Les premières sociétés sportives à VILLEMUR
1907-1912
Dans un premier chapitre, avant de parler de nos premières sociétés sportives, il faut rappeler les circonstances historiques et le contexte politique dans lesquelles elles furent créées.
Rappel historique
À partir de 1879, avec l’arrivée des Républicains au pouvoir (Jules Grévy), une politique scolaire dynamique est perceptible à travers l’enseignement patriotique et militaire. Entre 1880 et 1882, des initiatives voient le jour dans les grandes villes mettant en forme l’instruction militaire adaptée aux enfants dans le cadre de l’école. Elles s’inspirent en partie de la création des lycées par Napoléon Ier en 1802, où les exercices militaires étaient intégrés à l’enseignement, faisant office d’éducation physique mais aussi du modèle initié en Suisse par le pédagogue Pestalozzi à l’époque napoléonienne (1).
L’objectif de cette éducation vise à créer un citoyen connaissant ses devoirs envers la patrie (devoir civiques et militaires) et à transmettre aux enfants les valeurs de l’armée (obéissance, discipline…) tout en leur donnant une première connaissance des exercices militaires et de gymnastique.
La gymnastique (un moyen de développer les forces physiques des futurs soldats) et les exercices militaires qui se généralisent dans les écoles, sont rendus obligatoires par la loi du 27 janvier 1880 et le décret du 28 mars 1882. Lors de son congrès de 1881 la Ligue de l’enseignement soutient cette démarche, et le ministre de l’Instruction publique, Paul Bert, instaure l’obligation de la gymnastique et des exercices militaires dans les écoles primaires.
En plus de l’instruction morale et civique (qui remplace les cours d’éducation morale et religieuse), la loi du 28 mars 1882 en France met en place « pour les garçons des exercices militaires » (et « pour les filles, les travaux à l’aiguille »)
Ces entraînements militaires scolaires trouvent un cadre dans les lois Jules Ferry votées en 1881-1882 sur l’école primaire gratuite et obligatoire où, après la défaite de 1870 contre la Prusse et de la perte de l’Alsace-Moselle un esprit « revanchard » est entretenu par des leçons de morale et un patriotisme exacerbé.(2) C’est Jules Ferry qui proclame :
« Nous voulons pour l’école des fusils ! Oui le fusil, le petit fusil que l’enfant peut manier dès l’école ; dont l’usage deviendra pour lui chose instructive ; qu’il n’oubliera plus, et qu’il n’aura plus besoin d’apprendre plus tard. Car ce petit enfant, souvenez-vous en, c’est le citoyen de l’avenir, et dans tout citoyen, il doit y avoir un soldat toujours prêt » (extrait du discours aux instituteurs du 18 septembre 1881). (3)
Le décret du 6 juillet 1882 marque donc la naissance officielle des bataillons scolaires. Alors que le service militaire coûte cher à la Nation, l’idée que sa durée soit réduite, si les garçons sont déjà initiés à l’école, est une des raisons qui fait plier le Ministère de l’Instruction Publique jusque-là réticent aux bataillons scolaires. L’activité des bataillons scolaires cesse progressivement entre 1890 et 1893.
Ce système a-t-il existé à Villemur ? Rien ne permet de l’affirmer. Toutefois, dans une délibération du conseil municipal datée de mai 1883, le maire Emile Castella donne lecture d’une récente lettre de M. le Préfet en date du 23 avril « qui engage le conseil municipal à faire l’acquisition de fusils scolaires poinçonnés par l’autorité militaire ; le conseil ne connaissant pas le prix de ces fusils, prie M. le Maire de s’en enquérir afin de voir lequel serait le plus avantageux ». (4)
Succédant aux bataillons scolaires théoriquement obligatoires, des organismes locaux s’efforcent avant 1914 de préparer les jeunes gens au service militaire, c’est la future Préparation Militaire que l’on pouvait suivre auparavant dans un régiment. Elles ont des noms variés : société de tir, société ou association gymnique, jeunes chasseurs, etc. Leurs fondateurs sont des officiers retraités ou de réserve, des instituteurs patriotes, des prêtres sportifs, etc. On s’y entraîne au tir, on prépare revues et défilés, on lit le manuel d’infanterie et on fait du sport.
Progressivement le Ministère de la Guerre encadre ces sociétés et procède à l’agrément des plus sérieuses, ainsi un sous-officier venu d’une caserne voisine y enseigne l’utilisation du fusil Lebel, etc. Il y a environ 4 000 sociétés de Préparation Militaire, réunis en Union nationale, en 1910. (5)
Après la lecture de ces lignes, on comprend mieux comment les premières sociétés sportives se sont créées à Villemur en s’inscrivant peu à peu dans la mouvance des sociétés de préparation militaire.
Les premières sociétés sportives villemuriennes.
Certaines sources ont fait naître la pratique du rugby à Villemur en 1896. Il est fort possible que des jeunes gens aient commencé à pratiquer ce sport à cette date, mais hormis une photo datée de 1910, (?) aucun autre élément d’archive ne vient étayer ce fait, la création officielle de l’Union Sportive Villemurienne pour la pratique « football-rugby », datant de 1912. (6)
Dans la presse du début du XXe siècle, la première mention d’une société sportive à Villemur est à notre connaissance en 1907, celle d’une société cycliste dont le libellé peut faire sourire mais qui n’en était pas moins très sérieuse : « Les Gais Cyclistes Villemuriens ».
Rappelons toutefois que lors des fêtes de la Saint-Michel en 1898 des “courses de vélocipède” ont lieu sur la rive gauche du Tarn et que le gros lot de la tombola est une…bicyclette! L’année suivante au cours de ces mêmes fêtes une “grande couse de bicyclette” a lieu au vélodrome de la gare (le circuit par l’avenue de la gare et retour par l’avenue de Toulouse), en 1901 “grandes courses vélocipédiques” et ce jusqu’en 1906. Il est certain que la première édition du Tour de France en 1903 n’est pas étrangère à l’engouement pour ce sport nouveau.
La première manifestation connue à l’initiative de cette société, est une course cycliste courue le dimanche 16 juin 1907 sur une distance de 50 kms. Le départ est donné devant le café Sabin au carrefour Saint-Pierre et le circuit est ainsi tracé : « Route de Toulouse, route de Montauban à Castres, La Magdeleine, Layrac, Bondigoux et Villemur…Cette petite fête donnée avec le concours de la musique villemurienne ne manquera pas d’éclat et prouvera une fois de plus que la généreuse initiative des membres du bureau de bienfaisance, MM. Cazaux, Courbion et Sicard, très bien secondés par les membres bienfaiteurs, a pleinement réussi. »
L’article de « La Dépêche » relatant l’événement nous apprend également que la distribution des dossards a eu lieu au siège de l’association, le café Calmettes au n°1 de la rue Notre-Dame. (Aujourd’hui le magasin Arts et Couleurs, rue de la République) en 1901 grandes courses vélocipédiques
Qui sont les dirigeants de l’Association :
Jean CAZAUX né en 1872 à Argelès-Gazost , se marie à Villemur en 1898 avec Maria CALMETTES dont les parents sont cafetiers rue Notre-Dame. Il travaille comme électricien-mécanicien à la Manufacture Brusson. Il est aussi carrossier à ses heures, construit le premier autobus reliant Villemur à Toulouse. Commerçant il crée « le palais du cycle et de l’Automobile » Il s’installe place de la mairie avec son fils Pierre dans les années 1925, devient transporteur et crée un commerce de quincaillerie que Pierre, et plus tard son fils Jean feront prospérer pendant des décennies.
Marcellin COURBION né à Puymaurin en 1856 est gendarme à cheval à la brigade de Villemur de 1887 à 1891. A sa retraite, il se fixe à Villemur, on le retrouve en 1906 comme concierge de la Manufacture Brusson Jeune. Son fils Théodore Victor né en 1888 à Villemur fera carrière dans l’armée.
Nous n’avons par contre aucun élément qui puisse identifier de façon certaine le troisième administrateur, Monsieur SICARD. Nous avançons l’hypothèse de Germain SICARD dont la carrière dans l’administration préfectorale a pu être un appui certain pour l’association.
Le secrétariat est assuré par Paul TERMES né à Montauban en 1869, marié à Marguerite TAILHADES, contremaître à la Manufacture Brusson Jeune. Il est par ailleurs le génial inventeur de la Mèche Eureka Termes « Antiseptique idéal de la futaille et de la vaisselle vinaire ».
D’autres courses et excursions sont organisées durant l’été, et le 28 décembre 1907 « Les gais cyclistes villemuriens » donnent une soirée de fin d’année en l’honneur des membres honoraires, membres actifs et leurs familles dans la grande salle du café Léonard.
Mais il faut passer à la vitesse supérieure. Ce jeune club sportif a de l’ambition, et projette la construction d’un vélodrome à Villemur ! Pour cela il fait appel à la mairie et demande une subvention. Le maire Pierre Duran n’est pas contre, souhaitant que si le projet se réalise, la Société devra prêter son concours « les jours de fête nationale ou publiques. » Sylvain Souriac conseiller municipal joue la prudence : le club est de constitution récente, laissons le construire le vélodrome et nous aviserons plus tard ! L’ensemble du conseil se range à son avis. (7)(Délibération du 23/5/1908)
« les Gais cyclistes » ragaillardis, organisent à nouveau une course en ligne de 50 kms le 31 mai « sous les règlements de l’Union Vélocipédique de France ». L’itinéraire, à parcourir trois fois est le suivant : départ devant Usine Brusson, route de Toulouse, La Magdeleine (pont), Layrac, Bondigoux, Allées Notre-Dame, arrivée « chalet Béziat » !
Quand on sait que le dérailleur n’existe pas à à l’époque et quand on connait le pourcentage de la pente pour atteindre la Tour Béziat, chapeau messieurs ! ces braves méritant ainsi le surnom de « forçats de la route » donné aux coureurs du Tour par le journaliste Albert Londres ! Le lundi 5 octobre, dans le cadre des fêtes de la Saint-Michel autre manifestation sur « le circuit de la Gare, course vélocipédique sous les règlements de l’U.V.F, course locale, internationale et d’honneur »
Le 14 février 1909, suite à la demande de subvention formulée 9 mois plus tôt, le maire Duran décide « d’aider la Société Sportive à terminer l’aménagement du terrain où elle établit un vélodrome et un stand de tir. Le conseil reconnaissant les avantages que procurera au commerce local et aux enfants fréquentant les écoles laïques (!) l’aménagement de ce terrain sportif met à l’unanimité à la disposition de cette Société, une somme de 200 francs. Cette somme sera versée après complet achèvement des travaux d’aménagement. » (8)
Nous apprenons ainsi que nos valeureux sportifs travaillent à la construction « d’un terrain de sport où tour à tour se disputeront des concours de tir, de gymnastique, des championnats de football, de cyclisme, etc…» situé entre le chemin de Roussel et la route des Nauses. Grâce à nos “anciens” nous avons obtenu quelques précisions Pierrot Sicard nous a indiqué ce lieu que les anciens appelaient « la vieille piste ». S’il n’en reste aucune trace aujourd’hui, Gérald Boyer se souvient d’en avoir vu les vestiges, dans sa jeunesse des années 40.
L’annonce de l’inauguration du stand de tir est faite par voie de presse dans des termes dithyrambiques (le 22 avril 1909). Pour la première fois dans cet article apparait la nouvelle appellation de la société qui devient « Les gais sportsmen villemuriens ». Deux mois plus tard, le grand jour est arrivé. L’inauguration a lieu le 6 juin sous les auspices de la Société Nationale de Tir et de la Fédération Réunie des sociétés de Tir de l’Ariège et de la Haute-Garonne. Sur le pas de tir mesurant 145 X 15 mètres une kyrielle d’épreuves sont organisées : « Le challenge Emmanuel » tir à 100m sur silhouettes, concours fédéral et régional, concours scolaire et pour dames… etc.
Parmi les personnalités présentes, le Lieutenant-colonel Coussaud-Dullié, président de la Société Nationale de Tir, le général Rouvray, commandant le 17e Corps d’Armées, M.Paul Viguié, préfet de Haute-Garonne, Pierre Duran premier magistrat de Villemur, l’ensemble des maires du canton…
Les sociétés affilées et non-affiliées sont invitées à ce concours et « MM les instituteurs principalement sont engagés vivement à y conduire leurs scolaires et post-scolaires, pour bien démontrer l’effort accompli par eux ».
De nombreuses sociétés entendent l’appel et envoient leur délégation pour cette inauguration, venant en majorité de la Haute-Garonne : Estancarbon, Amicale Sportive d’Auterive, Boisredon, Avenir saint-lysien de Saint-Lys, Etoile de Pagien, Montastruc, Blajan, Croix-Daurade, l’Auterivaine, Vélo-Sport de Lalande, Bazus, Buzet-sur-Tarn. Les départements voisins sont aussi présents, Pont-de-l’Arn, la Forcelaise de Lavaur,(Tarn) Lafrançaise (Tarn-et-Garonne) Aiguillon (Lot-et-Garonne).
Après les épreuves sportives du matin, il est l’heure de passer à table. Les personnalités se dirigent vers l’Hôtel Lormières, le reste des invités se présente sur «l’allée des marronniers » où une table de 100 mètres de long a été dressée. Hélas ! La pluie s’abat, précipitant le repas. A 14 h 30, moment fort de la journée, l’arrivée du Ministre du commerce et de l’industrie Jean Cruppi. Il est reçu à l’Hôtel de Ville par Pierre Duran qui lui présente les maires du canton, puis tout ce beau monde se dirige vers le quartier Saint-Jean voir le ruisseau de Bifranc que le maire voudrait recouvrir et transformer en aqueduc. Promesses de M. Jean Cruppi de se pencher sur le dossier…
Il est temps de rejoindre le stand de tir. Après une démonstration d’escrime, le Lt-Colonel Coussaud-Dullié, président de la Société Nationale de Tir au nom de la Société Nationale de Tir remet à M.Cruppi un magnifique drapeau pour les Gais Sportsmen Villemuriens. Le ministre le transmet à Jean Cazaux « le zélé président de cette société auquel on doit cette journée, Il sera bien gardé ! », s’écrie le récipiendaire.
Le ministre, de retour sur ses terres, devant un auditoire en grande partie acquit à sa cause, remercie les organisateurs, « Dans la fête d’aujourd’hui je vois les prémices de fêtes nouvelles, vous venez de faire une bonne œuvre »., Vient enfin l’heure des récompenses, Jean Cruppi n’est pas venu les mains vides. Avec une infinie largesse les médailles pleuvent : palmes académiques, Mérite Agricole, Médailles d’Honneur en tout genre …
Parmi les décorés, de Villemur et des alentours on peut citer au titre des palmes académiques : MM. Jean Cazaux président de la Société des Sportsmen, Gabriel Dumas juge de paix de Villemur, Pierre Cazergues, instituteur de l’école de garçons de Villemur, Jean Amat médecin de Layrac.
Décorés du Mérite Agricole : MM. Jacques Rouzié de Bondigoux, Antoine Dalfié du Terme, Etienne Malpel, conseiller municipal de Villemur, Pierre Périssé régisseur chez Monsieur de Naurois.
Décorés de la Médaille d’honneur du Travail : M. Jean Gay employé chez Monsieur Sabatié, Mme Elisabeth Barthe employée à la boulangerie Duran…
Médaille d’honneur d’encouragement au bien : M. Terral de Villemur…
Médaille d’honneur Agricole : MM. Pierre Soulassol et Pierre Bourbon, employés chez Monsieur de Naurois à Saint-Maurice. L’opposition se gaussera de ces largesses ! Tandis qu’on lit le palmarès du concours de tir, le ministre le préfet et la plupart des invités se retirent dans le nouveau local du cercle radical-socialiste. Là, pour clore cette belle journée, au milieu de sa famille politique, Jean Cruppi adresse des mots bienveillants à ses fidèles électeurs villemuriens.
Quelques mois plus tard, voilà l’inauguration du vélodrome par une belle journée ensoleillée, le 17 octobre 1909. « L’annonce de courses sensationnelles ainsi que l’arrivée à Villemur dans la matinée de quelques uns de nos plus brillants champions du Sud-Ouest, attirent autour de la piste du Roussel, un public aussi nombreux que choisi qui n’a cessé pendant la durée des courses de manifester aux coureurs ainsi qu’aux organisateurs de la fête, sa plus cordiale sympathie ». A noter, dans la course cantonale, la victoire du régional Bezombes.
Le vélodrome du Roussel, en terre battue, avec ses virages relevés, développait une longueur de 250 mètres.
Le visites des militaires se succèdent le général Rouvray le 6 juin, le commandant Duchêne le 17 octobre… « Les Gais Sportsmen » reçoivent le statut de « société agréée par le ministère de la Guerre » (SAG), qui donne droit à des subventions particulières et à des facilités, comme la délivrance de cartouches gratuites ou l’intervention de conseillers militaires, en échange d’un certain contrôle par l’armée.
Le 17 février 1910 est organisée une grande manifestation « patriotique et sportive” où M. Coumes, capitaine au 133e Territorial, vice-président des sociétés de Tir de l’Ariège et de la Haute-Garonne, donne sous la Halle une conférence publique sur la Préparation Militaire, ses origines, l’éducation physique, et le brevet d’aptitude militaire.
Le banquet servi à l’Hôtel-restaurant Lormières réunit tout un aréopage d’invités parmi lesquels on peut reconnaître quelques villemuriens tels MM. Roques pharmacien, Pommiès, Périssé, Terral, Termes, Calmettes…Après les discours du maire Pierre Duran et de Paul Termes secrétaire de la Société, le café est pris à l’établissement Léonard jouxtant la Mairie, suit enfin la conférence dans laquelle le capitaine Coumes fait l’apologie de la préparation militaire et fait l’éloge des « Gais Sportsmen » pour leur œuvre. A l’issue de la conférence la Société de préparation militaire pour le canton de Villemur a été constituée et la présidence donnée à Jean Cazaux.
Les manifestations sportives reprennent ensuite, ouverture de la saison cycliste le 15 mai au vélodrome du Roussel, courses de vélos et motos le 10 juillet, dans la course locale : 1er Besombes, 2e Lagrange, 3e Lauzeral. Vient ensuite le grand concours national et international de tir du 28 juillet au 7 août. Parmi les différentes épreuves, le Challenge Emmanuel, remis en jeu par les Francs-Tireurs Toulousains, vainqueur de l’édition 1909.
Autres compétions de ce concours, le Challenge Omer-Sarraut destiné aux militaires du 17e Corps d’Armée et le Challenge Paul Bert réservé aux enfants de 10 à 15 ans des écoles laïques de l’Ariège et de la Haute-Garonne. A noter qu’une compétition spéciale est destinée aux dames. Succès énorme de cette manifestation où vont s’illustrer encore les Francs-tireurs toulousains, le 7e de ligne de Cahors vainqueur du concours militaire, et l’école laïque de Villemur qui remporte le chalenge scolaire !
La fin d’année 1910 est marquée par l’inscription des « Gais Sportsmen Villemuriens » au Journal Officiel en tant que société de préparation militaire. Par la suite les manifestations se font plus rares ; courant juin 1911, l’arrivée de la course cycliste Toulouse-Villemur organisée par le Cyclo-Club Alcyon est jugée sur le vélodrome du Roussel. Le 30 septembre 1912, lors des fêtes de la Saint-Michel, des courses pédestres sont organisées par les « Gais Sportsmen » avenue de la Gare et route de Toulouse : courses de vitesse, sauts d’obstacles.
C’est la dernière mention des « Gais Sportsmen Villemuriens » que nous ayons trouvée dans la presse locale. Quelques jours plus tard, le 16 octobre 1912, une vingtaine de jeunes gens se réunissent dans la salle de la Mairie en vue de la pratique des sports et notamment le football-rugby. La querelle des anciens et des modernes a t’elle eu lieu ? On assiste en tout cas a une passation du pouvoir sportif, car bientôt va naître l’Union Sportive Villemurienne.
En bonus, lisez l’article savoureux paru dans « La Dépêche » du 7 juin 1909, relatant l’inauguration du stand de tir et la grande fête mémorable qui suivit. Téléchargez Une fete sportive à VILLEMUR
Bonne lecture !
à suivre…
JCF / AVH Octobre 2021
Mes remerciements :
à Simone Ourmières, Gérald Boyer, Jean-Luc Mouyssac et Pierre Sicard pour leur contribution à cet article.
Notes :
(1) Johann Heinrich Pestalozzi, né le 12 janvier 1746 à Zurich et mort à Brugg le 17 février 1827, était un pédagogue éducateur et penseur suisse, pionnier de la pédagogie moderne La pensée pédagogique de Pestalozzi est considérée comme une référence dans la pédagogie populaire moderne . Son but était de démontrer que la raison et la connaissance humaine pouvaient combattre l’ignorance et atteindre un monde meilleur.
(2) « Bataillon scolaire-préparation militaire, sociétés de tir et de gymnastique » https://humanhist.com/culture/
(3) https://www.alienor.org/publications/aux-armes/armes-scolaires.php
(4) Commune de Villemur-sur-Tarn. 1 D 23 : registre des délibérations du conseil municipal, 1875, 3 janvier-1884, 21 septembre
(5) « Bataillon scolaire-préparation militaire, sociétés de tir et de gymnastique » https://humanhist.com/culture/
(6) “avant même le Stade Toulousain, sous le contrôle du ministère des Armées avec l’aide des officiers du 10e régiment de Dragons de Montauban.” Villemur-sur-Tarn Cent ans de rugby à Villemur (1912-2012), P.Vidal imprimeur, 2012, p.2
(7) Commune de Villemur-sur-Tarn. 1 D 23 : registre des délibérations du conseil municipal, 1875, 3 janvier-1884, 21 septembre
(8) Ibid
Sources :
Archives Départementales de la Haute-Garonne.
Archives communales de Villemur-sur-Tarn.
« L’Union Chéron » : le sport en uniforme (1906-1939), Lionel Pabion, Dans Staps 2020/1 (n° 127), pages 29 à 43 https://www.cairn.info/revue-staps-2020-1-page-29.htm
« Bataillon scolaire-préparation militaire, sociétés de tir et de gymnastique » https://humanhist.com/culture/
Rosalis, la Bibliothèque numérique de Toulouse, Presse régionale “La Dépêche” “Le Midi Socialiste” “L’Express du Midi”
Illustrations :
1, 2, 5, 10: Wikipedia 4, 11 : Rosalis 3, 6, 8 : Coll J-C François 7 : A.D. Haute-Garonne 9. Fonds Vignals 12 : coll Jean-Luc Mouyssac 13 : Journal Officiel, Gallica Photo de fin d’article, groupe de cyclistes : Simone Ourmières.