22 novembre 1940: l’arrivée des réfugiés lorrains à Villemur.

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Il y a 80 ans…

22 novembre 1940: l’arrivée des réfugiés lorrains à Villemur.

 

En ce début septembre 1939, à des centaines de kilomètres de Villemur,

le sort de milliers de mosellans est entrain de basculer.

Dès le 1er septembre, les autorités françaises donnent l’ordre d’évacuation d’une large bande de terrain entre la ligne Maginot et la frontière allemande. Environ 300.000 habitants sont déplacés essentiellement vers la Charente, la Vienne, et, pour les mineurs lorrains vers le Pas-de-Calais et la Loire. Après la déclaration de guerre le 3 septembre, va suivre cette période de statu quo appelée  « la drôle de guerre » jusqu’à la foudroyante l’offensive allemande du 10 mai 1940, prélude à la bataille de France et à l’écroulement de nos armées.

place st jacques metz

1. 15 août 1940 : manifestation patriotique place Saint-Jacques à Metz.

Le 17 juin les allemands entrent dans Metz déclarée « ville ouverte » , le lendemain le préfet Bourrrat est mis en résidence surveillée. Ce n’est que le début de la répression brutale et de la germanisation qui s’abat sur les mosellans. Après l’entrée en vigueur de l’armistice le 22 juin, interviennent les premières mesures de spoliation et d’expulsion fondés sur la race : les juifs dans la région de Thionville mais aussi les Africains, asiatiques, et Français de l’intérieur. (1)
Le 7 août Joseph Bürckel, un fidèle d’Hitler, est nommé chef de l’administration civile en Lorraine, la Moselle est bien annexée. Elle l’est de fait puisqu’aucun traité n’entérine cette situation. L’Etat français proteste timidement mais en vain. Metz c’est désormais l’Allemagne, Nancy, la France, occupée certes mais la France. Entre les deux, une frontière gardée par des douaniers armés et accompagnés de chiens. (2)

Les événements s’enchaînent ensuite, le 8 août le préfet Charles Bourrat est expulsé et reconduit à la frontière. Le 15 août, une manifestation patriotique place Saint-Jacques à Metz rassemble des milliers de personnes venues fleurir de bleu-blanc-rouge la statue de Notre-Dame.
La réaction des allemands est immédiate :  l’expulsion le lendemain de 4 000 mosellans dont l’évêque Monseigneur Heintz.
Une deuxième vague d’expulsions, entre le 28 août et le 18 septembre concerne 18.000 mosellans. Sont principalement visées les personnes de culture francophile (Adhérents au Souvenir Français, (3) membres de l’Association des Malgré-Nous, fonctionnaires,  élus, enseignants qui ont combattu la langue allemande). Dans le même temps on assiste à un retour massif des évacués du Pas-de-Calais, de la Vienne et des deux Charente. Sur les 300.000 mosellans qui ont fui en septembre 1939, 70.000 choisissent de ne pas rentrer, un peu plus de 20.000 seront refoulés par les allemands.

burckel

2. 21 septembre 1940 : entrée de Bürckel dans Metz par la Porte des Allemands

Le 21 septembre Bürckel entre officiellement à Metz. Il annonce d’autres expulsions inévitables : français ou allemand il faudra choisir « On ne mendiera pas son adhésion à un lorrain. Etre allemand est une grâce et un honneur » Son plan, le transfert vers la zone libre de 100.000 mosellans de langue française ou de sentiments français, et le désir de coloniser la Moselle rurale avec des paysans sarrois. Avec l’aval de Ribbentrop ministre des affaires étrangères, et de Hitler, Bürckel va pouvoir mettre son plan à exécution, à savoir germaniser la Moselle dans un délai de 10 ans et effacer toute « présence française pendant les vingt années de séparation de la Lorraine avec l’Allemagne » (4). 

obliteration allemande

3. 21 août 1940 : premier jour d’oblitération avec un timbre allemand

Très rapidement les noms des communes sont germanisés ainsi que les noms des rues, des commerces… Les statues à la gloire des héros français sont démontées, la presse française ne parait plus. Déjà le 21 août les timbres français ont été remplacés par un timbre allemand de type « Hindenburg » surchargé « Lothringen ». A la rentrée d’octobre 1940, les livres scolaires sont en allemand ! Début novembre un recensement est effectué, des listes établies fondant leur jugement sur la nationalité déclarée par les chefs de famille et la langue parlée à la maison. Dès lors, entre espoir et crainte, chacun prend ses dispositions, se prépare au pire.

quai gare metz

4. Novembre 1940, sur les quais de la gare de Metz.

Le lundi 11 novembre, la troisième vague d’’expulsions débute.
Montois-la-Montagne, le mercredi 20 novembre 1940 . Dans ce petit village des environs de Metz, un scénario sinistre se déroule : des autobus stationnent au centre du village, des soldats en uniforme, formulaire d’expulsion à la main cognent à la porte des maisons  : « Raus ! » (Dehors ! ) La famille de mes grand-parents fait partie de ces infortunés !  Deux heures au maximum pour rassembler les effets, 50 kg de bagages et 2000 francs par personne. Dans l’affolement on prend ce qui est inutile, on oublie l’essentiel,  on jette un dernier regard à sa maison, sa rue, son clocher… Direction Metz, la gare de marchandises. Nouvelle cohue sur les quais, au milieu des cris de colère, des larmes. Les rames de vieux wagons en bois de 3e classe attendent…

depart refugies

5. Le départ des réfugiés mosellans en gare de Metz

Dans l’après-midi le convoi s’ébranle. La peur au ventre à cause de l’incertitude de la destination, on longe la vallée de la Moselle, Ars, Novéant, bientôt Nancy. La nuit tombe, avec le couvre-feu les gares ne sont pas éclairées, on a du mal à se repérer. Le train fait des arrêts fréquents en pleine campagne. Voilà Dijon, puis le passage de la ligne de démarcation, et le soulagement  quand on réalise que l’on se dirige vers le sud et non vers l’Allemagne.
En gare de Lyon-Brotteaux au matin, les officiels sont là, la musique également qui joue « La Marseillaise » et la  » Marche Lorraine »,  la Croix-Rouge qui offre une petite collation, du lait pour les enfants. Deux heures plus tard le train repart vers la vallée du Rhône…

 

Retour à Villemur.
En octobre 1939, le maire Désiré Barbe réunit son conseil municipal dans le but de « constituer des comités d’accueil pour venir en aide à tous ceux qui souffrent de cette dure épreuve imposée par l’Allemagne, en faisant appel au patriotisme de tous. » (5) C’est ainsi que va naître le Comité d’Entraide, présidé par André Brusson, composé de membres du conseil municipal et d’un nombre à peu près équivalent de bonnes volontés. Ce Comité viendra en soutien du comité local de la Croix-Rouge et complètera l’aide des organisations d’état. Désiré Barbe signale aussi que, répondant à une circulaire émanant de la Préfecture, il a été fait un inventaire des immeubles pouvant être réparés et mis par la suite à disposition des réfugiés.
Après l’offensive allemande du 10 mai 1940, toutes ces dispositions vont bientôt être mises en application par l’arrivée massive des réfugiés belges fuyant l’intrusion allemande sur leur territoire. Les premiers réfugiés arrivent à Villemur le 16 mai 1940, ils seront bientôt plus de 1.200 à trouver refuge dans notre ville. Ils y resteront trois mois avant de repartir vers leur pays à la fin du mois d’août. A cette époque-là environ 200 réfugiés de nationalités diverses sont encore à Villemur.

presse locale

6. Dans la presse locale du mois de novembre 1940

Personne ne se doute à ce moment là qu’un nouvel épisode douloureux va survenir dans les mois suivants, personne dans la région ne se doute des événements qui se déroulent en Lorraine. A la mi-novembre, quotidiennement, les journaux « La Dépêche » et « le Midi Socialiste » annoncent l’arrivée de « Lorrains de langue française » dans les départements voisins, 1.250 à Auch le 16 novembre, 900 à Montauban le lendemain. Ce même jour un convoi entier est dirigé vers Muret et Saint-Gaudens. Le 21, le Lauragais reçoit un fort contingent de réfugiés, d’autres convois sont dirigés vers le Lot, le Tarn-et-Garonne…

arrivee des refugies

7. 21 novembre 1940 : L’avis d’arrivée des réfugiés à Villemur-sur-Tarn

Le 21 novembre dans la nuit, un de ces trains, parti de Metz la veille,  arrive en gare de Toulouse. Après un long arrêt, au matin il se dirige vers  Montauban, et la vallée du Tarn. A chaque gare le convoi fait halte et le village accueille son lot de réfugiés en fonction des disponibilités de logement.
En milieu de matinée, ce vendredi 22 novembre, le train arrive à Villemur où la mairie a reçu un avis de la préfecture notifiant l’arrivée de 300 personnes. Le maire Désiré Barbe est là pour les accueillir accompagné par le Comité d’entraide et des dames de la Croix-Rouge. Ils descendent du train, harassés par le voyage, 2 jours et 2 nuits dans des wagons de bois sans confort ni toilettes. Sur le parvis de la gare les voilà qui se regroupent par familles et par villages. Ils sont originaires d’Ars-sur-Moselle, (94 personnes) de Montois-la-Montagne (66 personnes avec à leur tête le maire du village, Léon Nicloux, et le curé Victor Schoeffler), de Maizières-lès-Metz (35 personnes) et d’autres localités pour la plupart du canton de Metz-Campagne. De leur côté une cinquantaine d’habitants de Talange  prend la route de Villaudric :
« Nous, on avait notre curé, c’était notre chef « les Talange on se met tous ensemble » Nous la destination c’était Villaudric. Nous sommes montés dans un grand camion de Brusson, je me rappelle toujours de ça, un grand camion pas bâché, qui servait au transport, on ne savait pas où on allait. On se met à rouler, tout d’un coup ça montait, c’était la côte de Villaudric, et puis 200m plus loin on est arrivé devant la mairie. Là il y avait le maire qui nous attendait, la seule personne. » (6)

Le train poursuit son périple, fait halte à la gare de La Magdeleine où une trentaine de réfugiés d’Ars-sur-Moselle, Woippy, Rombas seront accueillis à Mirepoix-sur-Tarn. Les villages voisins de Villematier, Bondigoux, Layrac-sur-Tarn recevront également leur lot de réfugiés.  Plus loin à Bessières descend un gros contingent d’habitants d’Ars-sur-Moselle et de Rombas.  Le train se dirige ensuite vers le département du Tarn, où 5 trains de réfugiés arriveront en novembre, chiffre identique en Haute-Garonne.

GARE VILLEMUR

8. La gare de Villemur où sont arrivés les réfugiés le 22 novembre 1940

avenue de la gare

9. L’immeuble de droite est l’ancien Hôtel-Restaurant Pendaries, au bout de l’avenue menant à la gare.

A Villemur, au bout de l’avenue de la Gare, les réfugiés arrivent à l’Hôtel-Restaurant Pendaries où un repas leur est servi dans les vastes salles annexes. « Les haricots que Madame Pendaries nous a servi étaient à l’eau, mais on était morts de faim, on les a mangés quand même ».(7)

Dans l’après-midi, le cortège traverse le Tarn direction le Moulin (La Tour de Défense) où les 260 personnes vont être hébergées provisoirement sans aucun confort dans un bâtiment assez vétuste, ouvert aux courants d’air. A l’étage des lits de camp sont alignés, mais dans les autres pièces, en guise de lit, de la paille de maïs avec encore quelques épis qui mâchaient les côtes.  « On logeait tout au fond du Moulin dans la dernière pièce. Il n’y avait pas d’intimité, alors les anciens avaient taillé un drap tenu à bout de bras pour que les dames puissent se changer ! » (8)  Voilà leur premier contact avec Villemur qui ne fut guère réjouissant !

vieux moulin

10. Le vieux Moulin de Villemur

Le « provisoire » durera de quelques jours à quelques semaines, le temps de loger décemment tout ce monde. « Nous, on a été rue Fieuzet, sans eau, sans électricité et sans WC. C’était taillé dans le coteau, quand il pleuvait l’eau dégoulinait de la paroi, c’était la terre, quelle humidité là-dedans. On nous a donné des lits en bois avec de la paille. On a passé l’hiver là. Mme Brusson nous a amené un petit fourneau bas, sur 3 pieds, avec les tuyaux. On avait faim, pas d’eau, maman avait honte.» (9)
Pour ces déracinés une autre vie commence, où il faut se reconstruire, réapprendre à vivre dans l’inconfort de logements de fortune, avec les premiers mois, la méfiance née des différences de coutume, et de langue avec parfois aussi l’hostilité  « Pour certains on était les Boches de l’est » (10)  Mais peu à peu, devant leur détresse, le cœur des villemuriens va parler, et les gestes de solidarité se multiplier. D’autre part, tout au long de ces années de guerre, Il ne faut pas oublier l’aide apportée par Comité d’Entraide, le comité local de la Croix-Rouge, la municipalité de Villemur. Il serait injuste d’oublier le rôle des entreprises locales, la manufacture de pâtes Brusson Jeune et la Société Générale d’Equipements pourvoyeuses d’emplois et d’aides au ravitaillement en bois de chauffage. 

Au cours de l’année 1941, devant les menaces de répression allemande, d’autres mosellans viendront grossir la communauté lorraine de Villemur et des alentours. (11) Au fil des mois l’implication des lorrains dans la vie sportive, (l’éclosion de l’équipe de football) dans la vie religieuse « Le premier contact vraiment c’était la chorale beaucoup de lorrains en faisaient partie dont mon père et c’est là que les gens ont commencé à nous apprécier ils ont dit c’est des gens qui sont honnêtes des braves gens donc on a commencé tout doucement à avoir des amis »,(12)  dans le monde du travail (par l’apport des ouvriers spécialisés dans la Société Générale d’Equipements) permettra leur intégration dans la vie locale et rendra leur exil moins douloureux. Notons aussi l’implication de certains d’entre eux dans la Résistance locale.

Ainsi, après quelques mois difficiles, lorrains et villemuriens vont apprendre à se connaître, à s’apprécier et même s’aimer comme en témoignent les nombreux mariages entre autochtones et réfugiés qui jalonneront les années de guerre et d’après-guerre.
Alors au printemps 1945, lorsque pour les lorrains viendra l’heure du retour, c’est une foule émue, les larmes aux yeux qui les accompagnera jusqu’à la gare.

 

arret expulsions

L’arrêt des expulsions.

Entre le 11 et le 21 novembre, 66 trains sont passés en gare de Lyon-Brotteaux, selon Les listes de la Préfecture, 56.264 mosellans ont été emmenés en zone libre. En même temps, l’office d’information français annonce que sur ordre d’Hitler, les expulsions sont arrêtées. En effet, le Führer daigne enfin recevoir l’ambassadeur Abetz qui plaide en faveur de l’arrêt des expulsions. Hitler l’écoute et ordonne au Gauleiter Bürckel que toutes les évacuations doivent immédiatement stopper. Le 22 novembre au matin, Bürckel fait placarder une affiche annonçant la fin des opérations d’expulsion.
Le 30 novembre la Moselle est rattachée à la Sarre et au Palatinat pour constituer le Gau Westmark   (« Marche de l’Ouest ») (13)

Les différents volets de cette période feront l’objet d’autres articles dans les mois prochains.

 

JCF / AVH  22 novembre 2020

 

 

Mes remerciements
à Monsieur Philippe Wilmouth Président de l’AS.CO.M.E.MO.* (ASsociation pour la C0nservation de la MÉmoire en MOselle en 1939-1945 », qui m’a permis d’utiliser citations et illustrations de son ouvrage cité dans les sources.

à Sylvia Terjanian des Archives Départementales de la Haute-Garonne 
à Jean Marzorati pour son aide précieuse, notamment pour le recueil des témoignages de Madame Simone Eberhard et de Monsieur Jean Antoine.
à Catherine Wagner, Guy Houvert et Bernard Missler des « Amis du Vieux Montois »

Notes :

(1) ) Français de l’intérieur : Pour les Alsaciens et les Mosellans, la partie de la France qui exclut l’Alsace-Lorraine. Cette expression est le pendant de la « France de l’extérieur » utilisée par le gouvernement français pour désigner l’Alsace-Moselle pendant leur annexion par l’Allemagne (1871–1918)
(2) Philippe Wilmouth, Mémorial des expulsés mosellans en 1940-45
(3) Souvenir Français : Créé en France en 1887, pour maintenir le souvenir de la guerre de 1870 ainsi que les valeurs de la France et de la République. Ses objectifs sont de conserver le souvenir de ceux qui sont morts pour la France, d’entretenir les monuments élevés à leur mémoire et de transmettre le flambeau du souvenir aux générations successives.

(4) Philippe Wilmouth, Mémorial des expulsés mosellans en 1940-45
(5) Villemur-sur-Tarn, délibérations du conseil municipal, 1D 28, (24/11/1935 au 19/1/1948)
(6) Souvenirs de Jean Antoine (†) 
(7) Souvenirs de Madame Simone Eberhard née Bintner.
(8) Souvenirs de Charles Arnould (†)
(9) Souvenirs de Madame Simone Eberhard
(10) cité par tous les témoins de l’époque
(11) En avril-mai 1941, les Mosellans ne se reconnaissant pas allemands ont la possibilité d’opter pour la France; Des expulsions individuelles se poursuivent jusqu’au 5 janvier1943.
(12) Souvenirs de Madame Marie-Thérèse Picard
(13) Le Gau Westmark est une subdivision administrative territoriale du Troisième Reich, en vigueur de 1940 à 1945, durant la Seconde Guerre mondiale. Composé de la Sarre, du Palatinat et de la Moselle, le Gau Westmark était l’un des quarante-trois Gaue (districts) de l’Allemagne nazie.

Sources :

– Philippe Wilmouth, «50 kg de bagages 2000 francs » Mémorial des expulsés mosellans en 1940-45. Edité par ASCOMEMO 39-45 Hagondange 2003.
– Un exil intérieur, L’évacuation des Mosellans septembre 1939-octobre 1940 Editions Libel 2009
– De gré ou de force, l’expulsion des Mosellans, 1940-1945, textes de Benoît Charenton, Jean-Eric Jung, Philippe Wilmouth, en partenariat avec l’ASCOMEMO .Editions Libel 2010.
– Archives Départementales de la Haute-Garonne. (Fonds Brusson 98 J)
– Archives communales de Villemur-sur-Tarn.
– Témoignages et souvenirs de Mesdames Simone Eberhard, Marie-Thérèse Picard et Messieurs  Jean Antoine,(†) Charly Arnould (†) et Marcel François(†) .
– Rosalis, bibliothèque numérique de Toulouse.

Illustrations :

1,2,4,5 : ASCOMEMO, 3 : coll. Marcel François 6 : Rosalis. 7 : Archives Départementales 31. 8, 10 : archives AVH. 9 : Jean-Claude François

* ASCOMEMO : Association pour la Conservation de la Mémoire de la Moselle en 1939/45.
Musée de la Mémoire mosellane en 1939-1945.  ESPACE MEMOIRE 7 rue du Docteur Viville 57300 HAGONDANGE 03.87.72.08.65 http://ascomemo.chez.com/

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