La place du Souvenir
1. Sous l’Ancien Régime
Passé le pont sur le Tarn, avant de s’engager dans la Rue de la République, la place du Souvenir s’ouvre à notre vue, avec sa double rangée de platanes au garde-à-vous sous les ordres du fier poilu du monument aux morts.
C’est certainement la plus jolie place de la ville, dont l’apparence actuelle remonte à la fin du XVIIIe siècle, et dont l’existence est jalonnée d’événements marquants de l’histoire de la ville.
Sur le livre terrier de 1583, le « barry Notre-Dame » n’est composé en fait que de jardins, au-delà des murailles de la ville. (1) Ce même compoix fait entrevoir à cet endroit, l’existence d’un couvent où les religieuses nommées les nonaines de Villemur, « ont maison, église, terre, patus ». Elles ont quitté la ville à une date indéterminée pendant les Guerres de Religion. (2)
Après 1635, le château est démantelé, les murailles subsistent, la ville a perdu ses fonctions militaires, mais les entrées de la ville sont toujours fermées par des portes, de peur des brigands et des loups. Donc, dans le “barry Notre-Dame”, pas encore de maisons d’habitations, seulement peut-être, quelques masures faisant office de granges. En 1663, alors que, tant bien que mal, catholiques et protestants cohabitent, ces derniers minoritaires, ont perdu leur temple et sont priés d’enterrer leurs morts dans un autre lieu que le cimetière Saint-Jean dévolu aux catholiques.
Après trois ans de tractations, une certaine Suzanne de Coderc cède à perpétuité pour 90 livres aux protestants de la ville, un bout de terre proche du foirail Notre-Dame pour y établir leur cimetière. (3) La rue des Huguenots (appelée jadis « coin des Huguenots ») toute proche est-elle un indice du lieu ?
Le faubourg Notre-Dame est un lieu particulièrement animé car c’est ici, sur le foirail, que se déroulent les traditionnelles foires aux bestiaux (Tout comme sur le foirail Saint-Jean à l’autre extrémité de la ville). Le commerce avec l’extérieur se faisant en grande partie par voie fluviale, le foirail Notre-Dame est un lieu propice puisque communicant directement avec les bords du Tarn ou accostent les gabarres. Contrairement au marché, la foire correspond à une zone d’approvisionnement plus vaste et surtout à des ventes plus importantes en quantité et en valeur, et répondent au besoin des producteurs locaux d’écouler leurs marchandises auprès de marchands de l’extérieur. C’est ici que se trouvait, au bas de la Promenade, un des poids publics de la ville, appelé familièrement “la bascule.“
La paix religieuse et civile étant revenue, la ville, peu à peu va s’étendre vers les faubourgs.
Sur le plan de la ville établi en 1779, tout le côté gauche de la « Promenade de Notre-Dame », c’est ainsi qu’on l’appelle, est construit. L’arrière des maisons donne sur le Fossé Notre-Dame (« le valat », lire balat). La majeure partie du côté droit de la promenade est occupé par quelques jardins sur le haut et surtout par « le magasin à tenir du bois de Monsieur le Vicomte », (Actuellement le Crédit Agricole), un grand bâtiment d’environ 37 mètres de long sur 17 de large, avec un portail à chaque extrémité. Au fond de la place, débouche l’impasse du château qui mène à quelques jardins à flanc de coteau ; c’est aussi l’arrière des maisons – la plupart traversantes – situées sur la place du 4 septembre. Au fond de la place, côté droit, la rue de la côte, appelée aussi « la côte Béziat » qui grimpe vers la Croix de la Peyre. En 1779, si seulement une grange et une maison d’habitation sont répertoriées, tout cet espace entre impasse du château et rue de la côte se couvrira d’habitations à partir du milieu du 19e siècle.
2. La Révolution
La promenade Notre-Dame va servir d’écrin à un événement mémorable le 14 juillet 1790. C’est ici qu’est célébrée la Fête de la Fédération, premier anniversaire de la prise de la Bastille. Ce n’est certes pas le cadre pompeux du Champ de Mars, mais la Promenade rassemble ce jour-là autour de la population toutes classes confondues, le tout Villemur officiel : Jean-André de Vacquié le maire, le procureur Pierre Belluc, Pierre Rouère, le curé accompagné de ses vicaires, Monsieur de Maichens lieutenant-colonel de la Légion… et même Madame de Ménoire épouse du désormais ex-seigneur et vicomte.
Que du beau monde sur l’Autel de la Patrie où Monsieur de Vacquié prononce le serment d’union. Chacun des assistants y adhère en levant la main et disant les mots « je le jure »…
La réception qui suit regroupant une centaine de convives se déroule dans le réfectoire des Pères Capucins au faubourg…Saint-Jean ! (4)
Hélas ! Les lendemains politiques ne furent pas à la hauteur des espérances.
C’est ici également que sont plantés les arbres de la Liberté : « Le conseil (municipal) a délibéré que le 30 ventôse an II (20 mars 1794) il serait planté deux jeunes ormeaux avec leur racines, l’un au faubourg de la Révolution (faubourg Saint-Jean) et l’autre au faubourg sans culottes (faubourg Notre-Dame) à laquelle plantation seront invités tous les corps constitués et la société populaire. » (5)
3. La statue de la Vierge.
Pendant des années la statue de la Vierge était donnée comme ayant été érigée en 1910 voire en 1912.
Des recherches récentes nous ont amené à réviser ces dates.
Sur le piédestal en briques rouges qui a subi l’outrage du temps et des couches de peinture, on a de la peine à déchiffrer les inscriptions. Toutefois on peut y lire ou deviner :
La lecture attentive des délibérations du conseil municipal de Villemur nous a donné un début de réponse. Le 21 novembre 1875, au cours d’une de ces séances, Hippolyte Vieusse étant maire, un de ses adjoints Jean-Marie Elie Brusson, demande au conseil la concession gratuite du terrain nécessaire pour établir, sur la promenade Notre-Dame et dans l’axe de cette allée, un monument avec piédestal destiné à supporter une statue de la Vierge. Il précise prendre à sa charge tous les frais de ce monument et en fait d’ores et déjà don à la ville.
Le conseil, après une courte discussion sur la préférence à accorder à divers autres lieux pour l’érection de cette statue, et se faisant l’interprète de la population de Villemur, remercie Monsieur Brusson de cette libéralité et accorde la concession et l’autorisation demandées. (6)
Rappelons que c’est en 1875 que Jean-Marie Elie Brusson, le manufacturier transfère sa fabrication de pâtes, du Moulin de la Tour vers la rive gauche. Simple coïncidence en relation avec sa réussite dans son nouveau métier ?
Une autre raison plus tangible est que cette statue dédiée à l’Immaculée-Conception devait perpétuer le souvenir d’une mission prêchée par deux missionnaires de l’Ordre de Saint-Dominique au cours du mois de janvier 1876. (7) Elle célébrait le centième anniversaire d’une mission datant de 1776, une croix avait été plantée à cette occasion près de l’ancien hôpital Saint-Jacques. (8)
Vingt-cinq ans plus tard, en mai 1910, le curé Joseph Maurette fait demander à Mgr l’archevêque Jean-Augustin Germain, l’autorisation de faire donner une mission à Villemur, pendant l’Avent, par le père Bertrand Jean-Baptiste Briffon, ex-vicaire de Villemur, demeuré très populaire. Cette Mission est alors dédiée à l’intention de tous les prêtres ayant exercé leur ministère à Villemur.
On retrouve effectivement la trace de la visite du Père Briffon à Villemur le 20 novembre 1910, Mission ouverte le 4 décembre, deuxième dimanche de l’Avent. (9)
La statue de la Vierge érigée en 1876 est en fonte, provenant des fonderies Fourment Houille et Cie au Val d’Osne dans la Haute-Marne, qui ont racheté en 1867 la société créée à l’origine par Jean-Pierre-Victor André. Le nom de Fourment Houille et Cie – Val d’Osne figure sur une plaque aux pieds de la Vierge. On peut lire sur le côté droit, une autre plaque, abîmée, gravée F(ois) Yarz et Cie à Toulouse. François Yarz tenait un grand établissement de quincaillerie à Toulouse, au 21 de la rue de la Trinité. Il était le revendeur des fontes du Val d’Osne et c’est par son intermédiaire que fut fait l’achat de cette statue.
La Vierge, comme relaté plus haut, est installée sur un piédestal de briques rouges, le soubassement étant en béton.
Elle se tient debout sur une lune, et foule un serpent à ses pieds. Ses mains sont ouvertes, l’une vers le ciel, l’autre vers la terre. Elle porte une couronne étoilée.
Cette statue a été fondue sur le modèle dit de « La Vierge de Rome ». En souvenir des fêtes inoubliables de la proclamation du dogme de l’Immaculée-Conception en 1854, le pape Pie IX décida de la création de deux monuments remarquables : la salle dédiée à Marie au Vatican, chantier réalisé par le peintre Francesco Podesti, et la colonne de l’Immaculée sur la place d’Espagne à Rome. La statue de la Vierge au sommet de la colonne est l’œuvre du sculpteur Giuseppe Obio de Modène et fut exécutée selon les prescriptions même de Pie IX, la bénédiction du monument fut célébrée le 8 septembre 1857…deux mois après la pose de la première pierre de l’église Saint-Michel !
La mémoire collective des villemuriens rapporte que la statue de la Vierge a été repeinte (en 1935 ?) grâce à la générosité d’un groupe de personnes du quartier. Leur billet collecté sortit gagnant à un tirage de la Loterie Nationale qui venait d’être créée. (10)
Dans un passé encore récent, la statue de la Vierge servait de reposoir, lors de grandes manifestations religieuses telles les communions privées et solennelles.
4. Le Monument aux Morts
Au mois de novembre 1918, alors que tous les morts de la Grande Guerre n’ont pas été encore recensés, on songe déjà à élever un monument aux enfants de la commune morts pour la France. Une commission a été nommée, mais pour le maire Charles Ourgaut le moment est prématuré. Il faudra attendre 1920 pour débattre de la question. Plusieurs sites sont en balance, et la décision ne sera prise que l’année suivante, d’ériger le monument place de la Vierge. Une souscription est lancée auprès de la population, une tombola est organisée, un spectacle-concert est donné le 2 mai 1920 à la salle des Fêtes place Saint-Jean au bénéfice de l’œuvre. Pendant ce temps, dans son atelier du Pech, Gabriel Sentis, enfant du pays et sculpteur de renom, travaille à son monument.
Le monument aux morts est finalement inauguré le 26 novembre 1922, dans une ambiance de recueillement et de ferveur peu communes. Le cortège parti de la place de la mairie, se rassemble au pied du monument. Le maire et son conseil, enfants des écoles, anciens combattants, familles des soldats décédés, l’ensemble de la population, tous au garde à vous écoutent l’énoncé des noms des 118 morts pour la Patrie.
Sentis a représenté sur un piédestal de granit, un soldat grandeur nature, debout, à l’allure martiale, terrassant de la crosse de son fusil Lebel, l’aigle allemand. Il est nu-tête, le casque Adrian posé à ses pieds. C’est un poilu, un vrai, à la fière moustache, portant les traits de Marius Esquié, dit « lou Saban » ancien combattant, et ami du sculpteur. En 1924, on procédera à l’embellissement du monument par la pose d’une grille l’entourant. Formée de quatre panneaux de 4 mètres, à chaque angle un obus surmonté de la croix de guerre, avec une porte aménagée sur le devant, sa configuration n’a pas changé depuis. Plus tard on rajoutera six noms à la liste des morts de la Grande Guerre, portant le nombre définitif à 124 victimes. (11)
En mars 1930 les eaux du Tarn vont cerner le monument, mais s’arrêteront à quelques pas de la statue de la Vierge. Trois mois plus tard, le 22 juin, lors d’une prise d’armes émouvante, le capitaine Abel commandant le détachement du 2e Génie de Metz qui avait participé au déblaiement des décombres de la ville, rendra hommage « Aux glorieux morts de Villemur ». déposant fleurs et palme aux pieds du Monument aux Morts.
Villemur, ville attractive après la rénovation entreprise après la crue de 1930, deviendra dans les années précédant la guerre, une destination prisée pour des rassemblements de sociétés ou d’associations d’horizons diverses. Selon un rituel bien établi, après discours, réunions et banquets on déposera des fleurs au pied du monument, honorant les morts de 14-18.
Ainsi, le 5e Congrès de la Fédération des Artisans de Toulouse et de la Région le 3 juillet 1937 rassemble plus de 200 participants, (Une palme placée sur la base du monument aux morts rappelle cet événement). Anciens combattants, association des greffiers de justice, employés de diverses sociétés tiendront également congrès dans notre ville.
Pendant la seconde guerre, ce n’est pas par hasard si la Promenade du Souvenir “qui est une des plus belles de notre Cité” est débaptisée. La présence du Monument aux Morts est en particulier un symbole fort : la délibération du 23 février 1941 lui attribue le nom de « Place du Maréchal Pétain ». C’était dirons nous « dans l’air du temps ». Mais dès septembre 1944, la municipalité d’Eugène Boudy lui redonnera son nom d’origine de Promenade du Souvenir.
C’est ici en effet, que depuis 1922, on se recueille tous les 11 novembre en mémoire des victimes de tous les conflits, car le monument aux morts porte aussi les noms des soldats villemuriens tombés en 1939-45, en Indochine et en Algérie.
Après la guerre une autre palme sera apposée sur le monument aux Morts par les réfugiés lorrains portant la mention « Aux enfants de Villemur »
À l’aube du XXe siècle, les premières photographies de la place Notre-Dame montrent un espace vide de tout véhicule.
Sur une autre vue de la même époque, un charreton esseulé apparaît : c’est celui du réparateur de parapluies.
A l’arrière-plan, courent les enfants de l’école communale, un temps installée sur le côté gauche, au bas de la place. Parmi les enfants, sur la photo ci-dessous, mon grand-père Léon Gibert.
Ci-dessous, la photo de gauche montre une des premières automobiles, celle dit-on du docteur Vignères ou peut-être celle du marchand de fer Joseph Brusson dit “Trente”. Ce dernier était un personnage fantasque. Il invitait parfois quelques amis pour une virée automobile, et s’amusait à les effrayer en roulant à la vitesse excessive pour l’époque … de 50 km/h !
Sur la vue de droite, après les inondations de 1930, la place s’embellit : l’ancienne grange du Vicomte Guy de Ménoire a laissé place au garage moderne où Gustave Defis expose la gamme de ses voitures Citröen.
Ce n’est pas le panneau de stationnement interdit qui a dissuadé les automobilistes à garer leurs véhicules sur la place
Nous sommes tout simplement dans les années 1950, et il y a encore peu de voitures en circulation !
Dans ce lieu festif, quantité de manèges ont squatté le bas de la promenade lors des fêtes de la Saint-Michel, et même, dans les années 1960, des karts pétaradant tournèrent autour de la place !
5. Les commerces
Cette place a longtemps été un espace de vie agréable permettant aux habitants des ruelles sombres et étroites de s’aérer au calme à deux pas de chez eux, et ce n’est pas par hasard qu’on l’a appelée “La Promenade” mais par ailleurs, elle connaissait aussi une activité bourdonnante le temps des foires annuelles.
A la fin du 19e siècle, il n’est pas étonnant de retrouver autour de l’ancien foirail des commerces en rapport avec le monde agricole. Tout au fond la place, entre l’impasse de château et la rue de la côte, l’atelier de charron de Jean Bousquet surnommé « Toinasse », sobriquet hérité de son père Antoine; Marguerite Bousquet son épouse, était tailleuse de profession et donnait des cours de couture aux jeunes filles du quartier. Les Bousquet étaient charrons à Villemur depuis le milieu du 18e siècle, et Paul, le frère de Jean exerçait le même métier sur la rive gauche, avenue de Toulouse.
A la même époque, tout en haut de la place côté droit était l’atelier de maréchalerie de Léon Ausset concurrencé côté gauche par celui d’Antoine Ramel dont le fils Théophile prendra la suite. On se souvient parfaitement de l’enseigne au fronton de son atelier «Théo Ramel dit Comtois » surnom qu’il avait peut-être ramené de son compagnonnage. Personnage incontournable de la Promenade, il était le père de notre chère institutrice de maternelle Lucette Castanet.
Les voisins de Théo Ramel avaient pour nom Pierre Alzonne et son fils Emile, menuisiers, et Jean Meilhou tonnelier, plus tard agent des assurances « L’Abeille », dont l’atelier était rue des Huguenots dans la section proche des Allées.
Des années durant, Théo Ramel, Emile Alzonne et son neveu Camille Terrisse, Jean Meilhou et Germain Sajus proche voisin, tous anciens combattants se retrouvaient ainsi « pour refaire leur guerre » dans des discussions parait-il très animées. Et lorsque Camille Terrisse et Jean Meilhou tous deux conseillers municipaux pourtant du même bord radical abordaient le sujet politique, en étant rarement d’accord, le ton montait encore d’un cran !
-Autre « institution » de la place du Souvenir le magasin de poteries, faïence et vaisselle de Maurice Miramont et de sa femme Marcelle. Il était l’héritier d’une longue lignée de marchands de faïence et poteries, les Darbieu et cet immense magasin était une véritable caverne d’Ali-Baba ! Bien plus tard viendront le quincailler Font-Tortet, une fleuriste « Mélissane », une entreprise de pompes funèbres…
– Autre commerçant notable, Norbert Père et son commerce d’appareils ménagers et ses bouteilles de gaz alignées sur le trottoir. La livraison de ces bouteilles se faisait « à domicile » à l’aide d’une petite remorque attachée à son vélo !
– Plus tard la « Régie-tabac mercerie » de Madame Duffaut puis Marcel Sauzaret, élieront domicile tout à côté.
– En bas de la place, à hauteur du monument aux morts, le café Leygues fondé par le père Jean dans les années 30, à qui succéda son fils André. « Dédé » Leygues fut le gardien de buts inamovible pendant des années de l’équipe de football ( SGEV) et le café devint le siège du club.(Aujourd’hui, le café de la Tour)
– Enfin, un des premiers commerçants de la place, à côté du café et à l’angle de la rue de la République, le marchand de fers et quincailler Joseph Brusson dit « Trente » déjà cité.
Quand aux professions libérales, les anciens se souviennent du vétérinaire Maurice Gendre, (Successeur du Dr Fournier) mais peu d’entre eux ont connu l’illustre médecin le docteur Urbain Vignères maire de Villemur (1911 par intérim, puis entre 1936 et 1938) Conseiller général de la Haute-Garonne en 1937.
Et lorsqu’il m’arrive de passer devant le cabinet dentaire actuel, je ne peux m’empêcher de penser à la roulette diabolique du docteur Gottero qui jadis a gâché quelques jeudis de mon enfance !
5. La « nouvelle » place
En 2018, la municipalité engage des travaux sur cette place : modification des sens de circulation et des places de stationnement, élargissement des trottoirs et déplacement de la statue de la Vierge, reléguée tout au fond de la place devant l’ancien atelier du charron Jean Bousquet. Il faut certes « vivre avec son temps » et composer avec les véhicules qui ont pris possession des villes depuis des décennies…mais avouez que la “promenade” avait une autre allure autrefois.
Disparus les bancs, disparue la fontaine où, enfants, nous nous désaltérions, la belle « promenade » d’antan n’existe plus que dans nos souvenirs.
JCF / AVH octobre 2017 révisé avril 2021
Avec les souvenirs de Martine Pugigné-Leplat, Georges Labouysse, Pierre Villa et de ma maman Josette.
Notes :
(1) 1G1 : Compoix, tome 1, Gâche Notre-Dame, 1583.
(2) Christian Teysseyre : Nouvelle histoire de Villemur, tome 2, p. 494.
(3) « Proche le fieral Nostre-Dame hors les murs de ceste ville (au) terroir de Mirabel » Minutes du notaire Jean Esteverin 1664-1666 ADHG, 3E 21831, dépouillées par Jean-Charles Rivière)
(4) Commune de Villemur 1D 12, 30 mai 1790 17 mars 1792, p 20-21/193, Archives communales, Villemur-sur-Tarn.
(5) Commune de Villemur 1D 13, 1792- An II, p 227/250, Archives communales, Villemur-sur-Tarn : “Le 2 pluviôse an VI (21 janvier 1798), les arbres de la liberté morts naturellement seront remplacés par des ormeaux dans les faubourgs Notre-Dame et Saint-Jean. Ces arbres seront mutilés quelques semaines plus tard dans la nuit du 5 ventôse.”
(6) Commune de Villemur-sur-Tarn 1D 23 : registre des délibérations du conseil municipal, 3/1/1875-21/9/1884.p. 41/188
(7) Archives paroissiales : compte-rendu par le curé David du conseil de la fabrique de Villemur du 6 janvier 1876.
(8) Christian Teysseyre : Le canton de Villemur-sur-Tarn, églises et chapelles de la Haute-Garonne, p.339. et Commune de Villemur-sur-Tarn. 1 D 9 : registre des délibérations consulaires, 1767, 23 juin-1778, 23 juin (1767/1778) p 161/237
(9) Archives paroissiales, agenda 1910 du curé Joseph Maurette.
(10) Marcel Peyre, Trait d’Union n°7, promenade en notre ville, 1994.
(11) Jean-Claude François : “Les villemuriens dans la Grande Guerre” Editions AVH, 2014.
Illustrations :
1: Coll AVH. 2,4,5,6,9, 10,11,12,14,15,16,17,19,20 et plaques de rues : JC François. 2 bis : Google map. 3 : ADHG 31. 7, 8 : e-monument.net 13 : Pascale Ourgaut. 18 : mairie de Villemur-sur-Tarn. Photos du chapitre Commerce : JC François et Pierre Villa.