René de NAUROIS
1. L’enfance à Saint-Maurice. Sa jeunesse.
René Paulin Jacobé de Naurois, aîné d’une fratrie de cinq enfants, est né à Paris le 24 novembre 1906 . Peu après, ses parents quittent la capitale pour le Sud-Ouest, où son père Jacques, reprend la propriété familiale de Saint-Maurice que le grand-père Ludovic de Naurois ne pouvait plus exploiter.
Ses quatre autres frères verront le jour au château de Saint-Maurice proche de Magnanac sur la commune de Villemur.
Comme il l’écrit dans ses Mémoires, « Mon enfance s’est profondément enracinée à Saint-Maurice, où j’ai passé l’essentiel de mes quinze premières années »
Cette « enfance de traîne-buisson » comme il l’appelle, se passe pour l’essentiel entre les cours dispensés par l’institutrice privée Mlle Vigne, et les jeux avec les enfants des ouvriers du domaine. Il se passionne pour les œuvres de Jules Verne, et court la campagne à la découverte des animaux, des oiseaux en particulier, remplissant de dessins un petit carnet qui ne le quitte pas, annonçant le futur naturaliste qu’il deviendra plus tard.
Arrive l’été 1914, la guerre, le départ pour le front de ses oncles, (1) les prisonniers allemands qui viennent travailler la terre au domaine. Arrivent aussi parfois de mauvaises nouvelles…
Août 1916. Le jeune René de Naurois est en vacances chez sa grand-mère maternelle près de Brassac dans le Tarn. Le château de la Barbazanié, se dresse en plein massif du Sidobre « Une boutonnière granitique, mystérieuse pour les touristes les géologues et les géographes » mais aussi « Un paradis pour des gamins en vacances. On partait en excursion, on jouait à la guerre dans les buissons… »
Délaissant les jeux avec ses frères, il prend la plume pour écrire un petit mot à Madeleine Périssé la fille du régisseur de Saint-Maurice décédé l’année précédente. « Je viens te dire que je suis de tout cœur avec toi. Je prierai bien le bon Dieu pour le pauvre Jean, et je lui demanderai de vous protéger tous. » (2)
Dans ces mots de réconfort d’un petit garçon de bientôt 10 ans, on sent poindre une infinie bonté, prélude à sa vocation qui arrivera très tôt.
« Dès mes 14 ans, j’ai songé au sacerdoce. J’en ai parlé à mes parents vers ma dix-septième année. Ils ont été heureux et réticents à la fois, me jugeant bien jeune pour prendre une décision aussi importante. »
2. L’étudiant à Toulouse. Les premiers engagements.
Son père lui demande toutefois d’effectuer d’abord des études universitaires et le service militaire. Passionné par les mathématiques et la physique, il prépare d’abord une licence de sciences. Il approfondit sa vocation par la fréquentation de cercles d’études catholiques et des Équipes sociales, nées au lendemain de la guerre, et qui rassemblaient toutes les classes de la population. Sa licence de sciences en poche, il s’inscrit en philosophie et en théologie à l’Institut Catholique de Toulouse, dont la grande figure des lieux était son cousin, le recteur Bruno de Solages. La fréquentation de grandes figures intellectuelles et religieuses le font rapidement progresser, et lui ouvrent des horizons nouveaux : l’étude des langues anciennes, du judaïsme, mais aussi l’astronomie, la biologie, toutes disciplines lui permettant d’acquérir une véritable intelligence du christianisme, venant s’ajouter à l’étude de la Bible et des Pères de l’Eglise.
Parallèlement à ses études il effectue une Préparation Militaire Supérieure (P.M.S) dans l’artillerie à Toulouse entre 1926 et 1928. Réformé temporaire pour raisons de santé à plusieurs reprises, il accomplit son service militaire en 1931, comme il l’avait promis à son père, en tant qu’ Élève Officier de Réserve (E.O.R) à l’école d’artillerie de Poitiers.
C’est alors la période des rencontres avec des intellectuels, parfois très différents mais tous à la recherche d’une amélioration de la condition humaine.
Tous exprimaient leurs idées pour tenter de comprendre leur temps, avec d’autres concepts que ceux de leurs pères. Ils avaient pour nom Jacques Maritain, Emmanuel Mounier, Bertrand de Jouvenel, Raymond Aron, Maurice Blondel, Paul Nizan et bien d’autres encore… C’est d’ailleurs Blondel qui lui fit obtenir une bourse d’études lui permettant en 1933 de partir étudier en Allemagne.
3. » Dans les brumes de la Germanie «
Ce premier séjour en pays de Bade est un enchantement. Reçu dans une famille amie, il découvre la vie au quotidien, la langue, la littérature, la musique d’un pays qui le fascine.
Mais son séjour se prolongeant il découvre dès l’été 1933 un visage autrement inquiétant de l’Allemagne avec la montée du nazisme.
L’année 1936 fut selon lui « déterminante », elle fut avant tout l’année de son ordination par Monseigneur Saliège l’archevêque de Toulouse.
Cette cérémonie se déroule dans un contexte particulier, en pleine période du Front Populaire « Les expériences qu’il avait fait naître excitaient les esprits, l’atmosphère de la ville était lourde ». Un autre événement accroît la pesanteur de cet été 1936, la guerre d’Espagne toute proche et les atrocités commises par les républicains contre le clergé.
Les séjours suivants de René de Naurois en Allemagne ne vont que renforcer sa crainte sur l’avenir. En 1937, il devient aumônier-adjoint de la colonie française à Berlin, ses amis proches l’aident à voir clair et à mesurer le fossé qui se creuse entre la France et l’Allemagne.
Le 20 avril 1938 du balcon de l’ambassade de France proche de la Porte de Brandebourg, il voit défiler les troupes allemandes en ordre impeccable, fantassins, cavaliers, canons…
« Je n’avais dit-il, plus aucune illusion sur l’avenir de la paix ». À son retour en France, pendant l’été 1938, il raconte, montre les photos, mais il n’arrive pas à convaincre de l’imminence du danger. « L’esprit de Munich dominait : la Gestapo, les arrestations arbitraires, les camps de concentration … Je n’hésitais pas à tout raconter …Cela les a rendu lucides pour autant ? » Lors de ses fréquents séjours en France il fait des conférences sur ces thèmes : « elles suscitent un intérêt mais il ne s’agissait que de quelques gouttes d’eau. En fait le nazisme restait un problème lointain malgré une longue frontière commune avec l’Allemagne. Cette ignorance – peut-être une volonté d’ignorer – fut le prélude à l’effondrement de 1940. »
4. De la « drôle de guerre » à la Résistance à Toulouse.
René de Naurois quitte Berlin fin juillet 1939 et retrouve la France. La guerre est imminente. C’est à Saint-Maurice que lui parvient l’ordre de mobilisation.
Il rejoint Grenoble où il est appelé en tant que lieutenant de réserve au 93e Régiment d’artillerie de montagne puis affecté à Bohain dans le Nord au 1er Bureau de la 1ère Armée pendant la campagne 1939-1940. Par la suite, il rejoint l’état-major de la Région de Paris, et assiste à l’arrivée des allemands dans la capitale. Replié à Pau avec l’état-major de la 18e région, il n’a qu’une idée en tête, rejoindre Londres.
Il écrit au cardinal Saliège et lui fait part de son projet. Refus du cardinal. « J’étais effondré, mais pas résigné » raconte René de Naurois. Pour le cardinal, sa place est en France, et il l’appelle à résister. Peu de temps après avoir été démobilisé, il rejoint Uriage dans les Alpes où Pierre Dunoyer de Segonzac vient de créer l’Ecole des Cadres avec l’appui du secrétariat à la Jeunesse du régime de Vichy. Résistant aux multiples pressions exercées par le régime, Dunoyer de Segonzac ménage à son école une grande autonomie qui lui permet d’en faire un lieu de réflexion, futur vivier de la Résistance.
C’est à Uriage que René de Naurois va prendre conscience du sort que la guerre réservait aux personnes de confession juive, alerté déjà par le sort réservé aux prisonniers du camp de Gurs dont il avait demandé – sans succès- à en être l’aumônier. À Uriage, René de Naurois assiste indigné à la visite et aux paroles de l’amiral Darlan. L’aventure de l’Ecole des Cadres devient de plus en plus suspecte aux yeux de Vichy, et lui-même dans le collimateur de Vichy, il en est chassé en juin 1941.
De retour à Toulouse il devient aumônier de plusieurs associations catholiques, et se lance avec enthousiasme dans la résistance active venant en aide aux victimes de la législation antisémite du gouvernement de Vichy. Il participe à des « opérations sauvetage » de juifs, aussi bien à Toulouse que dans les Alpes où il organise leur départ en leur faisant passer la frontière suisse à Argentières en Haute-Savoie.
C’est tout naturellement qu’il rejoint les rangs du réseau « Combat » dirigé par Henri Frenay (4) qu’il avait connu à Uriage. Il en sera l’aumônier et le conseiller « sans faire dérailler des trains, ni poser moi-même des bombes ! » Mais résister c’était aussi pour lui, dénoncer la réalité du national socialisme et la perversité de l’antisémitisme. Il ne se privera pas de le faire dans ses homélies à la chapelle de Notre-Dame de la Compassion. Homélies qui ne plairont pas à tout le monde. Ses activités suscitent à plusieurs reprises l’intérêt de la police de Vichy suite à des dénonciations et lettres anonymes…
Le 6 novembre 1942, la police perquisitionne son domicile de la rue Deville à Toulouse. Interrogé au Groupe mobile de réserve, remis en liberté provisoire, il est alors entendu que le Père de Naurois devra répondre quelques jours plus tard à un questionnaire adressé directement par Otto Abetz (5) qu’il avait connu à Berlin en 1937. Après un départ manqué et trois mois de clandestinité, avec cette fois la bénédiction de Monseigneur Saliège, il quitte finalement la France, franchit la frontière espagnole le 26 décembre 1942 et, via Gibraltar, prend le bateau pour l’Angleterre.
5. La vie à Londres. Le débarquement.
Après 10 jours de traversée, il débarque le 14 mars 1943 à Liverpool et rejoint Londres. Décidé à tout prix d’être en première ligne et d’apporter un réconfort spirituel aux combattants dans les moments tragiques de la guerre, il rencontre le général de Gaulle, et lui fait part de sa volonté de s’engager dans les Forces Françaises Libres. Après quelques semaines d’attente, et à l’issue d’une seconde entrevue, le Général lui offre le choix entre trois possibilités : l’escadrille Normandie-Niemen, les parachutistes ou les commandos.
Sans hésiter il choisit les commandos. Le Général lui répond : « Eh bien, soit, Naurois…, vous serez marin ! »
Tout d’abord nommé aumônier général des Forces Françaises Libres à Londres, fin mai 1944 il est affecté exclusivement au 1er bataillon de fusiliers marins ( 1er BFMC) dépendant du commandement britannique.
Les commandos français avaient vu le jour à l’initiative d’un jeune officier de marine, Philippe Kieffer. Entouré
d’une poignée d’hommes – 16 volontaires en avril 1942 – le commando s’était étoffé pour devenir un bataillon qui avait à son actif quelques « coups de main » sur les côtes européennes. À partir du 25 mai 1944, les commandos sont dirigés près de Southampton, « un grand événement » se prépare.
La présence bienveillante du Père de Naurois est un réconfort pour ces jeunes soldats, éloignés de leur famille et qui doivent rédiger leur testament avant la traversée ! Le débarquement est proche, la météo retarde le départ d’une journée. Le 5 juin au matin ils embarquent dans les Landing Craft, la traversée de la Manche s’effectue sous la tempête.
À l’aube du 6 juin, les barges se dirigent vers leur objectif, soudain, les barges transportant les commandos anglais ralentissent. Les pilotes des deux embarcations Françaises ont compris. Les britanniques les font passer en tête de convoi, le commando Kieffer débarquera en premier sur son sol natal.
René de Naurois débarque à son tour : « …Soudain à mon tour de glisser et fugitivement de sentir sous mes pieds le sable, la terre de France, quittée dix-huit mois plus tôt… »
Et puis… la plage de Riva-Bella,(6) le bruit et la fureur, les premiers morts, les blessés qu’il soigne, la communion donnée à la hâte, l’absolution aux mourants, la prise du casino de Ouistreham, le franchissement des ponts sur l’Orne. Dans l’après-midi, le commando fait la jonction avec les parachutistes de la 6th Airborne du Major Howard et les troupes de Lord Lovat toujours précédées par Bill Millin le joueur de cornemuse. En fin de soirée après avoir franchi le pont de Bénouville, les rescapés du commando se retrouvent à Amfreville sur la rive droite de l’Orne. Au cours des combats, huit hommes ont perdu la vie, 31 autres sont blessés, hors d’état de combattre …
Après l’éprouvante campagne de Normandie, il participe à celle de Hollande, débarque à Flessingue le 1er novembre 1944 avec le 4e commando franco-britannique.
De retour en Angleterre, René de Naurois est hospitalisé pour surmenage, retrouve le 1er BFMC en avril 1945 au nord de l’Allemagne et réussit à visiter le camp de concentration de Bergen-Belsen fraîchement libéré par les Britanniques.
6. Le retour à la vie civile. Passions et honneurs
En octobre 1945, il prend la direction de Berlin, nommé au conseil de contrôle interallié, créé pour surveiller et inspirer la réorganisation de l’Allemagne ; il y servira jusqu’en mars 1946, découvrant une ville en ruines et le désespoir de la population, conséquences du nazisme. C’est à Berlin qu’il apprend qu’il vient d’être fait Compagnon de la Libération, en novembre 1945, « sensible à cette décoration par laquelle je rejoignais quelques uns de ceux qui avaient été mes compagnons de combat, et certains mes amis très proches au long de ces années terribles.»
Sitôt démobilisé, il regagne la France. Parti de Paris en train, il arrive à Montauban deux jours plus tard en pleine nuit. Ses parents l’attendent sur le quai.
Ils étaient venus de Villemur avec une voiture à cheval et l’attendaient depuis plusieurs heures.
Il retrouve la vie civile, le diocèse de Toulouse, et l’Institut Catholique où il enseigne la théologie fondamentale. Les longues vacances universitaires lui laissent quelques loisirs qu’il met à profit pour se livrer à sa passion : la biologie animale et surtout à une de ses spécialités, l’ornithologie, renouant ainsi avec sa passion d’enfance.
Il parcourt le monde, fait des découvertes importantes en Mauritanie, travaux qui lui ouvrent les portes du C.N.R.S en 1960 où il restera onze ans.
En 1969, il soutient sa thèse de doctorat d’Etat sur les oiseaux de la côte occidentale d’Afrique et est nommé correspondant du Muséum National d’Histoire Naturelle à Paris. Ses expéditions ne s’achèveront qu’en 1987 après un voyage en Nouvelle-Calédonie.
En 1989, il fait le voyage à Jérusalem où il se voit conférer le titre de « Juste parmi les nations » par le Mémorial de Yad Vashem en Israël. À cette occasion, il apprend, par hasard et non sans émotion, que ses parents avaient accueilli une famille juive d’origine belge à Saint-Maurice en 1940.
Cette même année 1989, ayant achevé deux publications sur les oiseaux de Sao Tomé et Principe (7), il commence une vie plus sédentaire, et entreprend la rédaction de ses Mémoires qu’il publiera en 2004.
Il s’éteint le 12 janvier 2006 à son domicile de Brunoy dans l’Essonne. Ses obsèques ont lieu le mardi 17 janvier à l’église Saint-Louis des Invalides à Paris. Il est inhumé à Ranville (Calvados) dans le cimetière militaire britannique Ranville War Cementary, aux côtés de quelques uns de ses compagnons d’armes. (8)
« Il m’a été donné de vivre dans des circonstances où des hommes engagés pour un combat avaient besoin d’un prêtre. Alors j’ai épousé leur cause, et bientôt leur état et leur uniforme. J’ai porté le béret vert avec fierté, adopté leur langage rude et précis, sans jamais oublier que je n’étais pas tout à fait un homme d’armes mais un homme de Dieu (…) J’ai finalement fait une guerre sans jamais haïr les hommes. Mais j’ai violemment haï leurs idéologies, et le nazisme a trouvé en moi un opposant du premier jour, dès 1933, dès ma première rencontre avec les premiers insignes nazis, les premières croix gammées, les défilés, les discours du Führer, le dégradant projet d’avilir les hommes.
Mon témoignage vise aussi a encourager les veilleurs d’aujourd’hui : agir, sans haïr.»
Commandeur de la Légion d’Honneur.
Compagnon de la Libération, par le décret du 17 novembre 1945, décoré en 1946
Croix de guerre 1939-1945 (2 citations)
Military Cross (GB) 1945
Officier de l’Ordre National de la République Islamique de Mauritanie .
Juste parmi les nations . 1988
Interview de Monsieur l’abbé René de Naurois, Juste des Nations, Compagnon de la Libération, par le Père Patrick Desbois, Secrétaire de la Conférence épiscopale pour les relations avec le Judaïsme
Une rue du lotissement de La Massague à Magnanac (commune de Villemur-sur-Tarn) très proche du château de Saint-Maurice porte son nom.
JCF/AVH/12-2017
Notes :
(1) Son oncle, le capitaine Jean de Naurois trouvera la mort à la tête de son bataillon, au Chemin des Dames en 1917.
(2) Pierre Périssé, que tout le monde appelle « Jean », homme de confiance de Jacques de Naurois, emporté par la maladie à 44 ans alors qu’il était sous l’uniforme du 18e RAC à Agen.
(3) C’est à cette époque, le 23 août 1942 que le cardinal Saliège rend publique sa célèbre protestation sur le sort des Juifs, lue dans la plupart des églises du diocèse de Toulouse.
(4) 1905-1988. Résistant et homme politique, co-fondateur, fin 1941, avec Berty Albrecht du mouvement de résistance « Combat »
(5) 1903-1958. Diplomate allemand, ambassadeur d’Allemagne à Paris pendant la Seconde Guerre mondiale.
(6) Secteur Sword-Beach à Colleville-sur-Orne aujourd’hui Colleville-Montgomery.
(7) Îles de l’Océan Atlantique, au large du Gabon en Afrique.
(8) Ranville premier village libéré le 6 juin 1944, par le 13e bataillon parachutiste britannique (6e division aéroportée) lors de l’Opération Overlord.
Sources :
– René de Naurois, Aumônier de la France libre, avec Jean Chaunu, Perrin, 2004.
– http://www.ordredelaliberation.fr/
– Bulletin du musée du n°4 commando, n°2 février 2006.
– http://ecole.nav.traditions.free.fr
– René de Naurois, un héros sort de l’ombre. Magazine « La Vie ».
– Archives familiales Henri Faur-Maletague.
Illustrations :
Les photos 1- 4 -5- 7- 9- 10 sont extraites du livre de René de Naurois, Aumônier de la France libre.
Photo 6, collection Jean-Luc Mouyssac. Photos 2, 3, 12 ,13 coll JCF/AVH
Photo 15: Bulletin du musée du n°4 commando. Photos 8, 14, 16 http://ecole.nav.traditions.free.fr/