Les rues Berthelot et Pasteur

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Rue Blessou d’après le plan de 1779

Toutes deux relient la rue Saint-Michel à la rue Saint-Louis, de part et d’autre de l’église : ce sont les rues Berthelot et Pasteur ainsi baptisées vers 1930. Curieux choix d’avoir donné à ces deux rues entourant l’église le nom de savants émérites. Certes Marcelin Berthelot fut un grand savant, chimiste, biologiste…et même ministre de l’instruction publique. Quand à Louis Pasteur il fut peut-être choisi suite à l’hommage rendu par la nation en 1923 à l’occasion du centenaire de la naissance de ce grand scientifique. Le conseil municipal villemurien vota même un crédit de 300 francs  versé à des organisations scientifiques « en reconnaissance à ce bienfaiteur de l’humanité ». (1)

à gauche : entrée de l’église rue Berthelot. à droite : l’entrée projetée rue Pasteur

Le portail d’entrée de l’église donne sur la rue Saint-Michel, l’entrée latérale se fait par la rue Berthelot. Une “fausse entrée “ existe rue Pasteur, parfaitement identique à la précédente… Mais elle n’a jamais été percée. Cette porte latérale devait être l’entrée principale après la démolition projetée de tous les immeubles situés entre l’église et la mairie actuelle (1857). Une partie (la moitié) seulement a été abattue : c’est l’actuelle place Charles Ourgaut.

Pendant très longtemps ces deux rues ont porté un seul et même nom : la rue Blessou. Un habitant de la rue en est-il à l’origine ? Peut-être, car le compoix de 1584 signale qu’un certain Anthoine Blessou « tient maison » dans cette rue. La rue Blessou s’appellera ainsi  jusqu’en 1926 avec toutefois, une toponymie fluctuante.

La rue Pasteur

Ainsi le recensement de 1825 et 1832 parle de « Place et rues de l’église ». Ceux de 1836 et 1866 précisent « Rue Blessou et tour de l’église ». En 1856, 1901, 1906, 1921 on simplifie, les deux rues s’appellent « Rue de l’église ». Enfin, en 1926 les deux rues deviennent distinctes  « Rue Blessou et rue de l’église » qui deviendront respectivement rue Berthelot et rue Pasteur en 1931.

La rue Pasteur est la plus étroite, la plus sombre, pendant très longtemps seulement trois familles y vivaient, les anciens se souviennent du tonnelier François Delprat (son atelier était avenue du Quercy) et du tailleur Gustave Boyer dans la maison faisant angle avec la rue Saint-Michel.

Plus large et plus aérée et donc plus vivante, la rue Berthelot abrite encore aujourd’hui une bonne dizaine de foyers. Depuis près de deux siècles La maison à l’angle de la rue Saint-Michel est la propriété de la famille Sicard, charcutiers puis bouchers depuis 6 générations, Antonin et Pierre étant les derniers à tenir commerce. Deux autres artisans ont habité la rue, Marcel Nourrit, plombier-zingueur et Antonin Fauré « Le Béouzou » entrepreneur en maçonnerie dont l’épouse, Joséphine  fut de longues années carillonneuse de l’église Saint-Michel.  Ont également habité la rue dans la première moitié du 20e siècle, Marius Faillères «  Le Tchou »  menuisier et Antoine Gay « Callor » épicier place de l’Hôtel de Ville (Auj. l’Office de Tourisme) puis agent des assurances “l’Abeille”.                  

La rue Berthelot

JCF /AVH septembre 2022

Notes :

(1) Durant les premières décennies de la Troisième République, diverses cérémonies furent organisées en l’honneur de la science ou d’un savant : jubilés (en l’honneur de Louis Pasteur en 1892, de Marcelin Berthelot en 1901) ; funérailles nationales ou aux frais de l’État (celles de Claude Bernard en 1878, de Paul Bert en 1887, de Pasteur en 1895, de Berthelot en 1907), inauguration de statues, etc. Parmi toutes ces cérémonies, le banquet de la Science, encore dit « banquet Berthelot », qui se déroula le 4 avril 1895, constitue un temps fort dans la querelle dressant l’une contre l’autre la science et la foi. Certains savants avaient exprimé, parfois avec lyrisme, la certitude qu’ils éprouvaient de voir triompher un monde pénétré par les sciences, « un monde désormais sans mystère », pour reprendre la célèbre expression de Marcelin Berthelot… (Sources : Jacqueline Lalouette, Le banquet Berthelot, dans La République anticléricale, Le Seuil, 2014)

Sources :

Compoix et cadastres, commune de Villemur-sur-Tarn, Archives Départementales de la Haute-Garonne.

Commune de Villemur-sur-Tarn, listes nominatives (1817 à 1866) et recensement de la population (1896 à 1936) Archives Départementales de la Haute-Garonne.

Illustrations :

Archives des Amis du Villemur Historique ; Archives départementales de la Haute-Garonne ; photographies JC.François, Guy Vignals.

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