ensemble des adhérents et sympathisants présents.
En raison des contraintes liées au Covid, l’Assemblée Générale 2021 n’ayant pas pu se tenir, notre  Assemblée permettra d’établir un bilan des 2 dernières années. Nous avons la joie de pouvoir faire cette assemblée dans un bâtiment historique qui nous est cher, les Greniers du Roy. L’assemblée est d’accord pour que nous procédions à des votes communs aux 2 années.

º Bilan de l’année 2020, présenté par Marie-Martine :

L’année 2020 a été particulière : de par le confinement en vigueur du 16 mars au 11 mai, mais aussi par la tristesse de voir plusieurs de nos amis décéder sans que nous puissions les accompagner comme nous l’aurions souhaité.
En mars, avril : Mimi Falba, Corinne Réveille, Paulette Robert et Séverine Mazet.
En septembre : Victor Audard, dont la présence ressurgit à tous les instants, tant il était la cheville ouvrière de nos expositions.
Ce premier confinement nous a empêché de nous retrouver pour travailler à l’exposition prévue. Il a occupé le temps des couturières qui ont confectionné des masques pour la population. Malgré le peu de temps de préparation devant nous, nous avons décidé de maintenir l’exposition, mais d’en changer le thème : une rétrospective qui présentant les grandes étapes des 1000 ans de Villemur.
24 juin : pique-nique  aux Anglas  à la découverte du site de l’ancienne chapelle wisigothique de Favayrolles avec Georges Labouysse pour guide.
Toujours en juin, réalisation de la vitrine rue de la République (chez Mme et M. Moudens) que nous remercions chaleureusement. Le thème pour cette vitrine : les Villemuriens dans leur ville vers1900. En octobre nous avons transformé cette vitrine en « Halloween » pour animer la ville.
Du 1 Aout au 27 septembre :
L’exposition s’est tenue à la Tour de Défense, le mois de juillet nous ayant permis de tout préparer.
L’exposition 2020 a accueilli 1619 visiteurs dont 260 scolaires et la salle des meules 524 visiteurs.
Quelques visites ont pu avoir lieu cette année-là (2 groupes fin aout et début septembre).
Nous avons participé à la « Fête des Possibles » organisée par l’Usinotopie et prêté divers objets au collège Jean-Jacques Rousseau de Labastide-Saint-Pierre, (Exposition 14-18)
Malgré la situation, nous avons réussi à maintenir nos activités et à proposer des animations pour la ville.

º Bilan de l’année 2021, présenté par Marie-Martine
L’Assemblée Générale 2021 a été reportée à cause du covid et des mesures sanitaires.
Monsieur et Madame Sauzaret nous ont offerts le charreton bleu et celui-ci est allé rejoindre l’âne et les sacs de farine dans la salle des meules. Nous les en remercions vivement.
Henri Faur, membre de longue date de l’AVH, nous a quitté en février et Antoine Brusson est décédé en décembre 2020.
Dans l’espoir de voir la situation sanitaire s’améliorer, nous avons fait le choix de maintenir l’exposition sur le thème :
« Les Années trente, de l’inondation au renouveau de Villemur » Malgré des conditions particulières, les membres de l’AVH et de l’ASPV se sont mobilisés de façon intensive pour réussir à préparer et présenter l’exposition.
La vitrine, rue de la République (Mme et M. Moudens), a été réalisée avec pour thème : les pécheurs devant le Kiosque annonçant ainsi l’exposition.

Exposition du 31 juillet au 26 septembre

Thème de l’exposition : « Les Années trente, de l’inondation au renouveau de Villemur » avec mise en place des gestes barrières ainsi que le contrôle du Pass sanitaire à l’entrée de l’exposition.
L’exposition a reçu 2250 visiteurs dont 318 scolaires, la salle des meules a vu 275 visiteurs.

Des horaires adaptés aux contraintes covid ont été mis en place.
Un jeu pour les jeunes et moins jeunes a été créé pour animer notre exposition d’une manière ludique.

Visite des meules :
Elle fut Interdite jusqu’à au 14 aout (travaux de l’écluse). A partir du 14 aout, les visites ont été
possibles les samedis matin et après-midi ainsi que le dimanche matin.
Fête du patrimoine
Samedi 18 septembre : dédicace à la médiathèque, visite des meules ainsi que de l’exposition.

 Feuilles au fil des Histoires : (Disponibles sur le site internet)
Trois nouveaux numéros ont été réalisés et publiés cette année :
N°16 : Un des derniers pêcheurs professionnels sur le Tarn.
N°17 : Pierre Bernard Prouha, sculpteur (1822-1888).
N°18 : Le Jardin public et le Kiosque. (Créé à la demande de la mairie)

Prêt de documents à des enseignants (collège de Fronton), nous avons fourni de la documentation à des élèves de l’école d’architecture qui sont venus présenter une partie de leur travail place Mandela et aux Greniers du Roy.
– 6 juin : visite des fouilles de Pharamond, commentées par Justine Saadi, archéologue responsable du chantier pour la société Eveha (occupation Haut Moyen Age : fours notamment).
– Communication d’un chercheur en numismatique : information de l’existence d’une pièce japonaise trouvée vers 1885, réalisation d’une publication, reste à savoir comment cette pièce est arrivée jusqu’à Villemur. (Lire sur le site internet)
Permanences à la tour :
A la rentrée de janvier : le mardi ou le mercredi en fonction des disponibilités de chacun.
Au cours de ces réunions,  choix du thème de l’exposition de 2022  « Villemur entre terre et industrie » (l’économie dans le Villemurois au XXème).
Le site de l’AVH est toujours abondé par Jean-Claude François. Il est très visité et localement, il est de plus en plus utilisé : notre site existe depuis le printemps 2017, avec 53 000 vues depuis sa création.
En 2021 : 8 700 vues, soit 24 visiteurs par jour. Son rayonnement est national et même international, certainement d’anciens villemuriens le consultent et les points d’intérêts sont principalement marqués pour 1914-1918, Brusson, la généalogie… De nouveaux articles sont publiés à propos de l’histoire des rues de Villemur.
Nos autres contributions et participations :
Nous avons apporté notre contribution à « 31 Notes d’été », mais aussi : Fêtes du Tarn, (prêt de panneaux pour l’ATEV) fête du patrimoine.
Nous avons également participé au Forum des associations qui s’est tenu le dimanche 5 septembre.

º Bilan financier 2020 présenté par Jean-Claude François :
Jean Claude présente un bilan excédentaire  de 563 € et met l’accent sur certains postes l’achat de matériel informatique fort utile pour le bon fonctionnement de l’association.

º Bilan financier 2021 présenté par Jean-Claude François :
Solde encore positif pour cette année : + 1.043 € dû en particulier au nombre d’adhérents en hausse, et aux ventes réalisées lors de l’exposition.

Questions et remarques :
– Jean Claude informe du don à l’A.V.H par Christian Teysseyre de livres et dossiers historiques.
– Le montant de la cotisation est confirmé à 10 euros.

Vote : approbation des comptes financiers 2020 et 2021 : adopté à l’unanimité

Vote : approbation du bilan d’activités 2020 et 2021 : adopté à l’unanimité.

 º Les perspectives 2022, présentées par Véronique Gayraud :

ANIMATIONS DE LA VILLE :
Ÿ Exposition 2022 :
Notre prochaine exposition, réunissant les bénévoles de l’AVH et de l’ASPV, aura pour thème :
« Villemur, entre terre et industrie »
Cette exposition permettra de présenter l’économie dans le Villemurois au XXe siècle.
Elle se déroulera aux mois d’aout et de septembre pour permettre aux touristes, villemuriens et
scolaires de profiter de l’exposition. La mise en page des panneaux avec de nombreuses illustrations
a beaucoup plu cette année et cette expérience sera donc renouvelée. De même, un jeu permettra
une visite ludique pour les jeunes et les moins jeunes.
Ÿ Poursuite de l’aménagement et entretien de la salle des meules :
Après l’important travail de nettoyage et de mise en valeur des meules, nous poursuivrons les travaux d’embellissement et d’entretien de ce patrimoine exceptionnel. Cette année, nous souhaitons que la salle des meules puisse être électrifiée pour pouvoir la mettre davantage encore en valeur et faciliter la projection de supports audio-visuels.

Ÿ Visites guidées :
Des visites guidées de l’exposition, du musée permanent, des meules et de la ville seront, cette année encore, organisées pour répondre aux demandes des particuliers, des groupes, des scolaires et
associations.
Ÿ Nouveaux panneaux historiques :
Nous souhaitons proposer de réaliser de nouveaux panneaux historiques explicatifs destinés à faire
connaitre certains sites tels que le jardin public, les ponts…
Ÿ Partenariat avec la Médiathèque de Villemur : les panneaux de l’exposition 2021 sur les années
Trente seront prêtés à la Médiathèque qui organise une exposition sur ce thème.

PUBLICATIONS :
Ÿ Pour accompagner l’exposition 2022, un livret sera publié.
Ÿ Dans le prolongement de l’expo 2018, l’ouvrage sur la navigation sur le Tarn est pratiquement finalisé et pourra être publié.
Ÿ Notre feuille « au fil des Histoires » connait toujours un beau succès. Tiré à 500 exemplaires par numéro, nous prévoyons de publier de nouveaux numéros en 2022.
Ÿ De même, notre site internet, très fréquenté, est très régulièrement enrichi de nouveaux articles et publications.
Ÿ Un livre sur les Villemuriens dans la Seconde Guerre Mondiale est en cours de réalisation et pourrait  être publié à l’occasion de l’exposition 2023 sur ce thème.

PERMANENCES AUX ARCHIVES :
Les réunions à la Tour facilite l’accès du public qui peut être reçu le mercredi après-midi lors de nos permanences. Les membres de l’AVH se réunissent pour poursuivre leurs travaux d’études sur les archives, exploiter les prêts ou dons de documents, mais aussi pour répondre aux sollicitations de particuliers (recherches généalogiques), d’associations, mairies…
Questions et remarques :
A propos de la composition du Bureau : nos statuts ne nous imposent pas de soumettre à l’assemblée générale la répartition des postes du Bureau, toutefois, nous avons fait le choix que le Bureau soit entièrement associé à la présentation effectuée. De même, pour simplifier son organisation, les différents postes seront remaniés. Il nous faudra également envisager de préciser
ultérieurement les modalités électives dans les statuts.
Vote : approbation des perspectives 2022 : adopté à l’unanimité.
La séance est levée à 11h30.

La Présidente, Marie Martine Poncelet La Secrétaire, Véronique Gayraud

(Photos de l’ Assemblée Générale : Christian Poncelet)

 

RAPPEL  POUR LA COLLECTE DE DOCUMENTS, PHOTOS, OBJETS :

Pour sauvegarder et transmettre notre passé, nous collectons, des documents et photographies toutes époques (donnés ou scannés pour être restitués).
Tous témoignages, documents et photos sont les bienvenus
– concernant l’agriculture et l’industrie  pour l’exposition 2022
– pour la période 1939-1945 pour une future exposition

Read article

L’U.S. Villemur, du rugby aux fêtes nautiques

Commentaires fermés sur L’U.S. Villemur, du rugby aux fêtes nautiques Regards sur le passé. Faits marquants, anecdotes et histoires insolites

L’U.S. Villemur, du rugby aux fêtes nautiques

Dans un précédent article intitulé « Les premières sociétés sportives à Villemur 1907-1912 » nous avons assisté à l’éclosion des « Gais cyclistes Villemuriens » puis par la suite, des « Gais Sportsmen Villemuriens » Nous avons découvert l’engouement pour les premières courses cyclistes, les concours de tir, et la place que tenait à l’époque la préparation militaire. Ces recherches sur la naissance du sport à Villemur nous ont conduit chemin du Roussel où stand de tir et vélodrome furent construits, première plate-forme sportive de la ville.

La renaissance du rugby après la guerre

Dans un autre article, « Villemur, champion de France de rugby » nous avons assisté, en 1912, à la naissance du club de            « football-rugby » son appellation à l’époque :  l’Union Sportive Villemurienne.
Après des débuts encourageants, la Grande Guerre va stopper net cet élan et il faudra attendre l’assemblée générale du 3 septembre 1919 pour renouer les liens. Le comité d’avant-guerre a pris l’initiative de cette réunion, et le Président Maurice Gaussens, dont Jean son frère est mort au combat en 1916 dans la Somme, reprend le flambeau « dans le but de savoir si les jeunes gens ont l’intention de continuer la pratique des sports et du football en particulier ». Il ajoute que « plusieurs joueurs d’avant-guerre ont promis leur concours » et lance l’appel suivant : « Il suffit que les jeunes qui ont continué à jouer pendant la guerre, fassent preuve de bonne volonté et de dévouement pour que la société, si florissante en 1914, reprenne son essor ».

Le nouveau bureau est constitué des membres restants du comité d’avant-guerre à savoir M.M Gaussens, Terrancle, Barbe, Vincens, Aussal, auxquels on adjoint M.M Bezombes, Degeilh, Souriac, Fonvieille, les délégués des joueurs étant M.M Descoffres, Ségur et Pélissier. Le président Gaussens entreprend les démarches auprès du Comité des Pyrénées pour l’engagement de l’USV au championnat de rugby et on s’affaire d’autre part pour aménager le terrain de rugby de Malaret – clôture, barrière pour le public, fauchage de l’herbe… Le café Léonard est choisi comme siège social, et la réunion du comité est fixée, sans convocation tous les mardis à 20 h dans une salle de cet établissement. La reprise du championnat est chaotique, beaucoup de matches sont reportés, à cause de la difficulté et du coût des déplacements, mais cela n’altère en rien le dynamisme des dirigeants qui décident de créer au sein du club une commission d’athlétisme en janvier 1921, d’aménager un terrain de tennis dont la section sera créée officiellement en septembre 1922. Une section de basket-ball verra le jour quelques mois plus tard !

Au rayon des curiosités en mai 1923, la tentative avortée d’un match de rugby féminin entre le « Femina Tolosa Sports et « L’Intime Sportive Toulousaine » Les dirigeants villemuriens décident « qu’en raison du peu de spectateurs susceptibles d’assister ce jour-là à la partie, il sera répondu qu’il vaut mieux remettre la rencontre proposée à l’année prochaine… »
Ma curiosité aidant, j’ai découvert qu’en fait ces jeunes femmes pratiquaient un jeu appelé la barette, version nationale du tout jeune Football-Rugby, que tenta de faire émerger un petit groupe animé par le Docteur Philippe Tissié un ariégeois installé à Bordeaux. En 1888 avec un de ses amis il fonde la Ligue Nationale de l’Education Physique qui répond à la création un an plus tôt de l’Union des Sociétés Françaises de Sports Athlétiques (USFSA) à laquelle sont affilés les clubs de rugby, dont l’U.S.Villemur.
Pour la Ligue, et Tissié en premier lieu, les sports anglais ne sont que des anciens jeux français sous de nouveaux noms, donc on ne jouera pas au Football, mais à la Barette. « Ce n’est pas le football des Anglais qu’il faut jouer sur la terre de du Guesclin et de Jeanne d’Arc, c’est la barette française, la bonne vieille barette, que les Parisiens du quinzième siècle appelaient la Rabotte. » (Dixit Tissié) D’abord limitée à la région bordelaise, la pratique de la barette débordera vers Toulouse et Limoges puis le Dr Tissié cherche également à introduire le sport dans les écoles primaires mais sans réussite. Le Football-Rugby va bientôt supplanter la Barette car dans la capitale girondine, le Stade Bordelais fondé en 1889 et champion de France de Rugby en 1899 éclipse les anciens cercles de Barette. Dans sa vague montante, c’est toute l’Aquitaine qui abandonne bientôt le jeu du Dr Tissié.
Après avoir été brièvement réintroduit au début des années 20 comme une pratique exclusivement féminine, la barette va définitivement disparaître une seconde fois.

balcon sur le Tarn

Un balcon sur le Tarn : la place de choix pour assister aux Fêtes Nautiques

Club véritablement omnisport, toujours subventionné par le Ministère de la Guerre pour la préparation militaire, l’U.S.V va se tourner vers un autre sport dès 1923 grâce à l’initiative de Monsieur Miramont qui « propose de subventionner les sociétaires propriétaires de canots, qui s’intéressent aux sports nautiques »
Cette proposition va faire son chemin et aboutira deux ans plus tard à l’organisation des fêtes nautiques avec pour point d’orgue « La traversée de Villemur à la nage ». La première manifestation a lieu le 14 août 1925 grâce à la rencontre entre Maurice Gaussens et Ernest Dufer un ingénieur agronome belge arrivé à Toulouse l’année précédente. Véritable apôtre de la natation son arrivée va être déterminante pour le club toulousain du T.O.E.C.

midi socialiste

« Midi Socialiste » du 13 août 1925

midi socialiste

« Midi Socialiste » du 14 août 1925

En ce mois d’août 1925, le Royal Brussels Swimming-Club effectue une tournée dans le Midi de la France. C’est un club historique et prestigieux qui compte dans ses rangs nombre de champions de natation et de water-polo. Lorsque Ernest Dufer annonce la venue de cette équipe dans la région et manifeste le désir d’organiser une fête nautique à Villemur, Maurice Gaussens accepte avec enthousiasme entraînant derrière lui L’U.S.V et la Mairie pour la logistique. Après une superbe exhibition à Bagnères-de-Bigorre, la délégation belge met le cap sur Villemur. Journée mémorable que celle du 14 août ! Le matin, discours et vin d’honneur se déroulent à la Mairie. L’après-midi, « fidèles à la tradition qui les honore, les Bruxellois, leur manager M. André Flick en tête, déposaient avec des paroles touchantes une grandiose gerbe de fleurs au pied du monument aux morts éternels de la Grande Guerre, toute la population villemurienne entourait les champions et ne ménageait pas les applaudissements et ses manifestations bienveillantes. »
« La fête fut ensuite une révélation pour Villemur. Le grand plongeur Borrès exécuta quelques magnifiques départs du haut du pont suspendu à 14 mètres au-dessus du niveau de l’eau et ce qui prouve sa grande virtuosité il nous faut dire que la profondeur de l’eau était à peine suffisante et un autre « as » que Borrès n’aurait pu risquer impunément de pareils exploits. »

van schelle et courbet

Van Schelle (à gauche) et Courbet

Place ensuite à Martial Van Schelle et ses camarades sprinters et Félicien Courbet qui donne une leçon de maîtrise dans le sauvetage d’un homme se débattant dans ses bras, et pour terminer, le match de water-polo entre l’équipe bruxelloise et son homologue du T.O.E.C.
« Une foule inouïe couvrait le pont et les berges du Tarn et on peut dire sans exagération aucune que tout le pays, sauf les commerçants obligés bien à regret de garder le magasin ou la boutique, se trouvait là. »
Le soir, une grande réception attendait les nageurs bruxellois et toulousains au château de Saint-Maurice chez Monsieur le Comte de Naurois dont les chaleureuses paroles de bienvenue précédèrent un somptueux repas.
Le journaliste sportif de La Dépêche, Henry Musnik conclut ainsi son article : « Le retour se fit dans des voitures automobiles qui ramenèrent tout le monde à Toulouse dans la nuit. On se souviendra longtemps de l’équipe du Royal Brussels Swimming-Club à Villemur.
Et le Royal Brussels Swimming-Club se souviendra toujours de Villemur. »

conference dufer

Conférence E. Dufer juillet 1927

Au mois de juillet 1927, Ernest Dufer revient à Villemur pour animer une conférence sur la natation organisée par l’Union Sportive Villemurienne au théâtre municipal. En présence de Charles Ourgaut maire et président d’honneur de l’U.S.V, Ernest Dufer vante les bienfaits et l’utilité de la natation et ces explications étaient nécessaires « pour bien montrer qu’on peut sans aucun danger nager en toute saison et à tout âge. »
Et qui sait si la persuasion et l’enthousiasme de Dufer n’influencèrent pas Charles Ourgaut qui, quelques années plus tard dota Villemur d’une piscine magnifique dans le site du Parc des Sports. 

diverses fetes

Les fêtes de 1925 à 1928

traversee de villemur

Traversée de Villemur 1934

Ces fêtes nautiques seront organisées de 1925 à 1929, traditionnellement la semaine du 15 août, l’inondation de 1930 mettant cette manifestation en sommeil pendant quelques années jusqu’au retour de ces fêtes en 1934. 

En 1934, la Fête Nautique est organisée par l’U.S.V dans le bassin du Tarn le 19 août. Une subvention de 1000 francs a été votée par la Municipalité pour la Société,  Monsieur Brusson prenant à sa charge la compétition de hors-bords, en attribuant une subvention de 400 francs à la Société.
En réunion préparatoire, le bureau demande aux membres de l’U.S.V beaucoup de dévouement pour cette fête qui doit marquer les esprits.
Sept courses de bateaux et une compétition de hors-bords sont prévues au programme, la traversée de Villemur à la nage clôture cette fête.
Pour chaque course d’aviron, une coupe est offerte au vainqueur, et a titre d’encouragement, une coupe est offerte au vainqueur de la course de hors-bord dont nous n’avons malheureusement aucune photo.

Organisation de la fête de 1934

regates de villemur

« L’Express du Midi » du 13 août 1934

Le pont est fermé à la circulation ainsi que les Allées.
Un guichet double est prévu à l’entrée des Allées et un autre à l’entrée du pont rive gauche.
Guichetiers :
Gautié, Mouyssac rive gauche.

Vergnet, Paul Gay, Boyer, Téna rive droite.
Commissaires :
Portolès, Puiel, Davy, Baudrillard, Adell, Sengès, Téna, Bréchet, Delprat, Audard, Esquié, Gay.

Prix des places : le prix des places est ainsi arrêté :
– Tribunes rives gauche : 5 francs
– Populaires rive droite : 2 francs
Publicité : l’affichage et la publicité nécessaire seront effectuées en automobile.
Malpel Louis, Boyer Georges et Téna Joseph en assureront le fonctionnement.
« La Traversée de Villemur » est un parcours à la nage d’environ 3 kilomètres dont le départ est donné à hauteur du Château de Vernhes avec une arrivée au pont de Villemur. La compétition porte aussi le nom de « Coupe du Tarn ».
Les bateaux prévus pour accompagner les nageurs à la traversée de Villemur seront conduit par Malpel. A, Rey François et Gay. F
Un remorqueur mis à notre disposition par M. Pendaries Julien les accompagnera.
Le transport des nageurs au lieu du départ sera effectué en camionnette par un véhicule mis à notre disposition par M. André Brusson .
Pour la Traversée du Tarn, il y aura comme prix deux coupes, une au premier de la course, et l’autre au premier villemurien, deux plaquettes et quelques médailles.

En 1935, la fête nautique est présidée par le maire de Villemur Charles Ourgaut. Trente-cinq nageurs, un chiffre record prennent le départ. La course est remportée par Severing (TOEC). Au début de la fête M. Ernest DUFER adresse la bienvenue à Charles Ourgaut ainsi qu’au nombreux public présent. Dans son discours il rappelle l’antériorité de cette fête, les événements douloureux qui l’ont interrompue et souligne que la propagande en faveur de la natation avait porté ses fruits. Il se félicite de l’ouverture prochaine de la piscine de Villemur remerciant au passage les efforts faits par la municipalité en faveur de la natation. Il remercie enfin Monsieur Gailhac secrétaire de l’U.S.V qui s’est chargé avec dévouement de l’organisation d’une fête très réussie.
Dans sa réponse à M.Dufer, Charles Ourgaut rappelle à son tour les premières manifestations de natation à Villemur, et convie tous les sportifs à l’inauguration l’année prochaine du futur Parc des Sports.
Classement 1935 :
1er Severing (T.O.E.C)… 6e Giotti (U.S. Villemurienne)  17e Malpel (USV)  18e Delprat (USV)  24e Croz (USV) 30e Portolès (USV)

Ernest DUFER
(Extraits d’articles  du site des Dauphins du TOEC -Historique du club 1908-1930 le temps des pionniers -(1)  et de Thierry Dupuy dans « La Dépêche du Midi du 9/2/2022) (2)

ernest dufer

Ernest Dufer, « l’âme du TOEC »

Né le 25 avril 1894 à Saint-Gilles-lez-Bruxelles (Belgique), dans une famille aisée (son père dirigeait la Bundesbank de Bruxelles)il arrive à Toulouse en 1924. Doté de moyens financiers importants, l’homme pouvait faire beaucoup mais pas forcément au plan de la natation, la rentabilité n’étant pas garantie. Mais étant passionné de ce sport et sans doute de Toulouse, son choix sera vite fait. Et c’est ainsi qu’à partir de 1924 les fidèles du TOEC vont pouvoir disposer d’un bassin des Ponts-Jumeaux revu et corrigé. L’inauguration a lieu le 25 août 1925 en présence de plusieurs finalistes des J.O de l’année précédente, dont le fameux suédois Borg. Ainsi les toulousains peuvent prendre conscience de ce que représente la natation de haut niveau. Dans ces années-là, et grâce à Dufer, les nageurs toulousains vont s’imposer au niveau régional et bientôt national.

En 1938, la section natation du T.O.E.C. se sépare de l’omnisports et devient les Dauphins du T.O.E.C.
Un homme est à l’origine de cette réussite, c’est Alban Minville. Il va entraîner pendant un vingtaine d’années des nageurs de valeur européenne et mondiale, Alfred Nakache, Georges Vallerey, Charles Babey, Jo Bernardo, Alex Jany, Jean Boiteux et bien d’autres qui connaîtront pour la plupart les podiums olympiques et européens. (1)

Mais Ernest Dufer a une autre vie en dehors du sport. Après avoir décroché son diplôme d’ingénieur agronome, il fait l’acquisition d’un domaine agricole à Puylaroque dans le Tarn-et-Garonne. En 1940, fuyant les forces allemandes, des milliers de réfugiés belges se retrouvent dans la région. Un haut-commissaire belge de réfugiés est nommé à Montauban pour aider les milliers de réfugiés. C’est Ernest Dufer. L’homme s’investit aussi dans la résistance, protège les Israélites et les Belges recherchés par l’occupant, seconde un chef de réseau d’exfiltration de militaires alliés vers l’Espagne… Et puis, tout d’un coup, le châtiment tombe. Dénoncé en 1943, il est arrêté et incarcéré à Fresnes. A la Libération, Ernest Dufer reprend l’exploitation de Puylaroque, devient vice-consul puis consul de Belgique à Montauban. Père de six enfants, il a été fondateur du Rotary Club à Montauban et très bon joueur de l’Echiquier montalbanais. Lorsqu’il meurt, le 29 juillet 1972, il sera porté en terre dans le cimetière de Puylaroque.

faubourg du moustier

Montauban, faubourg du Moustier. PhotoDDM Manu Massip

Un hommage solennel lui est rendu en janvier 2017 par la pose d’une plaque en sa mémoire, au n° 5 du faubourg du Moustier, en présence de trois de ses enfants, de Brigitte Barèges, maire de Montauban et de Jean-Louis Courtois de Viçose, consul de Belgique à Toulouse et de Robert d’Artois, président de l’Association des Palmes Académiques 82. Une simple plaque où l’on peut lire qu’un «Résistant et Français de cœur, a vécu dans cette demeure de 1946 à 1965.» Mais une plaque hautement symbolique qui nous rappelle que le siège du consulat de Belgique a été à cette adresse-là. Et surtout qu’un homme, Ernest Dufer a beaucoup fait pour aider les réfugiés belges lors de l’exode de 1940. (2)

JCF / AVH février 2022

Sources :

Bibliothèque numérique de Toulouse Rosalis /La Dépêche, le Midi Socialiste, l’Express du Midi
https://cspg-rugby.ffr.fr Lire l’article 1889 : le jeu de la Barette sur l’excellent site du CSPG Rugby, club de rugby situé à Puy-Guillaume dans le Puy-de-Dome en Auvergne
https://www.lesdauphinsdutoec.net/historique
http://surlatouche.fr/la-barrette-et-le-docteur-tissie/
La Dépêche du Midi du 09/02/2022

Illustrations :

USV 1919, balcon sur le Tarn : Arch. J.C.François. Jeu de la barette : https://cspg-rugby.ffr.fr  Photo Van Schelle : Daya BnF.fr. Photo Courbet : Wikipedia. Ernest Dufer : les Dauphins du TOEC.  Photo Montauban : DDM/Manu Massip . Tous les articles de journeaux proviennent du site Rosalis, la bibliothèque numérique de Toulouse.

Read article

La rue du colonel Caillassou

Commentaires fermés sur La rue du colonel Caillassou Villemur. La ville, les places, les rues, les quartiers et autres sites

 

La rue du colonel Caillassou

 

Parallèle à la rue Gambetta, et reliant la rue de la République à la rue de l’Hospice, voici la « rue du Colonel Caillassou » tel qu’il est inscrit sur les plaques de rue. (1)
Selon les registres paroissiaux de Villemur, Jean-Louis Cailhassou  (remarquez l’orthographe occitane lh = ll en français) est né le 2 février 1770, fils de Jean-Pierre Alexis, négociant, et de Marie Charlotte  Ducos.

portrait acte de naissance

Portrait et acte de naissance de Jean-Louis Cailhassou

Militaire de carrière, volontaire de 1792, il  participe aux campagnes de la République et de l’Empire, promu colonel d’infanterie en 1813. Il commande plus tard la légion de gendarmerie de Toulouse, ville dont il devient maire entre 1852 et 1855, et décède dans la ville rose le 25 août 1861 âgé de 91 ans. (2)
Dans les années 1927-30, pour pérenniser le souvenir de ce grand serviteur de la Nation, le conseil municipal, décide d’associer son nom à la rue qui l’a vu naître, reléguant aux oubliettes l’ancienne rue de Cambon.
C’est en effet ce nom que l’on retrouve porté sur les anciens livres terriers de la ville dès 1583, et ce jusqu’au premiers tiers du XXe siècle.


Une lecture attentive du compoix de 1583/85 amène à plusieurs réflexions. A cette époque-là, la maison seigneuriale (Les Greniers du Roy) n’est pas encore construite, le château est encore debout en haut du coteau surplombant la ville. La rue de Cambon n’est pas très peuplée, seulement 16 familles y habitent. On relève les noms de Pierre Constans, un marchand, de deux prêtres Vidal Oustry et Jehan Mage, et neuf maisons sont la propriété de femmes. 
Parmi ces propriétaires, les « Héritiers de Bernard Cambon » retiennent notre attention. Ce patronyme on le retrouve sur le compoix de 1645 en la personne de Catherine de Cambon (ou Cambou ?) épouse d’Antoine Ratier praticien. Dans ce même document, Antoine Cambon et les héritiers de Jean Cambon sont également cités. Est-ce cette famille qui a donné son nom à la rue ? C’est une possibilité que l’on ne peut écarter.


En 1645 parmi les habitants : Anthoine Gay bourgeois, Jean Bernadou marchand, Antoinette Cailhassou (famille des ancêtres du colonel) mais aussi des personnes plus modestes Guillaume Gay maçon, Isaac Laboisse serrurier, Pierre Galan brassier.

Au fil des années cette rue est de plus en plus prisée par la bourgeoisie de Villemur, grâce à la proximité de la maison seigneuriale dont la construction au début du 17e siècle sous la gouvernance de Lesdiguières,  et qui deviendra la résidence – épisodique – des vicomtes de Villemur.

Au 18e siècle, la rue de Cambon est sans aucun doute « la rue des notables » comme en témoigne le plan Junière de 1779. Parmi les propriétaires figurent le Vicomte de Beaujau en personne mais aussi le maire de l’époque Jean-Raymond Maliver, ainsi qu’une ribambelle d’hommes de loi qui semblent s’être regroupés dans cette rue.


Deux pierres gravées sur les façades des  n° 10  (1791), ancienne demeure de la famille Viguier, et 12 (1739) témoignent encore aujourd’hui de l’ancienneté de ces habitations. Deux autres plus récentes portent les dates de septembre 1855 – façade du n°19 – et de janvier 1852, façade du n°10, dont le propriétaire de l’époque était le maçon Jean-Pierre Gautier.

 

 

En consultant les registres de recensement de la ville, on relève quelques éléments dignes d’intérêt au niveau des mouvements de la population.
Jusqu’au milieu du 19e siècle, la rue de Cambon va attirer encore quelques familles aisées de la ville. Il est vrai que les belles demeures de brique rouge possédant parfois cour et dépendances ne manquent pas de charme.
En 1797, habitent la rue, Jean Rouzié, huissier, Jean Vieusse greffier consulaire, le docteur Philippe Dussap, Jean-François Pendaries-Bremond avocat et maire de Villemur. Egalement quelques artisans : Jean Higounet tonnelier, Jean Marty cloutier, Pierre Seignouret serrurier, mais aussi Hilaire Marty cultivateur et le marin François Lala.
En 1817, Outre le greffier Vieusse, on relève les noms de Jacques-François Serin un notable et son gendre Jean-François Belaval, notaire royal. A cette époque où la batellerie connait une époque faste habitent la rue : Bertrand Sabatier et Martial Gibert Maîtres de bateaux, Bertrand Alzonne et Salvi Galan respectivement patron et charpentier de bateaux, également Antoine Castella radelier.
Entre 1832 et 1856, période pendant laquelle la rue a certainement été la plus peuplée. toujours des bateliers Jean Gay, Jean Darasse, Jean Parreau Martial et Jean-Pierre Gibert, Bertrand Sabatier, des artisans le tonnelier Higounet le cloutier Rouzié déjà cités, Malbert le serrurier Darasse le maçon, Gailhac le tisserand , la famille Fonvieille.
Parmi les notables : Auguste Vieusse receveur des domaines, Gabriel-Marie Viguié MirabelJean-Baptiste Miquel notaire, Pierre-Bertrand Ratier avocat, Constance Ratier née Junière, fille du géomètre.

Dans la période suivante fin 19e début 20e, les notables ayant émigré au quartier Notre-Dame plus aéré, place aux artisans et ouvriers. Les familles Fonvieille, Duran Landuroun (un coiffeur, et un tourneur sur bois) et Gautier semblent faire souche. Trois cultivateurs Alzonne, Gay et Malpel, des journaliers, un des derniers chapeliers Antoine Alzonne, un tailleur, une couturière, une repasseuse un menuisier et le boucher Victorin Sicard…le grand-père de Jean Sicard plus tard boucher dans la Grand’rue. A noter la présence de 5 vermicelières, l’usine Brusson a le vent en poupe à cette époque !

recensement rue de cambon

Recensement de la rue de Cambon en 1841 : dans le cadre, Jean-Marie Elie Brusson

 

Enfin une surprise nous attendait à la lecture des recensements : outre le colonel Cailhassou un autre villemurien célèbre est né dans cette rue, à savoir Jean-Marie Elie Brusson fondateur de la Manufacture de pâtes alimentaires.
Explications. En 1817 , Antoine Brusson fils de Jeantet vient d’épouser Marie Malpel, ils emménagent dans la maison de la belle-mère Anne Ménestral sise rue de Cambon. (Le père Arnaud Malpel est décédé en 1802.)
Ils seront rejoints en 1827 par Arnaud le frère d’Antoine et son épouse Marguerite Janil, mais aussi par leurs parents, Jeantet et son épouse Françoise Sirié.
Toute la famille habitera la rue de Cambon jusqu’au moins en 1841/42 et c’est là que naît le 9 février 1840 Jean-Marie Elie le futur créateur de la Manufacture.
En 1846 Jeantet Brusson décède, et la même année Antoine futur maire, quitte la rue de Cambon pour emménager dans la maison Carrère au faubourg Notre-Dame. Quelques années plus tard Arnaud et sa famille les rejoindront dans la maison contigüe (maison Grimal) (3)

 

rue de cambon fin du siècle

Photo exceptionnelle de la rue de Cambon avant 1900. (Coll Jean-Luc Mouyssac)

Entre les deux guerres la rue voit arriver le menuisier Camille Terrisse, le cordonnier Jean-Louis Castella, puis dans les années 1930 quelques familles d’origine italienne et espagnole travaillant pour les entreprises Resplandy et Giraudie participant à la reconstruction de la ville.
Un des faits marquants est l’installation du pâtissier Barthélémy,  présent encore dans beaucoup de mémoires.
Elie, arrive de Fronton et s’installe rue Caillassou en 1924 dans l’ancienne demeure des familles Vieusse et Ratier. Sur le fronton de la pâtisserie-confiserie on peut lire : « Au rendez-vous des douceurs » en dessous, il est inscrit  Barthélémy et Fieuzet qui est le patronyme de son épouse Elise associée dans son commerce.
Pendant des décennies la rue Caillassou deviendra « Le rendez-vous des gourmands » et Barthélémy viendra concurrencer  Blancal installé dans la Grand-rue depuis des lustres. Dans les années 50, un troisième pâtissier – Archippe – s’installera entre les deux ! Quelle belle époque ! On se souvient que chaque pâtissier avait ses fidèles clients qui ne juraient que par eux ! Après le décès d’Elie en 1947 la succession sera assurée par son fils Marcel et son épouse qui reprendront le flambeau jusqu’ en 1977. (4) Le dernier commerçant à s’installer rue Caillassou sera le charcutier Raymond Roques dans les années 1960

barhelemy

A droite photo-montage dû au regretté Gilles Franqueville : au premier plan Elie et Elise Barthélémy. Documents : Roland Barthélémy, photo de gauche Pierre Villa.

 

magnolia rue caillassou

Angle rue de l’Hospice / rue Caillassou

statuette vierge

Angle rue de l’Hospice / rue Caillassou : dans le cadre, une statuette de la Vierge

Dans les années 70, quelques vieilles demeures décrépites de la rue seront détruites. Au milieu de la rue, « l’immeuble Terrancle », propriété de la mairie, abrita des réfugiés belges et lorrains pendant la guerre 39-45, puis par la suite des familles nécessiteuses. Aujourd’hui, l’espace ainsi dégagé, donnant sur l’arrière du presbytère de la rue Saint-Louis, est devenu un petit parking très prisé du centre ville. Autre immeuble abattu -en fait deux maisons mitoyennes- celui faisant l’angle avec la rue de l’hospice, face aux Greniers du Roy. Dans une de ces maisons habitait pendant la guerre la famille Futter, dont le fils Paul fut sauvagement assassiné par les nazis en 1944. L’autre angle de la rue est occupé par un immeuble de caractère en briques rouges qui appartient aussi à la mairie. Ayant lui aussi abrité jadis des réfugiés, il fut un temps dévolu à la cure et abrita le presbytère au temps du curé Joseph Maurette. Plus tard diverses associations y furent hébergées.

 

 

à suivre…  

JCF /AVH janvier 2022

Notes :

(1) Rue « du » colonel Caillassou côté rue de l’Hospice, rue colonel Caillassou côté rue de la République
(2) Une biographie complète lui est consacrée dans l’onglet HISTOIRE puis familles et personnes remarquables liées à l’histoire de Villemur
(3) Commune de Villemur-sur-Tarn. 1 F 13 : listes nominatives de la population, 1841 (1841/1841) page 25 / 104
(4) Aujourd’hui l’ancienne pâtisserie abrite l’enseigne du  » musée E. Poliakof « 

Sources :

4 E 2275 – Villemur-sur-Tarn, anciennement Villemur : baptêmes, mariages, sépultures, 1769-1780 (MQ S. 1769-1774). (collection du greffe) – (1769-1780)
Commune de Villemur-sur-Tarn. 1 G 1 Compoix de 1583 (ou 1585 ?), Tome I, Gache-Notre-Dame, 835 folios (1583)
Commune de Villemur-sur-Tarn. 1 G 3 : muancier, tome I, Gache Notre-Dame, 1583-1638 (1583/1638)
Commune de Villemur-sur-Tarn. 1 G 5 (à suivre) : compoix, tome I, Gache Notre-Dame, 1645 (1645/1645)

 

 

Read article

Bonne Année 2022

Commentaires fermés sur Bonne Année 2022 actualités

Les vœux des Amis du Villemur Historique

 Chers amis et lecteurs du site des Amis du Villemur Historique,

Comme le veut la tradition , mais aussi avec beaucoup de sincérité, nous vous adressons nos vœux les plus chers pour cette année 2022.
Bien sûr elle restera dans nos mémoires avant tout comme une « année coronavirus », avec tous les désagréments que cela a pu engendrer. Toutefois elle n’a pas empêché notre association de vivre – en pointillés parfois – et de présenter notre traditionnelle exposition estivale.
A ce propos, remercions tous nos bénévoles de l’A.V.H et de l’A.S.P.V qui malgré bien des contraintes ont été sur le pont, tant au niveau de la préparation que de l’accueil des visiteurs.

Alors de quoi sera fait 2022 ? Qui vivra, verra…. Dans les prochains jours nous allons reprendre le chemin de nos réunions et la préparation de la nouvelle saison. Recherches historiques, nouvelles rencontres, à l’écoute des diverses demandes d’étudiants en histoire ou architecture qui nous sollicitent régulièrement… Les projets ne manquent pas et l’histoire de Villemur est encore assez riche pour en écrire de nouvelles pages !

Tant de choses qui vont jalonner un avenir que nous espérons bien sûr plus serein.

A chacun d’entre vous, nous souhaitons une belle et heureuse année 2022

BULLETIN d’ ADHESION à L »ASSOCIATION des AMIS du VILLEMUR HISTORIQUE 
→ Téléchargez le Bulletin d’adhésion AVH 2020.  Click  ⇒ ADHESION 2022

 

 

Read article

Bonnes fêtes de fin d’année

Commentaires fermés sur Bonnes fêtes de fin d’année actualités

             

              l’équipe des Amis du Villemur Historique 

                                    vous souhaite

de belles fêtes de fin d’Année …. 

                                                                                             

….espérant vous retrouver tout au long de 2022 !

 

 

 

 

 

Read article

Les années 30 : de l’inondation au renouveau de Villemur

Commentaires fermés sur Les années 30 : de l’inondation au renouveau de Villemur galerie photos

 Les années 30

De l’inondation au renouveau de Villemur

 

Pour la deuxième année consécutive il a fallu composer avec les événements, pandémie oblige, avec sa batterie de restrictions d’usage.

Toutes précautions prises, l’exposition 2021 s’est déroulée sans problèmes, d’autant que celle-ci était « dans les cartons » depuis l’an dernier. Nous avons donc proposé à nos visiteurs un événement d’excellente facture concernant la reconstruction de la ville après la crue historique de 1930.

Une belle initiative qui, par de très nombreuses photographies, a rappelé ou fait découvrir l’évolution ou presque « la révolution architecturale » qu’à connu notre ville après de sombres événements.

Malgré une restriction d’horaires et de jours d’ouverture, comme l’an passé, les visiteurs ont été nombreux à arpenter les étages de la Tour de Défense : 2.250 personnes dont 312 scolaires nous ont rendu visite.

275 visiteurs pour La salle des meules, un détour de plus en plus prisé du public.

 

Tous nos remerciements pour la Mairie de Villemur-sur-Tarn notre fidèle partenaire, et pour le travail et l’implication de l’ensemble de nos bénévoles qui vous donnent rendez-vous, espérons-le, à l’année prochaine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Read article

La rue Gambetta

Commentaires fermés sur La rue Gambetta histoire, Villemur. La ville, les places, les rues, les quartiers et autres sites

La rue GAMBETTA

 

Elle s’est d’abord appelée rue de Castanéry selon la plus lointaine de nos sources, aux environs de 1583, et ce jusqu’en 1779 où elle deviendra la « rue des Faures et Castanery ». Sur l’origine du nom de « Castanery », le mystère demeure. En occitan « castanhièra » signifie « une poêle à châtaigne », le mot « faure » désigne le forgeron. (1) Ces deux mots ont en commun l’objet en fer et le travail du fer… Cette explication est un peu alambiquée je l’avoue, et en vaut une autre,  mais pourquoi pas après tout ? On retrouve en tout cas dans cette rue un Pierre Romanhac « faure » en 1583, un Jean Malaret « forgeron » en 1645 et un Paul Vincens « maréchal » (ferrant) en 1779. (2)

compois et muanciers

1. Archives communales Villemur-sur-Tarn et A.D.Haute-Garonne.

rue des faures juniere

2. Rue des Faures et Castaneri 1779

Notons que le nom de la rue des Faures subira des variantes de 1817 à 1926, avec quelques références au passé : en 1836 « rue des Faures ou Castaneri » et en 1866 « rue des Faures Castanery » et des orthographes diverses : Faures, Faurés, Faurès selon l’humeur de l’agent chargé du recensement ? C’est dans cette rue que jadis se déversaient les eaux pluviales de tout un quartier posant ainsi de gros problèmes aux services de la voirie dans son point le plus bas face à l’actuelle  pharmacie Terrancle.
Deux rues donnent sur la rue Gambetta, la rue Porte Saint-Roch et la rue Kléber cette dernière se prolonge en face par une impasse d’une vingtaine de mètres qui était appelée entre 1825 et 1832 « cul de sac vis-à-vis de Castelpailhas ». Dans l’article concernant « Les rues de la ville » (24/12/2020) nous avions évoqué la création de « la rue Neuve » qui devait prolonger cette impasse vers la rue Cailhassou, projet qui fut abandonné. En 1641 et 1645 cette impasse est appelée « rue del Sac », on la retrouve également portée avec cette appellation sur un plan des années 1840.
C’est dans la période 1927-1929 que la rue sera baptisée « rue Gambetta » en référence au célèbre homme d’état cadurcien. Rien de plus logique pour la municipalité radical-socialiste de l’époque puisque qu’elle communiquera avec d’un côté rue de la République (ex-rue Notre-Dame) et de l’autre place Jean-Jaurès ! (ex rue du Grail)



Cette rue séculaire a subi quelques transformations surtout dans sa section haute à partir de l’intersection avec l’actuelle rue Kléber. En effet la crue de 1930 va bouleverser cette partie du quartier avec de part et d’autre de la rue, la reconstruction de l’îlot Stradelis, (lire l’article concernant cette rue) et la rénovation de l’école maternelle dans la période 1935/36.
A cette époque, l’opération consiste à démolir les immeubles Marty, Sabatier et Constans ce dernier étant mitoyen avec le futur mur de façade de l’école. Ces trois maisons acquises par la mairie ayant fortement souffert de la crue, leur destruction présente un caractère d’urgence pour éviter tout danger. Les travaux sont confiés à l’entreprise de maçonnerie Duvernet sous la direction de l’architecte Félix Thillet. L’immeuble d’angle abattu dégage une placette donnant accès à l’entrée de l’école qui auparavant s’effectuait par la rue de l’Hospice. (3) Les deux autres immeubles abattus permettent d’agrandir la cour de récréation.

La maison d’angle était la propriété de Pierre Constans, dit « Le canard » serrurier de son état. Parmi les anciens, Marcel Peyre nous rappelait l’anecdote suivante. « Au lendemain de l’inondation de 1930, il rentra dans sa maison encore debout. Dans son atelier il reprit son ouvrage. Hélas ! Au premier coup de marteau donné sur son enclume, celle-ci, à la stupéfaction du brave Constans disparut dans les profondeurs du sol d’où elle n’a jamais été retirée. » La lourde enclume avait traversé le plancher et atterri dans quelque souterrain miné par les eaux. (4) Nous reparlerons plus tard de l’école maternelle dont l’adresse officielle est rue de l’Hospice.

Depuis ces travaux du milieu des années 30, la rue n’a guère changé de physionomie. Seule la destruction d’une maison faisant angle avec la rue Kléber permettra « d’aérer » ce carrefour.
J’ai bien connu cette rue dans mes jeunes années, mais les souvenirs de Martine Pugigné qui elle y a vécu, ont été précieux pour la partie d’ histoire contemporaine.

maison darasse

3. « La maison Darasse »

La rue Gambetta fait partie de ces rues typiques du vieux Villemur, aux maisons plusieurs fois centenaires, dont certaines trop rares ont conservé leurs belles briques rouges, telle « la maison Darasse ». Au XIXe c’est une rue très peuplée, environ 150 personnes,  composée de familles nombreuses ;  les métiers des occupants sont variés : cultivateurs, menuisiers, cordonniers, chapeliers, briquetiers… La population va peu à peu décroitre au début du XXe siècle, la rue perdant les 2/3 de ses habitants, une douzaine de familles habitent la rue dans les années trente. Il faudra attendre les années d’après-guerre pour voir la rue se repeupler, malheureusement pour certains dans quelques immeubles vétustes dépourvus de confort. Mais malgré tout c’est une rue où les gens s’entraident où il fait bon vivre, «Ainsi les soirs d’été, ’’on prenait le frais’’ chacun sortait sa chaise sur le pas de la porte, c’était la causette dans la rue. » se souvient Martine Pugigné.

boulangerie begue

4. Rue Gambetta années 50.
à gauche la boulangerie Bégué.

Le premier commerce de la rue semble être l’épicerie tenu par « les Demoiselles Darbieu », Angélique secondée, un temps,  par sa nièce  Louise. L’épicerie fonctionnera  certainement entre 1890  et 1925. Louis Bégué est le premier commerçant  « contemporain » de la rue, ouvrant sa boulangerie au début des années 30. Il exerçait auparavant dans le moulin de la Tour, avant que la crue de 1930 détruise son outil de travail. Seul le pétrin fut sauvé, ayant traversé le plancher avant de se poser sans casse quelques mètres plus bas ! Provisoirement hébergés rue de l’Hospice dans ce qui deviendra plus tard la boulangerie Balthazar, les époux Bégué s’installent rue Gambetta Louis officiant dans le fournil qui donne dans la rue Hoche, Valérie son épouse recevant les clients derrière le comptoir, un bail de plus de 50 ans ! A la retraite de Louis c’est son fils « Dédé »  Bégué (Léon pour l’état-civil) qui prend le relais jusqu’en 1984. « Le matin, pour préchauffer le four, le boulanger utilisait des gros chalumeaux qui ressemblaient à des lance-flammes, infernale soufflerie qui s’entendait depuis les maisons voisines. Les particuliers pouvaient faire cuire des plats au four du boulanger, on utilisait alors la grande pelle pour les retirer, mais le plus souvent, on les posait sur le bord, car le four était très chaud donc la cuisson plutôt rapide (gratins, oignons rôtis ou clafoutis aux cerises). Cette faveur prit fin lorsque Léon installa un nouveau four électrique »
En face de la boulangerie, après l’inondation de 1930, le pâtissier  Gilbert Blancal qui a subi de gros dégâts s’installe jusqu’en 1935 en attendant les réparations de son commerce rue de la République. Par la suite, Blancal louera cette maison à René Fontès qui créera l’autre commerce de la rue, la charcuterie-épicerie dont on peut voir encore la devanture protégée par de hauts volets peints en jaune dont les éléments se replient sur les côtés. 

charcuterie fontes

5. L’épicerie-charcuterie Fontès

gambetta sous la neige

6. Sous la neige. Au fond l’épicerie Rouquette/ Ferou, années 50.

« René Fontès vendait de la viande de porc fraiche et de la charcuterie. Il proposait également l’huile à la tireuse, c’était une pompe qui alimentait deux récipients, une manette permettant de vider le litre dans la bouteille qu’on fournissait. Les haricots secs, lentilles, et pois cassés se trouvaient dans des bacs pour la vente au détail. Il vendait également de la morue salée, du fromage et du beurre au détail, lapins et volailles ainsi que des petits suisses dits ‘’fromachous’’ . Le jeudi, le charcutier faisait cuire les terrines qu’il avait confectionnées dans son arrière-boutique, l’odeur de pâté ou boudin embaumait la rue. »
A cette époque, un cordonnier ariégeois Eugène Delqué tiendra commerce pendant quelques années dans cette rue.
Au début des années 50, le couple Labouysse s’installe à deux pas de la boulangerie, dans un immeuble traversant. Côté rue Gambetta Rolande Labouysse ouvre une épicerie, et côté rue Kléber Gaston installe son atelier de tonnellerie. « Cette épicerie sera reprise quelques années plus tard par Yvette et Denis Sabatier puis par la famille Molette-Rossi qui avait acheté le magasin avec le pécule ramené d’Algérie. Enfin, Gilbert Martinez, un vieux garçon très gentil mais arrivé un peu tard pour faire fortune, car à ce moment-là, le centre Leclerc entamait son essor. » A la même époque, début des années 60, Kléber Nobles lui aussi rapatrié d’Algérie, ouvrira une agence des « Assurances l’Abeille ». C’est d’ailleurs lui qui assura ma première voiture ! Il sera secondé dans les années 70 par son fils Jean-Jacques, puis Jean Lissarague leur succèdera plus tard. (5)

 

 

gambetta angle stradelis

7. Rue Gambetta, angle de la rue des Stradelis

Tout en haut de la rue face à l’école dans la maison faisant angle avec la rue des Stradelis, habitait François Dastros le marchand de vins et spiritueux. Tout à côté, « dans un garage au portail vert, Mérino le charbonnier, entreposait charbons et anthracite à même le sol Pour passer commande, les clients glissaient un papier dans la fente du portail qui servait de boite à lettres et il livrait plutôt rapidement à pied si le client était proche, avec de grands sacs noirs qu’il portait sur son dos.»

Parmi les anciens habitants de la rue Gambetta citons aussi Charles Darasse huissier de justice et son épouse Adèle Bonhoure, grand-parents de Xavier Darasse le célèbre organiste, Marie Dandine la sage-femme, Saturnin Sizes vannier, les familles Lambea, Allègre, Sicard (« Le Manetz »), Dastros, Peyrat, Langlade le tonnelier, Pugigné, Verdier… et bien d’autres encore !

                   8.  La rue Gambetta du nord au sud.

JCF / AVH / Décembre 2021 avec la collaboration de Martine Pugigné pour ses souvenirs, Anne-Marie Père (souvenirs de Louis Bonnet) et de Pierre Villa pour les photos.

Notes :

(1) Lexique occitan-français de Max Rouquette (Les mots occitans de Max Rouquette) par Jean-Guilhem Rouquette (2020)
(2) 1G1 Compoix Notre-Dame 1583 ; 1G7  Gache Notre-Dame Muancier 1641-1644 ;  1G5 Compoix Gache Notre-Dame1645
(3) Délibération du 23 février 1936, archives communales de Villemur-sur-Tarn 1D28 1935,24 novembre-1948,19 janvier f°28-29.
(4) L’existence de souterrains, même s’il existe une réalité historique, a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Une entrée existe dans les sous-sols de l’école de la Sainte-Famille toute proche certifiée par notre ami Georges Labouysse.
5) Kléber Nobles avait lui-même succédé à Jean Meilhou (place du Souvenir).

Sources :

Archives communales Villemur-sur-Tarn
Archives départementales de la Haute-Garonne, recensements et archives communales
Les souvenirs de Martine Pugigné-Leplat

Illustrations :

1 , 2 : archives communales Villemur et ADHG  3 , 5 , 7, 8 : Pierre Villa.  4 , 6 : Martine Pugigné. Publicités : J.C.François, J.L.Mouyssac et P.Villa . Photos vues aériennes : « remonterletemps.ign.fr » et J.C.François

Read article

Une monnaie japonaise découverte à Villemur-sur-Tarn

Commentaires fermés sur Une monnaie japonaise découverte à Villemur-sur-Tarn Regards sur le passé. Faits marquants, anecdotes et histoires insolites

Cet article a paru dans le numéro n° 39 de la Revue de Numismatique Asiatique de septembre 2021.
Nous le publions ci-dessous in extenso avec l’aval de l’auteur Marie-Laure Le Brazidec.

Une monnaie japonaise découverte à Villemur-sur-Tarn

 

Résumé. Les archives du Musée de Toulouse contiennent une lettre de 1885 faisant état de la
découverte à Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne) d’une monnaie d’Extrême-Orient, en fait
japonaise. Il s’agit d’une « monnaie courante de Tempo » (Tempo tsuho) datant du XIXe siècle.
Peut-être a-t-elle été rapportée du Japon par un des missionnaires nés dans la commune, par
exemple le Père Bernard Lala, aumônier de la Marine, décédé à Shanghai en 1883.

Summary. The Toulouse Museum archives contain a letter from 1885 reporting the discovery
in Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne) of a coin from the Far East, in fact Japanese. This is a
« Tempo common currency » (Tempo tsuho) dating from the 19th century. Perhaps it was
brought back from Japan by one of the missionaries born in the commune, for example Father
Bernard Lala, naval chaplain, who died in Shanghai in 1883.

À l’occasion de recherches récentes aux Archives municipales de Toulouse, j’ai été amenée à examiner des dossiers d’archives du musée de Toulouse du XIXe siècle, époque à laquelle il n’existait encore qu’un seul musée municipal, qui deviendra plus tard le musée des Beaux-Arts de Toulouse, après la création et l’ouverture du musée Saint-Raymond en 1892. Un de ces dossiers, portant la cote 2R31, contient différents courriers envoyés au musée pour demander des renseignements, proposer des achats et des dons, et également signaler des découvertes. C’est un de ces derniers documents qui a retenu mon attention.

Information sur une découverte locale

Il s’agit d’une lettre datée du 1er décembre 1885, envoyée par un érudit de la commune de Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne), Amédée Sevène, juge de paix, au conservateur du musée de Toulouse, E. Roschach (1837-1909). Il y signale et décrit, à titre informatif, trois découvertes distinctes de monnaies sur le territoire de la commune de Villemur, dans l’ordre de sa présentation : une monnaie de Jean le Bon, une monnaie extrême-orientale et enfin un bronze de Marc Antoine et Cléopâtre (1)

À propos de la monnaie qui nous intéresse plus particulièrement ici, il écrit : « Au même quartier [des Condamines], on découvrit, il y a quelques années, des ossements qui ne furent pas recueillis, auprès desquels on trouva un fragment d’éperon qui a été égaré et une pièce de cuivre qui a été conservée. » À la suite de ces premiers éléments, il décrit et dessine ladite monnaie (Fig. 1) (2) : « Cette pièce est oblongue, percée au milieu comme les pièces de monnaie chinoises. Le trou central et la pièce ont un bord en relief plat. De chaque côté de l’ouverture sont des caractères que j’ai figurés grossièrement ci-dessous » (Fig. 2).

lettre amedee sevene

Fig. 1. Lettre d’A. Sevène, datée du 1er décembre 1885

Une monnaie extrême-orientale

La monnaie décrite et dessinée par A. Sevène dans ce courrier correspond à une monnaie japonaise de laiton Tempo tsuho, fondue à Edo (Tokyo) ou Osaka à partir de 1835, pesant théoriquement 20,6 grammes et valant 100 sapèques. Il en fut fondu jusqu’en 1869 (3). Il est très étonnant de trouver ce type de monnaies, dans un laps de temps assez court puisque la découverte a pris place plusieurs années avant 1885, sur la commune de Villemur. En l’état de la description de la trouvaille, on ne sait si cette monnaie était liée aux ossements et à l’éperon trouvés à proximité.

envers endroit piece japonaise

Fig. 2. Droit : Tempo tsuho (Monnaie courante de l’ère Tempo)
Revers : To hyaku (Vaut 100)

 

Comment expliquer la présence de cette monnaie japonaise à Villemur ? Peut-être en considérant qu’il y a eu, au XIXe siècle, beaucoup de Français qui allèrent au Japon, des diplomates, des militaires et des missionnaires, notamment. Sans doute l’un d’eux habitait-il à Villemur. J’ai cherché dans cette direction et j’ai trouvé au moins une personnalité locale liée à l’Extrême-Orient : Gabriel Lespinasse de Saune (1848-1939) (4), marin militaire français qui a notamment navigué sur les mers de Chine et du Japon, ayant embarqué comme lie vaisseau sur le croiseur à batterie Thémis en 1881, avant de revenir en janvier 1885 à Paris comme attaché à l’état-major au ministère de la Marine. Sa famille possède de nombreux et riches domaines, dont l’un se situe à Sayrac, sur la commune de Villemur, où le marin s’éteindra. Mais nous sommes ici à des dates contemporaines de la lettre d’A. Sevène, ce qui ne peut pas correspondre à la période de découverte indiquée. Notons toutefois pour finir sur ce personnage, que c’est lui qui, en tant que Commandant du transport l’Isère, conduira la statue de la Liberté à New-York en 1886.

L’arrivée de cette monnaie pourrait donc plutôt être liée à un des nombreux missionnaires catholiques que la commune vit naître au XIXe siècle (5). Aussi dans cette liste, trouvons-nous le père Bernard Lala qui fut aumônier de la marine et qui décédera en 1883 à l’hôpital militaire et maritime de Shanghaï. Un lien avec lui pourrait être envisageable, à la faveur d’un passage à Villemur ou de l’envoi d’objet à sa famille, par exemple. Il est très difficile, sans plus d’éléments à notre disposition, de suivre le cheminement de cette monnaie japonaise jusque sur le territoire de Villemur-sur-Tarn, probablement dans la seconde moitié du XIXe siècle et avant les années 1880. Il est simplement possible d’évoquer le rôle possible de missionnaires ou de militaires, en particulier. Dans la notice qu’il publia quelques années plus tard, en 1898, sur l’histoire de Villemur, A. Sévène ne dit pas un mot sur le XIXe siècle et mentionne encore moins cette découverte qui était donc restée jusqu’à aujourd’hui complétement inédite. La voici maintenant livrée à la sagacité des chercheurs, qui pourront peut-être apporter prochainement quelques éclaircissements.

 

Marie-Laure Le Brazidec
Chercheur-numismate associé aux UMR 5140 (ASM, Montpellier) et 5608 (TRACES, Toulouse)
Membre titulaire de la Société française de Numismatique
Vice-présidente de la Société d’études numismatiques et archéologiques
Toulouse 

Notes :
(1)  Les deux autres monnaies feront également l’objet d’une publication.
 Il s’agit du lieu-dit des Condomines,  situé à la sortie de Villemur entre la route des Filhols et celle de Varennes.
(2) Les photos sont de l’auteur.
(3) L’identification a été faite par F. Joyaux que je remercie très chaleureusement.
(4) Voir https://villemur-historique.fr/2017/09/14/gabriel-lespinasse-de-saune.
(5) Voir http://www.letisserand-de-sayrac.com/les_pretres__nes_a_villemur_911.htm

 

Read article

Le Jardin public et le Kiosque

Commentaires fermés sur Le Jardin public et le Kiosque Au fil des histoires, publications

Direction la rive gauche de Villemur pour la visite du Jardin Public et de son kiosque.

Pour visionner cet article cliquez sur le lien suivant ⇒ Journal n°18

Read article

Au fil des histoires…Sortie du n° 18

Commentaires fermés sur Au fil des histoires…Sortie du n° 18 actualités

Publication du n° 18 consacré au Jardin Public de Villemur-sur-Tarn et son emblématique kiosque.

« Au fil des histoires  » est distribuée gratuitement à Villemur et ses environs
( Mairie, médiathèque, et de nombreux commerçants …) pour les personnes n’ayant pas accès au site internet.

A lire dans la rubrique PUBLICATIONS 

Read article

Les premières sociétés sportives à Villemur. 1907-1912

Commentaires fermés sur Les premières sociétés sportives à Villemur. 1907-1912 Regards sur le passé. Faits marquants, anecdotes et histoires insolites

Les premières sociétés sportives à VILLEMUR

1907-1912

 

 

Dans un premier chapitre, avant de parler de nos premières sociétés sportives, il faut rappeler les circonstances historiques et le contexte politique dans lesquelles elles furent créées.

Rappel historique

À partir de 1879, avec l’arrivée des Républicains au pouvoir (Jules Grévy), une politique scolaire dynamique est perceptible à travers l’enseignement patriotique et militaire. Entre 1880 et 1882, des initiatives voient le jour dans les grandes villes mettant en forme l’instruction militaire adaptée aux enfants dans le cadre de l’école. Elles s’inspirent en partie de la création des lycées par Napoléon Ier en 1802, où les exercices militaires étaient intégrés à l’enseignement, faisant office d’éducation physique mais aussi du modèle initié en Suisse par le pédagogue Pestalozzi à l’époque napoléonienne (1).
L’objectif de cette éducation vise à créer un citoyen connaissant ses devoirs envers la patrie (devoir civiques et militaires) et à transmettre aux enfants les valeurs de l’armée (obéissance, discipline…) tout en leur donnant une première connaissance des exercices militaires et de gymnastique.

la tache noire

1. Albert Bettannier, La tache noire, 1887 Sur le tableau on remarque l’Alsace-Moselle en noir, l’uniforme de l’élève, celui du bataillon scolaire

La gymnastique (un moyen de développer les forces physiques des futurs soldats) et les exercices militaires qui se généralisent dans les écoles, sont rendus obligatoires par la loi du 27 janvier 1880 et le décret du 28 mars 1882. Lors de son congrès de 1881 la Ligue de l’enseignement soutient cette démarche, et le ministre de l’Instruction publique, Paul Bert, instaure l’obligation de la gymnastique et des exercices militaires dans les écoles primaires.

En plus de l’instruction morale et civique (qui remplace les cours d’éducation morale et religieuse), la loi du 28 mars 1882 en France met en place « pour les garçons des exercices militaires » (et « pour les filles, les travaux à l’aiguille »)
Ces entraînements militaires scolaires trouvent un cadre dans les lois Jules Ferry votées en 1881-1882 sur l’école primaire gratuite et obligatoire où, après la défaite de 1870 contre la Prusse et de la perte de l’Alsace-Moselle un esprit « revanchard » est entretenu par des leçons de morale et un patriotisme exacerbé.(2) C’est Jules Ferry qui proclame :
« Nous voulons pour l’école des fusils ! Oui le fusil, le petit fusil que l’enfant peut manier dès l’école ; dont l’usage deviendra pour lui chose instructive ; qu’il n’oubliera plus, et qu’il n’aura plus besoin d’apprendre plus tard. Car ce petit enfant, souvenez-vous en, c’est le citoyen de l’avenir, et dans tout citoyen, il doit y avoir un soldat toujours prêt » (extrait du discours aux instituteurs du 18 septembre 1881). (3)

bataillon scolaire defile

2. Bataillon scolaire défile à Breteuil s/Noye (Oise) vers 1880

Le décret du 6 juillet 1882 marque donc la naissance officielle des bataillons scolaires. Alors que le service militaire coûte cher à la Nation, l’idée que sa durée soit réduite, si les garçons sont déjà initiés à l’école, est une des raisons qui fait plier le Ministère de l’Instruction Publique jusque-là réticent aux bataillons scolaires. L’activité des bataillons scolaires cesse progressivement entre 1890 et 1893.

Ce système a-t-il existé à Villemur ? Rien ne permet de l’affirmer. Toutefois, dans une délibération du conseil municipal datée de mai 1883, le maire Emile Castella donne lecture d’une récente lettre de M. le Préfet en date du 23 avril « qui engage le conseil municipal à faire l’acquisition de fusils scolaires poinçonnés par l’autorité militaire ; le conseil ne connaissant pas le prix de ces fusils, prie M. le Maire de s’en enquérir afin de voir lequel serait le plus avantageux ». (4)

manuel tir scolaire

3. Manuel de tir scolaire (1903)

Succédant aux bataillons scolaires théoriquement obligatoires, des organismes locaux s’efforcent avant 1914 de préparer les jeunes gens au service militaire, c’est la future Préparation Militaire que l’on pouvait suivre auparavant dans un régiment. Elles ont des noms variés : société de tir, société ou association gymnique, jeunes chasseurs, etc. Leurs fondateurs sont des officiers retraités ou de réserve, des instituteurs patriotes, des prêtres sportifs, etc. On s’y entraîne au tir, on prépare revues et défilés, on lit le manuel d’infanterie et on fait du sport.
Progressivement le Ministère de la Guerre encadre ces sociétés et procède à l’agrément des plus sérieuses, ainsi un sous-officier venu d’une caserne voisine y enseigne l’utilisation du fusil Lebel, etc. Il y a environ 4 000 sociétés de Préparation Militaire, réunis en Union nationale, en 1910. (5)

Après la lecture de ces lignes, on comprend mieux comment les premières sociétés sportives se sont créées à Villemur en s’inscrivant peu à peu dans la mouvance des sociétés de préparation militaire.

Les premières sociétés sportives villemuriennes.

Certaines sources ont fait naître la pratique du rugby à Villemur en 1896. Il est fort possible que des jeunes gens aient commencé à pratiquer ce sport à cette date, mais hormis une photo datée de 1910, (?) aucun autre élément d’archive ne vient étayer ce fait, la création officielle de l’Union Sportive Villemurienne pour la pratique  « football-rugby »,  datant de 1912. (6)
Dans la presse du début du XXe siècle, la première mention d’une société sportive à Villemur est à notre connaissance en 1907, celle d’une société cycliste dont le libellé peut faire sourire mais qui n’en était pas moins très sérieuse : « Les Gais Cyclistes Villemuriens ».

maurice garin

Maurice Garin au départ de la première étape du premier Tour de France (1903)

Rappelons toutefois que lors des fêtes de la Saint-Michel en 1898 des « courses de vélocipède » ont lieu sur la rive gauche du Tarn et que le gros lot de la tombola est une…bicyclette! L’année suivante au cours de ces mêmes fêtes une « grande couse de bicyclette » a lieu au vélodrome de la gare (le circuit par l’avenue de la gare et retour par l’avenue de Toulouse), en 1901 « grandes courses vélocipédiques » et ce jusqu’en 1906. Il est certain que la première édition du Tour de France en 1903 n’est pas étrangère à l’engouement pour ce sport nouveau.

La première manifestation connue à l’initiative de cette société, est une course cycliste courue le dimanche 16 juin 1907 sur une distance de 50 kms. Le départ est donné devant le café Sabin au carrefour Saint-Pierre et le circuit est ainsi tracé : « Route de Toulouse, route de Montauban à Castres, La Magdeleine, Layrac, Bondigoux et Villemur…Cette petite fête donnée avec le concours de la musique villemurienne ne manquera pas d’éclat et prouvera une fois de plus que la généreuse initiative des membres du bureau de bienfaisance, MM. Cazaux, Courbion et Sicard, très bien secondés par les membres bienfaiteurs, a pleinement réussi. »
L’article de « La Dépêche » relatant l’événement nous apprend également que la distribution des dossards a eu lieu au siège de l’association, le café Calmettes au n°1 de la rue Notre-Dame. (Aujourd’hui le magasin Arts et Couleurs, rue de la République) en 1901 grandes courses vélocipédiques

Qui sont les dirigeants de l’Association :

Jean CAZAUX né en 1872 à Argelès-Gazost , se marie à Villemur en 1898 avec Maria CALMETTES dont les parents sont cafetiers rue Notre-Dame. Il travaille comme électricien-mécanicien à la Manufacture Brusson. Il est aussi carrossier à ses heures, construit le premier autobus reliant Villemur à Toulouse. Commerçant il crée « le palais du cycle et de l’Automobile » Il s’installe place de la mairie avec son fils Pierre dans les années 1925,  devient transporteur et crée un commerce de quincaillerie que Pierre, et plus tard son fils Jean feront prospérer pendant des décennies.

Marcellin COURBION né à Puymaurin en 1856 est gendarme à cheval à la brigade de Villemur de 1887 à 1891. A sa retraite, il se fixe à Villemur, on le retrouve en 1906 comme concierge de la Manufacture Brusson Jeune. Son fils Théodore Victor né en 1888 à Villemur fera carrière dans l’armée.

Nous n’avons par contre aucun élément qui puisse identifier de façon certaine le troisième administrateur, Monsieur SICARD. Nous avançons l’hypothèse de Germain SICARD dont la carrière dans l’administration préfectorale a pu être un appui certain pour l’association.

Le secrétariat est assuré par Paul TERMES né à Montauban en 1869, marié à Marguerite TAILHADES, contremaître à la Manufacture Brusson Jeune. Il est par ailleurs le génial inventeur de la Mèche Eureka Termes « Antiseptique idéal de la futaille et de la vaisselle vinaire ».

soiree cafe leonard

4. Soirée de gala au café Léonard

D’autres courses et excursions sont organisées durant l’été, et le 28 décembre 1907 « Les gais cyclistes villemuriens » donnent une soirée de fin d’année en l’honneur des membres honoraires, membres actifs et leurs familles dans la grande salle du café Léonard.
Mais il faut passer à la vitesse supérieure. Ce jeune club sportif a de l’ambition, et projette la construction d’un vélodrome à Villemur ! Pour cela il fait appel à la mairie et demande une subvention. Le maire Pierre Duran n’est pas contre, souhaitant que si le projet se réalise, la Société devra prêter son concours « les jours de fête nationale ou publiques. » Sylvain Souriac conseiller municipal joue la prudence : le club est de constitution récente, laissons le construire le vélodrome et nous aviserons plus tard ! L’ensemble du conseil se range à son avis. (7)(Délibération du 23/5/1908)

« les Gais cyclistes » ragaillardis, organisent à nouveau une course en ligne de 50 kms le 31 mai « sous les règlements de l’Union Vélocipédique de France ». L’itinéraire, à parcourir trois fois est le suivant : départ devant Usine Brusson, route de Toulouse, La Magdeleine (pont), Layrac, Bondigoux, Allées Notre-Dame, arrivée « chalet Béziat » !

Quand on sait que le dérailleur n’existe pas à à l’époque et quand on connait le pourcentage de la pente pour atteindre la Tour Béziat, chapeau messieurs ! ces braves méritant ainsi le surnom de « forçats de la route » donné aux coureurs du Tour par le journaliste  Albert Londres ! Le lundi 5 octobre, dans le cadre des fêtes de la Saint-Michel autre manifestation sur « le circuit de la Gare, course vélocipédique sous les règlements de l’U.V.F, course locale, internationale et d’honneur »
Le 14 février 1909, suite à la demande de subvention formulée 9 mois plus tôt, le maire Duran décide « d’aider la Société Sportive à terminer l’aménagement du terrain où elle établit un vélodrome et un stand de tir. Le conseil reconnaissant les avantages que procurera au commerce local et aux enfants fréquentant les écoles laïques (!) l’aménagement de ce terrain sportif met à l’unanimité à la disposition de cette Société, une somme de 200 francs. Cette somme sera versée après complet achèvement des travaux d’aménagement. » (8)

velodrome du roussel

6. Localisation du Vélodrome du Roussel

Nous apprenons ainsi que nos valeureux sportifs travaillent à la construction « d’un terrain de sport où tour à tour se disputeront des concours de tir, de gymnastique, des championnats de football, de cyclisme, etc…» situé entre le chemin de Roussel et la route des Nauses. Grâce à nos « anciens » nous avons obtenu quelques précisions Pierrot Sicard  nous a indiqué ce lieu que les anciens appelaient « la vieille piste ». S’il n’en reste aucune trace aujourd’hui,  Gérald Boyer se souvient d’en avoir vu les vestiges, dans sa jeunesse des années 40. 

uvf sag

UVF : Union Vélocipédique de France
SAG : Société Agréée par le ministère de la Guerre

L’annonce de l’inauguration du stand de tir est faite par voie de presse dans des termes dithyrambiques (le 22 avril 1909). Pour la première fois dans cet article apparait la nouvelle appellation de la société qui devient « Les gais sportsmen villemuriens ». Deux mois plus tard, le grand jour est arrivé. L’inauguration a lieu le 6 juin sous les auspices de la Société Nationale de Tir et de la Fédération Réunie des sociétés de Tir de l’Ariège et de la Haute-Garonne. Sur le pas de tir mesurant 145 X 15 mètres une kyrielle d’épreuves sont organisées : « Le challenge Emmanuel » tir à 100m sur silhouettes, concours fédéral et régional, concours scolaire et pour dames… etc.

stand de tir

Stand de tir (1904)

Parmi les personnalités présentes, le Lieutenant-colonel Coussaud-Dullié, président de la Société Nationale de Tir, le général Rouvray, commandant le 17e Corps d’Armées, M.Paul Viguié, préfet de Haute-Garonne, Pierre Duran premier magistrat de Villemur, l’ensemble des maires du canton…
Les sociétés affilées et non-affiliées sont invitées à ce concours et « MM les instituteurs principalement sont engagés vivement à y conduire leurs scolaires et post-scolaires, pour bien démontrer l’effort accompli par eux ».
De nombreuses sociétés entendent l’appel et envoient leur délégation pour cette inauguration, venant en majorité de la Haute-Garonne :
 Estancarbon, Amicale Sportive d’Auterive, Boisredon, Avenir saint-lysien de Saint-Lys, Etoile de Pagien, Montastruc, Blajan, Croix-Daurade, l’Auterivaine, Vélo-Sport de Lalande, Bazus, Buzet-sur-Tarn. Les départements voisins sont aussi présents, Pont-de-l’Arn, la Forcelaise de Lavaur,(Tarn) Lafrançaise (Tarn-et-Garonne) Aiguillon (Lot-et-Garonne).

menu lormieres

9. Menu du 6 juin 1906 à l’Hôtel Lormières

Après les épreuves sportives du matin, il est l’heure de passer à table. Les personnalités se dirigent vers l’Hôtel Lormières, le reste des invités se présente sur «l’allée des marronniers » où une table de 100 mètres de long a été dressée. Hélas ! La pluie s’abat, précipitant le repas. A 14 h 30, moment fort de la journée, l’arrivée du Ministre du commerce et de l’industrie Jean Cruppi. Il est reçu à l’Hôtel de Ville par Pierre Duran qui lui présente les maires du canton, puis tout ce beau monde se dirige vers le quartier Saint-Jean voir le ruisseau de Bifranc que le maire voudrait recouvrir et transformer en aqueduc. Promesses de M. Jean Cruppi de se pencher sur le dossier…
Il est temps de rejoindre le stand de tir. Après une démonstration d’escrime, le Lt-Colonel Coussaud-Dullié, président de la Société Nationale de Tir au nom de la Société Nationale de Tir remet à M.Cruppi un magnifique drapeau pour les Gais Sportsmen Villemuriens. Le ministre le transmet à Jean Cazaux « le zélé président de cette société auquel on doit cette journée, Il sera bien gardé ! », s’écrie le récipiendaire.

jean cruppi

10. Jean Cruppi (1855-1933)

Le ministre, de retour sur ses terres, devant un auditoire en grande partie acquit à sa cause, remercie les organisateurs, « Dans la fête d’aujourd’hui je vois les prémices de fêtes nouvelles, vous venez de faire une bonne œuvre »., Vient enfin l’heure des récompenses, Jean Cruppi n’est pas venu les mains vides. Avec une infinie largesse les médailles pleuvent : palmes académiques, Mérite Agricole, Médailles d’Honneur en tout genre …
Parmi les décorés, de Villemur et des alentours on peut citer au titre des palmes académiques : MM. Jean Cazaux président de la Société des Sportsmen, Gabriel Dumas juge de paix de Villemur, Pierre Cazergues, instituteur de l’école de garçons de Villemur, Jean Amat médecin de Layrac.
Décorés du Mérite Agricole : MM. Jacques Rouzié de Bondigoux, Antoine Dalfié du Terme, Etienne Malpel, conseiller municipal de Villemur, Pierre Périssé régisseur chez Monsieur de Naurois.
Décorés de la Médaille d’honneur du Travail : M. Jean Gay employé chez Monsieur Sabatié, Mme Elisabeth Barthe employée à la boulangerie Duran
Médaille d’honneur d’encouragement au bien : M. Terral de Villemur…
Médaille d’honneur Agricole : MM. Pierre Soulassol et Pierre Bourbon, employés chez Monsieur de Naurois à Saint-Maurice. L’opposition se gaussera de ces largesses ! Tandis qu’on lit le palmarès du concours de tir, le ministre le préfet et la plupart des invités se retirent dans le nouveau local du cercle radical-socialiste. Là, pour clore cette belle journée, au milieu de sa famille politique, Jean Cruppi adresse des mots bienveillants à ses fidèles électeurs villemuriens.

general rouvray

Général Rouvray, commandant le 17e corps d’armée.

Quelques mois plus tard, voilà l’inauguration du vélodrome par une belle journée ensoleillée, le 17 octobre 1909. « L’annonce de courses sensationnelles ainsi que l’arrivée à Villemur dans la matinée de quelques uns de nos plus brillants champions du Sud-Ouest,  attirent autour de la piste du Roussel, un public aussi nombreux que choisi qui n’a cessé pendant la durée des courses de manifester aux coureurs ainsi qu’aux organisateurs de la fête, sa plus cordiale sympathie ». A noter, dans la course cantonale, la victoire du régional Bezombes.
Le vélodrome du Roussel, en terre battue, avec ses virages relevés, développait une longueur de 250 mètres. 

Le visites des militaires se succèdent le général Rouvray le 6 juin, le commandant Duchêne le 17 octobre… « Les Gais Sportsmen » reçoivent le statut de  « société agréée par le ministère de la Guerre » (SAG), qui donne droit à des subventions particulières et à des facilités, comme la délivrance de cartouches gratuites ou l’intervention de conseillers militaires, en échange d’un certain contrôle par l’armée. 

manifestation patriotique

11. Manifestation patriotique du 17 février 1910

Le 17 février 1910 est organisée une grande manifestation « patriotique et sportive » où M. Coumes, capitaine au 133e Territorial, vice-président des sociétés de Tir de l’Ariège et de la Haute-Garonne, donne sous la Halle une conférence publique sur la Préparation Militaire, ses origines, l’éducation physique, et le brevet d’aptitude militaire.
Le banquet servi à l’Hôtel-restaurant Lormières réunit tout un aréopage d’invités parmi lesquels on peut reconnaître quelques villemuriens tels MM. Roques pharmacien, Pommiès, Périssé, Terral, Termes, Calmettes…Après les discours du maire Pierre Duran et de Paul Termes secrétaire de la Société, le café est pris à l’établissement Léonard jouxtant la Mairie, suit enfin la conférence dans laquelle le capitaine Coumes fait l’apologie de la préparation militaire et fait l’éloge des « Gais Sportsmen » pour leur œuvre. A l’issue de la conférence la Société de préparation militaire pour le canton de Villemur a été constituée et la présidence donnée à Jean Cazaux.

docs cazaux termes

12. Documents d’époque signés de la main de Jean Cazaux et de Paul Termes (au centre)

Les manifestations sportives reprennent ensuite, ouverture de la saison cycliste le 15 mai au vélodrome du Roussel, courses de vélos et motos le 10 juillet, dans la course locale : 1er Besombes, 2e Lagrange, 3e Lauzeral. Vient ensuite le grand concours national et international de tir du 28 juillet au 7 août. Parmi les différentes épreuves, le Challenge Emmanuel, remis en jeu par les Francs-Tireurs Toulousains, vainqueur de l’édition 1909.
Autres compétions de ce concours,  le Challenge Omer-Sarraut destiné aux militaires du 17e Corps d’Armée et le Challenge Paul Bert réservé aux enfants de 10 à 15 ans des écoles laïques de l’Ariège et de la Haute-Garonne. A noter qu’une compétition spéciale est destinée aux dames. Succès énorme de cette manifestation où vont s’illustrer encore les Francs-tireurs toulousains, le 7e de ligne de Cahors vainqueur du concours militaire, et l’école laïque de Villemur qui remporte le chalenge scolaire !

journal officiel

13. Les « Gais Sportsmen » au Journal Officiel

La fin d’année 1910 est marquée par l’inscription des « Gais Sportsmen Villemuriens » au Journal Officiel en tant que société de préparation militaire. Par la suite les manifestations se font plus rares ; courant juin 1911, l’arrivée de la course cycliste Toulouse-Villemur organisée par le Cyclo-Club Alcyon est jugée sur le vélodrome du Roussel. Le 30 septembre 1912, lors des fêtes de la Saint-Michel, des courses pédestres sont organisées par les « Gais Sportsmen » avenue de la Gare et route de Toulouse : courses de vitesse, sauts d’obstacles.

C’est la dernière mention des « Gais Sportsmen Villemuriens » que nous ayons trouvée dans la presse locale. Quelques jours plus tard, le 16 octobre 1912, une vingtaine de jeunes gens se réunissent dans la salle de la Mairie en vue de la pratique des sports et notamment le football-rugby. La querelle des anciens et des modernes a t’elle eu lieu ? On assiste en tout cas a une passation du pouvoir sportif, car bientôt va naître l’Union Sportive Villemurienne.

En bonus, lisez l’article savoureux paru dans « La Dépêche » du 7 juin 1909, relatant l’inauguration du stand de tir et la grande fête mémorable qui suivit.  Téléchargez Une fete sportive à VILLEMUR

Bonne lecture !

à suivre…

JCF / AVH Octobre 2021

Mes remerciements :
à Simone Ourmières, Gérald Boyer, Jean-Luc Mouyssac et Pierre Sicard pour leur contribution à cet article.

Notes :
(1) Johann Heinrich Pestalozzi, né le 12 janvier 1746 à Zurich et mort à Brugg le 17 février 1827, était un pédagogue éducateur et penseur suisse, pionnier de la pédagogie moderne La pensée pédagogique de Pestalozzi est considérée comme une référence dans la pédagogie populaire moderne . Son but était de démontrer que la raison et la connaissance humaine pouvaient combattre l’ignorance et atteindre un monde meilleur.

(2) « Bataillon scolaire-préparation militaire, sociétés de tir et de gymnastique » https://humanhist.com/culture/
(3) https://www.alienor.org/publications/aux-armes/armes-scolaires.php
(4) Commune de Villemur-sur-Tarn. 1 D 23 : registre des délibérations du conseil municipal, 1875, 3 janvier-1884, 21 septembre
(5) « Bataillon scolaire-préparation militaire, sociétés de tir et de gymnastique » https://humanhist.com/culture/
(6) « avant même le Stade Toulousain, sous le contrôle du ministère des Armées avec l’aide des officiers du 10e régiment de Dragons de Montauban. » Villemur-sur-Tarn Cent ans de rugby à Villemur (1912-2012), P.Vidal imprimeur, 2012, p.2
(7) Commune de Villemur-sur-Tarn. 1 D 23 : registre des délibérations du conseil municipal, 1875, 3 janvier-1884, 21 septembre
(8) Ibid

Sources :
Archives Départementales de la Haute-Garonne.
Archives communales de Villemur-sur-Tarn.
« L’Union Chéron » : le sport en uniforme (1906-1939), Lionel Pabion, Dans Staps 2020/1 (n° 127), pages 29 à 43 https://www.cairn.info/revue-staps-2020-1-page-29.htm

« Bataillon scolaire-préparation militaire, sociétés de tir et de gymnastique » https://humanhist.com/culture/
Rosalis, la Bibliothèque numérique de Toulouse, Presse régionale « La Dépêche » « Le Midi Socialiste » « L’Express du Midi » 

Illustrations :
1, 2, 5, 10:
Wikipedia 4, 11 : Rosalis 3, 6, 8 : Coll J-C François 7 : A.D. Haute-Garonne 9. Fonds Vignals 12 : coll Jean-Luc Mouyssac 13 : Journal Officiel, Gallica Photo de fin d’article, groupe de cyclistes : Simone Ourmières.

Read article

Marius Cazeneuve

Commentaires fermés sur Marius Cazeneuve Familles et personnes remarquables liées à l'histoire de Villemur et ses environs

 

Dans l’article qui suit, notre ami Georges Labouysse a puisé dans ses souvenirs d’enfance à Bondigoux pour nous raconter l’histoire extraordinaire de Marius Cazeneuve, apparenté à la famille Aché, ses ancêtres maternels.
Marius Cazeneuve se présentait lui-même comme “Commandeur”, magicien-illusionniste, président de la Ligue anti-superstitieuse, membre de Sociétés Savantes, médecin, scientifique, diplomate, artiste-peintre, conférencier, confesseur…

Régalez vous à lire l’incroyable histoire du « Commandeur Cazeneuve » un des toulousains les plus célèbres de la deuxième moitié du XIXe siècle.

Marius CAZENEUVE

 

 

 

Imaginez que vous êtes en grande conversation avec des amis.
Soudain une envie irrésistible vous saisit le bas du ventre…et vous urinez publiquement de l’avoine !
C’est l’aventure qui arriva à une brave femme de mon village – Bondigoux en Haute-Garonne – au tout début du siècle, et que ma grand-mère me raconta parmi les nombreux tours de magie du célèbre illusionniste Marius Cazeneuve.

Une origine occitano-catalane

cazeneuve

1. Marius Cazeneuve (BNF 1896)

 

Le samedi 12 octobre 1839 à 7h du matin, Bernard-Marius Cazeneuve naît à Toulouse au 20 de la rue des Blanchers, tout près de la Garonne et non loin des vestiges de l’ancien palais des Wisigoths qui s’appuyaient sur le rempart romain de Saint-Pierre-des-Cuisines.
Sa mère, Jeanne Gazaignes est née le 21 janvier 1816 près de Villemur- sur-Tarn à Bondigoux où son grand-père était sabotier. (1) Son père, Charles-Pierre Casanova, est d’origine catalane du côté paternel (né à Palma de Majorque) et auvergnate du côté maternel.
Après une vie d’écolier jalonnée d’espiègleries envers ses camarades (des tours pendables déjà !), Marius entre à l’école d’équitation où il interrompt vite ses études pour des raisons financières. Il va alors utiliser ses connaissances naturelles de l’Espagnol comme interprète et il devient un brillant écuyer dans la troupe du « Cirque Oriental » de Madrid.
Après un séjour à Lyon dont il dirige le théâtre lyrique, il revient à Toulouse pour devenir l’élève de Bosco, le grand prestidigitateur de Turin.

 

Un magicien étonnant

affiche cazeneuve

Affiche d’un de ses spectacles

cazeneuve villemur

2. Marius Cazeneuve en spectacle à Villemur   le 13 décembre 1901.

Il fera ainsi ses débuts au théâtre Moncavrel au n° 7  de la rue Lapeyrouse à Toulouse
Après un premier tour du monde, il triomphe aux Tuileries devant la Cour Impériale en 1863. Le 19 novembre de la même année c’est du délire à Toulouse : prophète en son pays, il tire son sabre pour trancher la tête d’un volontaire ; mais ce soir-là, personne n’ose monter sur scène… Qu’importe ! Marius tranche alors sa propre tête et la présente à la foule ahurie !
Un autre jour il déambule sur un marché à la volaille : ici il attrape une oie morte…et la ressuscite ! Là il prend un œuf frais dans le panier d’une paysanne, il le casse…et y découvre un trésor !
A Bondigoux dans sa famille maternelle, ma grand-mère l’a vu transformer le café qu’on lui apportait en chocolat au lait. Mieux encore : un soir, un habitant du village, Théophile Auriol, accouchera d’un poupon…avec toutes les douleurs de l’enfantement ! Et si Marius arrivait en retard à son spectacle, il demandait aux spectateurs contestataires de mieux observer leur montre : stupéfaction ! Elles marquaient toutes l’heure exacte du début de la séance !…

Un scientifique autodidacte

Marius a la passion des livres. Il s’intéresse à toutes les sciences et apprend la physique, les mathématiques, la chimie, la médecine, la mécanique, l’astronomie et les sciences occultes. Il est l’auteur de nombreux travaux scientifiques.
Mathématicien et astronome, il décrit « son » voyage au pôle Nord et les possibilités d’itinéraires pour l’atteindre, lors d’une conférence à Saint-Denis de la Réunion en juillet 1886, soit 23 ans avant la découverte de ce même pôle par le docteur Cook et les querelles qui s’en suivirent notamment avec Nansen et Rasmussen. C’est une de ses inventions : l’astrographe qui lui permit de tracer la route du pôle.

Quelques Travaux scientifiques de Marius Cazeneuve

calendrier perpetuel

3. Calendrier perpétuel instantané Cazeneuve

Calendrier perpétuel instantané pour toutes les époques, avant et après Jésus-Christ, approuvé et recommandé par la Société Astronomique de France, 3e édition – Charles Delagrave éditeur.
Table Astronomique pour trouver toutes les éclipses passées et futures, éditée par la Société Astronomique de France, approuvée par Camille Flammarion.
Règle à latitudes et longitudes et Horaire universel instantanéDelagrave Ed.
Le Calculateur Cazeneuve : Appareil pour faire instantanément toutes les 
opérations arithmétiques, sans poser aucun chiffre et sans connaître les règles des calculs. Appareil indispensable aux professeurs, aux banquiers, aux commerçants et dans toutes les familles  Delagrave Ed.
Méthode instantanée pour trouver l’intérêt de n’importe quelle somme pour tous les taux et pour n’importe quel nombre de jours (Ce tableau se met dans tous les portefeuilles de poche) 
Delagrave Ed.
Appareil pour transformer les pentes métriques en degrés du cercle , et les degrés du cercle en pentes métriques 
– Delagrave Lunomètre Cazeneuve, perpétuel et universel, pour trouver l’âge de la lune, le lever et le coucher de cet astre sur toutes les latitudes du globe – Delagrave Ed.
Astronographe Cazeneuve, permettant de résoudre instantanément tous les problèmes qui s’adressent à la sphère terrestre.      E. Bertaux éditeur.
 Astrolabe. Cazeneuve, règle astronomique mobile, donnant sans calcul, pour tous les jours, la hauteur d’un astre au-dessus de l’horizon à l’heure de son passage au méridien pour toutes les latitudes, et sa distance au pôle. – E Bertaux éditeur.
Calendrier musulman perpétuel jusqu’à la fin des siècles. Présente une méthode simple et facile permettant des calculs par ailleurs fort complexes.   Alger, 1896.

Un voyageur aventurier

buste cazeneuve

4. Buste de Marius Cazeneuve – E. Lupis 1911 – Plâtre modelé (Musée du Vieux-Toulouse)

L’Aventure est à la mode en cette seconde moitié du 19e siècle. Marius Cazeneuve fait quatre fois le tour du monde entre 1860 et 1886.
Le 10 mai 1876 il est à New-York le jour même de l’inauguration de la statue de La Fayette… qu’il n’a pas osé tout de même faire disparaître !
Toutes les cours d’Europe se le disputent et veulent profiter de ses expériences de prestidigitation. Il est à Saint-Pétersbourg l’invité du Tsar en 1865, chez le sultan du Maroc en 1866, avec le roi Victor-Emmanuel d’Italie en 1870.
Devant les rois d’Espagne et du Portugal en 1872, il fait germer une graine d’orange : un oranger croît, fleurit, donne des fruits que Marius distribue généreusement à ses hôtes royaux ! De même à la cour d’Angleterre, il obtiendra mystérieusement du café que tout le monde boira ! Partout où il passe, on lui épingle une décoration, ce qui lui vaut d’être bientôt qualifié « d’homme le plus décoré des cinq parties du monde » par « Le Petit Journal » du 6 septembre 1878. (2)
Le 4 décembre 1866, il passe à Toulouse pour épouser sa gracieuse partenaire Marie Alexandrine Doublet alias Sybille Alice dont Lamartine célèbrera les qualités. Trois enfants naîtront de cette union.

 

Un progressiste convaincu

En 1874, Marius Cazeneuve fonde à Toulouse un « Institut du Progrès », une sorte de ligue anti-superstitieuse, dont Victor Hugo sera membre…tout comme le shah de Perse.
Dans le cadre de l’exposition universelle de 1878 à Paris, le ministre de l’Instruction Publique convoque des instituteurs venus des quatre coins de l’hexagone pour assister le 21 août à une conférence anti-spirite dans le grand amphi de la Sorbonne. Cazeneuve s’adresse à eux en ces termes : « Combattre l’erreur, propager le vrai, telle est ma devise ; c’est aussi la vôtre Messieurs, car vous êtes les missionnaires du Progrès ! » Il dit à l’adresse des spirites : « Tout ce que vous faîtes, je le ferai, sans que j’ai besoin de l’obscurité ; je vous défie de faire ce que je fais […] Ce que je fais ? Rien de surnaturel : des trucs… » Et il reproduit devant l’assemblée médusée les expériences les plus extraordinaires des médiums de l’époque !

Un acteur du colonialisme français

L’une de ses aventures les plus connues est son voyage à Madagascar. Nous sommes, ne l’oublions pas, après la défaite française de 1870, en pleine période de colonialisme des Etats européens qui se disputent l’Afrique et l’Orient, aventure qui trouvera son point d’orgue dans la conflagration mondiale de 1914. Dans ce contexte, l’Angleterre et la France s’affrontent pour la suprématie sur Madagascar par missionnaires anglicans et catholiques interposés

ranavalona

5. Portrait de la reine-Ranavalona III (1861-1917), avant 1900

En juin 1886, Marius Cazeneuve se repose à La Réunion. La reine Ranavalona III a 20 ans et règne sur Madagascar, (3) « affligée d’un mari âgé, au nez gros, busqué et épaté, les moustaches teintes sauf à la racine du poil… » ; un mari premier ministre qui la retient enfermée dans son palais. Marius entreprend alors de son propre chef la conquête de la reine par ses tours de magie…et de Madagascar par contre-coup pour le compte de l’Etat français.  Après avoir fait échouer un traité entre Londres et le Premier Ministre malgache, Cazeneuve doit regagner la France, car sa position est devenue intenable face aux Méthodistes anglais qui ne manquent pas une occasion de médire sur ses relations privilégiées avec la reine Ranavalo.
Les événements évolueront de telle sorte qu’en 1894 le ministre français de la guerre enverra un corps expéditionnaire de 15000 hommes : le 30 septembre 1895 Madagascar est conquise,  Ranavalo reconnaît le protectorat de la France.
Dans la soirée du dimanche 22 septembre, un grand bal populaire célèbre cette expédition sur la place du Capitole à Toulouse. Des ballons lumineux multicolores illuminent les valses, les polkas, les branles et les quadrilles dits « des belles-mères ». Un fort vent d’autan souffle depuis trois jours sur les neurones de cette foule déchaînée… Soudain des cris annoncent une bagarre entre un ouvrier maçon (Jean Bombail) et un gitan (Paul Batiste dit Rabé) qui « se flanquent une peignée ».
Une 
émeute générale s’ensuit et durera quatre jours : le 25 une 10 foule de jeunes part du Busca où habite Bombail et se dirige vers Saint- Cyprien pour chasser le gitan !… Nous sommes loin de Tananarive… Le 6 février 1896, Cazeneuve donne une conférence au cercle militaire d’Alger sur « le passé, le présent et l’avenir de Madagascar », à la veille d’un nouvel envoi de troupes vers la Grande Ile où une révolte se prépare. Or c’est l’époque où l’armée française est désorientée par l’affaire Dreyfus…Mais l’on ignore à ce moment, que le Comte Esterhazy, chef de Bataillon, a livré aux Allemands le 6 septembre 1894 une note sur l’expédition projetée alors vers Madagascar. L’insurrection prévue par Marius éclate. Mais le 8 août 1896 Madagascar est déclarée « colonie française ». Galliéni débarque dans l’île et Ranavalo est exilée à La Réunion puis transférée en Algérie. En juillet 1901 Cazeneuve accompagnera la reine de Madagascar dans le train d’Agen à Toulouse. (4)

La « Lenga Mondina »

portrait cazeneuve yrondi

6. Le Commandeur Marius Cazeneuve par Pierre Yrondi – Huile sur Bois vers 1880 (Musée du Vieux Toulouse)

Le Journal de Toulouse du 3 avril 1921 raconte qu’à Athènes en 1867, Marius Cazeneuve fut accueilli aux accents de « La Toulousaine » exécutée par la musique royale. 
A Tananarive en 1885, ce fut un Malgache qui entonna ce même refrain :

Ô mon paìs ! Ô mon paìs ! Ô Tolosa ! Ô Tolosa !
Qu’aimi tas flors, ton cèl, ton solehl d’or… …

Et enfin en 1896 au pied de la Cordillère des Andes, il eut l’agréable surprise d’entendre l’hymne toulousain chanté par un groupe de gauchos : c’étaient des enfants du Languedoc qui avaient émigré là-bas pour se livrer à l’élevage et pour enseigner la culture du tabac aux Indiens !
Arrivant une autre fois à Tananarive, il est escorté jusqu’au Palais Royal par un gradé qui l’aborde en ces termes : « Adissiatz Mossu, cossi anatz ? »…Cet officier malgache était un ancien élève des Jésuites toulousains !
Marius aimait raconter d’autres anecdotes semblables où sa langue maternelle jouait un rôle amusant, comme nous allons le voir dans ce qui suit.
« En mai 1885, vers la fin de la guerre du Tonkin, un mandarin fut envoyé à Hanoï pour parlementer. Les Français virent arriver, majestueux, un gros bedon tout enveloppé de soie, surmonté d’une boule de graisse percée de deux petits trous qui étaient des yeux. Cela marchait, ou plutôt roulait sous un grand parasol de cérémonie. Devant ce ventre imposant, un matelot du Cachar, (5) un Toulousain, ne put retenir cette exclamation : Bietazé, drôllés, aquiou n’y a un qu’a pas totjorn mandjat dé patanas ! (Eh bien, les enfants, en voilà un qui n’a pas toujours mangé que des pommes de terre) Le ventre tourna sur son pivot, darda ses petits yeux sur le matelot et, avec le plus pur accent de notre faubourg Saint-Michel, le mandarin riposta : N’ai belèou mandjat mait qué tu, grand féniant !… (J’en ai peut-être mangé plus que toi, grand fainéant). Le mandarin était originaire de la rue du Gorp à Toulouse… » Voici encore ce qui, d’après Cazeneuve, arriva à l’explorateur Dupuis : « Celui-ci, se trouvant à Alexandrie, voulait aller jusqu’à Assouan par voie ferrée d’abord et par le Nil ensuite. Or, dans son compartiment, se trouvaient des « Anglais » du Régiment des Gardes. Dupuis, ne portant évidemment pas l’uniforme des soldats anglais, était suspect aux yeux de ces derniers. Ils le regardaient en dessous, puis le toisaient de la tête aux pieds… Et, à un moment, l’explorateur entendit l’un des gendarmes dire à l’autre : Qué pensos tu d’aquèl typé ? –Sabi pas trop, mas per iou, diou ésser un Prussien !…(Que penses-tu de ce type ? Je ne sais pas trop, mais pour moi ce doit être un Prussien! )  Les deux « Anglais » étaient natifs de Blagnac ! »

villa gabes

La « Villa Gabès » au 2, Grande Rue Saint-Michel achetée en 1866.

Un héros de roman

Le samedi 12 avril 1913 à 17h, Marius Cazeneuve décédait dans sa maison du quartier Saint-Michel à Toulouse. Toute la ville assista à ses obsèques, de l’église Saint-Exupère au cimetière de Terre Cabade. Son cercueil placé dans le dépositoire en attendant vainement un caveau fut finalement descendu dans la fosse commune !
Pierre Benoît dans son roman sur « Le Commandeur » saura utiliser les aventures fabuleuses de Marius Cazeneuve en les transformant habilement pour les besoins de son histoire. Et quel plus joli tour de magie pouvait imaginer notre illusionniste occitan que la disparition de son propre cadavre au cimetière toulousain ?…

acte dc cazeneuve

7. Acte de décès de Marius Cazeneuve (AM de Toulouse,1E673 vue 143/273)

Jòrdi LABOUYSSE
JCF /AVH/ septembre 2021

Victor Hugo vouait à Marius Cazeneuve une grande admiration, il en avait dressé ce portrait flatteur :

 


Notes :
(1) Le jeune Cazeneuve ira fréquemment à Bondigoux voir ses grand-parents qui habitaient l’ancienne maison Péfourque à l’angle de la rue de la Tonne, rebaptisée depuis rue Marius-Cazeneuve. ( L’Auta du 1er janvier 2013)
(2) C’est en 1875 que le bey de Tunis, Sadok Bey le nomme commandeur dans l’ordre de Nichan-Iftikar. Et désormais il devient le  Commandeur Cazeneuve.   ( L’Auta du 1er janvier 2013)
(3) Ranavalona III Née à Tananarive en 1862 Décédée à Alger en 1917
(4) Ranavalo en profitera pour faire un voyage en France. Alors que le train la ramène de Bordeaux à Marseille, il la rejoint à Agen, et en gare de Matabiau à Toulouse, le train repart sans Marius Cazeneuve. Ce sera certainement leur dernière rencontre.  ( L’Auta du 1er janvier 2013)
(5) Navire utilisé comme transport de troupes en 1886 pour l’expédition du Tonkin, puis en 1895 pour celle de Madagascar.

Illustrations

1, 3, 4, 5, 6,  : Wikipedia  2 :  « La Dépêche » Rosalis Bibliothèque numérique de Toulouse. 7:  Archives Municipales de Toulouse
Autres illustrations : Georges Labouysse / Infoc

Bibliographie sommaire

Marius Cazeneuve : « A la cour de Madagascar » – Magie et diplomatie (Delagrave)
Historia n° 6 – Mai 1947
Pierre Salies : « Le Commandeur Marius Cazeneuve » (Ed. Milan, 1983)
La revue de la prestidigitation N°512
Pierre Benoit : « Le Commandeur » – roman (Ed Albin Michel)
L’Auta : que bufo un cop cado mès : organe de la société des toulousains de Toulouse. Article de Jean-Pierre Suzzoni (1/1/2013)

L’article de Georges Labouysse est paru dans le supplément au N°243 (octobre 2005) d’InfòcActualitat Culturala Occitana                                                                                                                                                 98 Avenguda de L’Espinet – 31400 Tolosa 

 

Read article

Journées européennes du patrimoine 18 et 19 septembre 2021

Commentaires fermés sur Journées européennes du patrimoine 18 et 19 septembre 2021 actualités

Journées européennes du patrimoine

 Villemur-sur-Tarn 18 et 19 septembre 2021

 

PROGRAMME

 

Samedi 18 et dimanche 19 septembre 2021
Ø 10h00 à 19h00 : Exposition photos Urbex aux Bains-Douches

Visite gratuite, sans réservation. Pass sanitaire à prévoir.

Rosa’Bex, jeune photographe spécialisée dans l’urbex, nous propose de découvrir ses photographies par le biais d’une immersion dans l’ambiance pleine de mystère de l’exploration urbex, à travers une mise en scène totalement inédite, dans la salle des Bains-Douches, pur produit de l’Art Déco des années 1930.

L’exposition, intitulée « Urbexia Occitania » sera ouverte au public du 18 septembre au 10 octobre : les mardis – jeudis – vendredis, de 14h à 18h ; les mercredis, de 10h à 12h et de 14h à 19h ; les samedis, de 10h à 19h et les dimanches de 10h à 12h et de 15h à 19h. Ouverture exceptionnelle pour les Journées du Patrimoine : Samedi 18 et dimanche 19 septembre, de 10h à 19h.

 

 

 Ø 10h – 12h30 et 15h – 19h : Exposition « Les années 30, de l’inondation au renouveau de Villemur » à la Tour de Défense

Visite gratuite, sans réservation pour l’exposition ; inscription sur place pour la visite gratuite de la salle des Meules. Pass sanitaire à prévoir.

Comme chaque année depuis plus de 10 ans, les Associations « Les Amis du Villemur Historique » et « Association pour la Sauvegarde du Patrimoine du Villemurois » nous restituent le fruit de leurs intenses recherches sur l’histoire de Villemur, à travers une exposition très documentée, et animée de scènes de la vie courante de l’époque évoquée.

Cette année, ils ont choisi de nous parler d’une période dramatique de l’histoire de la ville, en relatant la crue du 3 mars 1930 et les destructions qu’elle a engendrées, mais aussi ses conséquences positives, à travers la façon dont les Villemuriens se sont relevés de cette catastrophe, et dont la ville s’est réinventée.

En marge de cette exposition, une visite gratuite de la salle des meules située sous le moulin vous sera proposée.

L’exposition est visible jusqu’au 26 septembre 2021, à la Tour de Défense : Jeudi et vendredi, de 16h à 19h et Samedi et dimanche de 10h à 12h30 et de 15h à 19h.

 

Samedi 18 septembre 2021
Ø 10h à 14h : Fête de la Voie Verte sur l’ancienne voie ferrée

Participation gratuite. Pass Sanitaire à prévoir.

Venez découvrir notre Voie Verte et prendre un bon bol d’air, pour un temps d’amusement, de dégustation et de partage, tout au long de la matinée, à travers les nombreuses activités sur la Voie Verte et retrouvez-nous le soir, à partir de 19h, à la Halle Brusson, pour un marché gourmand convivial en musique.

La section de chemin de fer de 43,5 km reliant Montauban (82) à St Sulpice-la-Pointe (81) a longtemps représenté un pont indispensable entre les communes de notre territoire et entre celui-ci et les Départements limitrophes du Tarn-et-Garonne et du Tarn. En effet, la ligne, ouverte en 1884, a permis le développement de l’économie locale, tant grâce au transport des marchandises qu’à celui des passagers. Si le service aux voyageurs a été abandonné dès 1938, celui des marchandises a perduré jusqu’en 1989.

C’est pourquoi, lorsque la décision a été prise de démanteler la voie ferrée, il a semblé tout naturel de ne pas laisser ce patrimoine tomber dans l’oubli. En hommage à la place prépondérante qui fut la sienne durant plus d’un siècle, il a été décidé de transformer l’ancienne ligne de chemin de fer en Voie Verte, afin que les habitants du territoire se la réapproprient – à pieds, en vélos, en trottinette, en roller…-, permettant à cette ligne d’être à nouveau un pont entre nos territoires.

En ces journées du « Patrimoine pour Tous » c’est donc tout naturellement que l’Office de Tourisme Val’Aïgo vous propose de mettre en valeur notre ancienne voie ferrée, transformée en patrimoine vert, par le biais de plusieurs animations gratuites tout au long de la matinée. Au menu : animations, ateliers, initiations sportives, dégustations. Puis, le soir, après avoir participé aux nombreuses autres animations proposées autour des divers bâtiments composant le Patrimoine de Villemur, le public est invité à se rendre à la Halle Brusson, à partir de 19h, pour un marché gourmand convivial et une animation musicale.

Programme disponible sur https://tourisme-valaigo.fr

Ø 13h45 à 17h30 : Visite guidée en deux temps et dédicace

Visite gratuite, sur réservation à l’Office de Tourisme Val’Aïgo : 05.34.27.97.40

Pass sanitaire à prévoir.

* 13h45 à 15h30 : 1ère partie de visite

Au départ de la Médiathèque, l’Office de Tourisme Val’Aïgo propose une visite guidée en deux temps, au cours de laquelle les visiteurs découvriront le Villemur de la période médiévale à la Renaissance, et notamment sa Tour de Défense et ses Greniers du Roy, puis le rapport des Villemuriens avec la rivière Tarn.

A la suite de la 1ère partie, le groupe fera une brève halte à la Médiathèque Léon Eeckhoutte :

* 15h30 à 16h15 : Dédicace de livres sur l’histoire de Villemur

Petite pause à la Médiathèque de Villemur – ancienne halle des années 1930 réhabilitée – afin de découvrir et déguster des produits locaux, et de dialoguer avec les membres de l’association des Amis du Villemur Historique (A.V.H.) qui proposeront, à cette occasion, une dédicace de leurs ouvrages sur l’histoire de Villemur.

* 16h15 à 17h30 : 2ème partie de la visite

Puis, la visite se poursuivra sur le thème de “Le Tarn, notre rivière”. Les visiteurs découvriront ainsi la relation si particulière qui unit les Villemuriens à cette rivière, et feront un petit détour par la Tour de Défense, où est présentée une exposition sur le thème de la crue des années 30 et de la reconstruction, et la salle des meules, avant de gagner le jardin public par le pont suspendu Simone Veil, datant de 1932, où le kiosque, patrimoine des années 1930 également, les attend pour un concert aux sonorités Argentines.

Ø 17h30 à 19h00 : Concert au kiosque du jardin public

Concert gratuit, tout public, sans réservation… Pass sanitaire à prévoir.

Buvette assurée par l’Espace Jeunes.

Mise en valeur de notre patrimoine récent avec ce concert sous le kiosque du jardin public, à 17h30. Nous entendrons l’Orchestre de poche – onze musiciens représentant tous les instruments de l’orchestre classique et d’autres plus contemporains – qui nous interprétera les musiques de son album Paranà, véritable voyage musical inspiré par l’Argentine, sous la direction musicale de Bruno Coffineau, également compositeur et parolier.

À l’image du Paraná, fleuve majestueux qui traverse le nordeste argentin des jungles de Misiones aux trottoirs de Buenos Aires, les thèmes de cet album sont inspirés autant par les couleurs et les sons de la jungle amazonienne que par les confins plus urbains du Río de la Plata. Tango, milonga, chacarera, zamba ou encore chamamé rythment ce répertoire trépidant. Dépaysement et exotisme assurés !

Attention : Repli sous la Halle Brusson en cas d’intempéries.

 

 Dimanche 19 septembre 2021

Ø 17h30 à 19h00 : Concert à la Halle Brusson

Concert gratuit, tout public, sans réservation… Pass sanitaire à prévoir.

Buvette assurée par l’Espace Jeunes.

Pour clôturer de belle manière ces 38ème Journées du Patrimoine, nous avons le plaisir d’accueillir à la Halle Brusson, patrimoine industriel Villemurien du 19ème siècle ainsi mis en lumière, l’Orchestre d’Harmonie du Frontonnais, à 17h30.

Fondé aux alentours de 1875, sous le nom de la Lyre Frontonnaise, l’Orchestre d’Harmonie du Frontonnais (OHF31) a presque 150 ans d’histoire, ce qui en fait la doyenne des sociétés musicales de Haute-Garonne. C’est en 2014 que l’orchestre rejoint la Communauté de Communes du Frontonnais et change de nom. Regroupant une quarantaine de musiciens de tous âges et de toutes professions, sous la direction du Chef d’orchestre Bernard Gautherin, et de son Président Christophe Leroux, il propose un répertoire varié – du classique à la variété, en passant par le cinéma et la musique latine – et donne de nombreux concerts tout au long de l’année.

La formation est constituée de deux grandes familles instrumentales : les Vents (clarinettes, cors d’harmonie, flûtes, piccolos, saxophones, trombones, trompettes et tubas) et les Percussions (batterie, congas, cymbales, grosse caisse, petites percussions, timbales et xylophone).

(Sources :  Mairie de Villemur-sur-Tarn)

Read article

error: contenu protégé !