Charles Ourgaut

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Charles OURGAUT

 

 

Maire de Villemur de 1912 à 1936
Conseiller général de la Haute-Garonne de 1913 à 1928
Vice-président du Conseil Général de 1924 à 1928
Président du Conseil Général de 1928 à 1936
Chevalier de la légion d’honneur 7/8/1913
Officier de la légion d’honneur 6/4/1930

 

 

 

 Charles Ourgaut est né le 16 septembre 1859 à Cintegabelle dans la Haute-Garonne, fils de Jean Hippolyte Ourgaut, menuisier, et de Marie Madeleine Clotilde Gaubert.

ourgaut vacances pyrenees

1. Charles Ourgaut et son épouse en vacances dans les Pyrénées. (Coll Pascale Ourgaut)

Après de belles études, il rentre très tôt dans l’administration des Ponts et Chaussées et sa carrière de fonctionnaire se déroule essentiellement à Montauban où il débute comme conducteur de travaux. Il gravit ensuite successivement les échelons jusqu’au grade d’ingénieur des Ponts et Chaussées. C’est certainement dans ces années montalbanaises que le destin l’amène à Villemur où il rencontre sa future femme Génie Langlade, fille de Bernard Langlade, potier des allées Notre-Dame et de Guilhemette Lormières
Après un échec à l’élection municipale de Cintegabelle, en 1908 sur une liste républicaine radical-socialiste, c’est à Villemur, où le couple Ourgaut s’est fixé, que sa carrière politique va prendre son essor.
Il va profiter pour cela d’un coup de pouce du destin, puisqu’en 1911, il faut trouver un successeur au maire Pierre Duran, décédé avant la fin de son mandat. Après l’intérim du Docteur Vignères, en tant que fervent militant radical, il se présente à l’élection du 5 mai 1912 qu’il remporte brillamment au premier tour. Ainsi, placé à la tête de l’administration municipale, il dirigera la ville pendant près de vingt cinq ans.
Un an plus tard, en 1913, il emporte le siège de conseiller général du canton de Villemur, poste où il est réélu aux élections de 1919, 1925 et 1931. Soucieux des intérêts financiers du département il est rapporteur du budget en 1923, vice-président du Conseil Général de la Haute-Garonne de 1924 à 1928. Cette même année, il succède à Honoré Leygues à la présidence de cette instance, poste qu’il occupera jusqu’à son décès.

portrait ourgaut

2. Charles Ourgaut en 1925

Par son mariage en 1881 avec Génie Langlade, il était devenu un villemurien à part entière, et il se battra pour sa ville jusqu’à son dernier souffle. Dès le début de son mandat, ses qualités personnelles, sa probité, sa loyauté, sa compétence administrative lui donneront une autorité incontestée.
Dès son élection en 1912, il transformera la ville avec les travaux du quartier Saint-Jean (le comblement du ruisseau de Bifranc) et terminera la construction des écoles primaires sur les Allées, tâche entreprise par son prédécesseur.
Sa qualité d’ingénieur des Ponts et Chaussées aidant, il s’attachera bien avant la guerre au développement des chemins vicinaux, des canaux et des chemins de fer départementaux. Il pèsera d’ailleurs de tout son poids dans la création de la ligne Villemur-Toulouse par le « tramway à vapeur ».

ourgaut fils

3. A la mémoire de Bernard Gaston Ourgaut

Son mandat ne fut pas de tout repos, émaillé de diverses épreuves, à commencer par la Grande Guerre où il perdit son fils unique, Gaston Ourgaut mort au combat dans la Marne dès les premiers jours de 1914, mais il géra ces quatre ans de guerre avec maîtrise et bienveillance à l’écoute d’une population meurtrie « Surmontant sa douleur, il parvint non seulement à maintenir excellent le moral de ses administrés, mais aussi à assurer aux heures les plus difficiles leur ravitaillement dans des conditions telles que tous en ont gardé le plus reconnaissant souvenir.» (1)

On retiendra également ses différents et ses passes d’armes avec la famille Brusson. Il y avait pourtant un dénominateur commun avec cette famille : le village de Cintegabelle puisque Charles Ourgaut y était né, et qu’Antonin Brusson s’y était marié ! La cohabitation entre ces deux hommes à la forte personnalité fut parfois houleuse, leurs opinions politiques étant diamétralement opposées. Leur discorde fut vive à propos de l’éclairage électrique de la ville en particulier, mais Ourgaut sut aider au ravitaillement en combustible de la manufacture Brusson pendant la guerre, assurant ainsi du travail pour une partie de la population.

vierge lourdes

4. Vierge de Lourdes sauvée de l’inondation

Vint enfin la terrible épreuve de l’inondation de 1930.

Touché au plus profond de lui-même dès les premières heures puisque sa maison des allées Notre-Dame s’effondre, ravagée par la crue ; seule une statuette de la Vierge de Lourdes est retrouvée intacte dans un angle d’une chambre ! C’est dans ces moments dramatiques qu’il va encore révéler son courage, son sang-froid, son sens de l’organisation et son empathie envers ses concitoyens. C’est dans les logements de service de sa maison, remis en état à l’arrière du bâtiment écroulé, qu’il va recevoir sans relâche ses administrés dans le besoin. Faisant jouer ses réseaux politiques, en particulier l’aide se son ami Edouard Herriot, (Maire de Lyon et Président du Conseil) il va obtenir les fonds nécessaires à la reconstruction de la ville.

pose premiere pierre

5. Charles Ourgaut pose la 1è pierre de la mairie le 27 mars 1935

 

On lui doit entre autres la réalisation de la Mairie, du Jardin Public, du Parc des Sports, (stade, piscine, bains-douches)  la reconstruction du pont et des Allées, le réalignement et la création de nouvelles rues…
Charles Ourgaut ne verra pas hélas, la fin du chantier notamment la reconstruction de l’Hôtel de Ville. Il s’éteint le 12 février 1936 des suites d’une longue maladie laissant les clés de la ville à son premier adjoint Désiré Barbe.

 

 

avis de deces

6.Avis de décès « la Dépêche  » du 13/2/1936

Ses obsèques émouvantes et solennelles sont célébrées le 14 février en présence d’une foule considérable, des plus hautes autorités politiques et civiles du département et de la population de Villemur, presque toute entière, réunie par le même sentiment de deuil et de reconnaissance.

caveau ourgaut

7. Le caveau de la famille Ourgaut au cimetière de Villemur

« Une foule recueillie se presse sur les Allées Notre-Dame…La levée du corps a lieu à 14h 30 puis le cortège se forme et se met en marche. Longeant les quais de la rive droite, le cortège s’engage dans la rue de la République. Devant l’Hôtel de Ville dont la construction vient à peine d’être achevée, la halte est émouvante. La sirène d’alarme mugit longuement puis l’Harmonie villemurienne joue une marche funèbre. Le cortège reprend sa marche dans les rues silencieuses fenêtres et portes closes et se dirige vers l’église paroissiale. Après la cérémonie religieuse, le cortège redescend vers l’Hôtel de Ville, et par les quais s’achemine vers le cimetière où défilent une dernière fois les diverses sociétés. Prenaient part au cortège : les enfants des écoles, accompagnés de leurs maîtres et maîtresses, les anciens combattants et mutilés, l’Union Sportive Villemurienne, les sociétés de pécheurs à la ligne et boulistes (avec fanions et drapeaux), la société de secours mutuel des établissements Brusson, et la société de secours mutuel de Villemur (avec leur drap mortuaires), l’Harmonie Villemurienne. Le char funèbre est suivi d’une longue file de gerbes et de couronnes portées à bras. Le deuil est conduit par M. Charles Ourgaut, petit-fils, chef adjoint du cabinet du Préfet, Madame Ourgaut, la famille et les intimes et enfin dans un interminable défilé la population presque entière de la ville. Parmi les très nombreuses personnalités présentes, mentionnons : M. Désiré Barbe, premier adjoint au maire et ses collègues du conseil municipal, M. le préfet Atger,  les membres du Conseil Général, le personnel de la Préfecture et des services départementaux, toutes les personnalités venues rendre un dernier et affectueux hommage au regretté défunt…
Les discours eurent lieu dans l’allée principale devant le caveau de famille : celui de M. Désiré Barbe, premier adjoint, M. Avezac, président de l’Association des maires de la Haute-Garonne, M. Delherm, vice-président du Conseil Général, du Docteur Amat, député de la 3è circonscription de Toulouse, enfin de M. Atger,  Préfet de la Haute-Garonne ».(2)

Sous sa magistrature, la ville sera en constante évolution. Après le drame de 1930, en véritable visionnaire, il donnera un nouvel essor à la ville en la dotant d’infrastructures que peu de cités de même importance possèdent. Ces nouveaux atouts vont placer Villemur au rang de cité moderne, industrielle, mais aussi où il fait bon vivre, devenant le rendez-vous de nombreuses manifestations sportives et associatives.

Afin de perpétuer sa mémoire, la place de l’Hôtel-de-Ville est baptisée « Place Charles Ourgaut » par décision du conseil municipal le 23 février 1936.

 

 

JCF /AVH / août 2021

Mes remerciements à Pascale Ourgaut pour sa contribution à la réalisation de cet article.

Notes :
(1) Extrait discours Désiré Barbe aux obsèques de Charles Ourgaut » la Dépêche » du 15/2/1936 (Rosalis)
(2) Extraits de l’article de » La Dépêche » du 15/2/1936 (Rosalis)

Sources :
Archives communales de Villemur-sur-Tarn, Délibérations du conseil municipal, 1D 24 à 1D 28
Communications personnelles Pascale Ourgaut
Rosalis, bibliothèque numérique de Toulouse, presse locale. https://rosalis.bibliotheque.toulouse.fr/rosalis/fr

Illustrations :
1, 3, 4 : Pascale Ourgaut. 2, 6 : Rosalis 5 : Jean-Luc Mouyssac 7 : Jean-Claude François

 

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