n°4 : la fête de la Saint-Michel (2)

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Cliquez sur →   Au fil des histoires n°4   pour accéder à la suite de l’article original (PDF) sur la fête de la Saint-Michel, texte d’Yvonne Quarti, mise en page de Jean-Luc Erpelding

 La fête de la Saint Michel (suite de l’article paru dans le n°3)

La chenille

La chenille

Dans le n°3, je vous parlais des origines de la Fête de la Saint Michel et son déroulement au début du XXème siècle, je vais aborder une période plus récente…..
…Dans les années 1960-70-80

marcel debernard et son orchestre

Marcel Debernard et son orchestre

C’était l’excitation générale pour les enfants et les adolescents qui attendaient avec impatience le début des festivités qui commençaient le vendredi soir par la traditionnelle retraite aux flambeaux et du défilé d’une ou plusieurs fanfares qui accompagnaient un bataillon de majorettes. Les enfants très fiers tenaient leurs lampions ; les plus grands jetaient quelques pétards et des feux de Bengale. Les adultes suivaient aussi et tout le monde se retrouvait sur la place de la mairie où le bal pouvait commencer animé par des orchestres célèbres de musettes et de variétés. La piste était large et tous les danseurs se retrouvaient pour danser le twist, le paso-doble, la valse, le tango, le madison, le jerk, les slows bien sûr, irrésistibles avec l’orchestre de Marcel Debernard, ou avec les fameux musiciens des « Gold Fingers » (Emile du groupe Gold).
Le dimanche matin commençait par la traditionnelle messe dans l’Eglise Saint-Michel, suivie à la sortie par l’apéritif concert du midi, renouvelé le soir pour attirer la foule et les bars ne désemplissaient pas. Les adultes trinquaient avec un verre de vin blanc accompagné d’huîtres ouvertes par Coco (père de Christian Arnaud). A partir de 21 heures le bal reprenait jusqu’à 2 heures du matin.
Et le lundi matin, un concours de pêche était organisé sur les berges du Tarn, l’après-midi c’était la traditionnelle course cycliste « Le circuit des deux ponts » , le public n’ayant d’yeux que pour « l’enfant du pays » Yves Rouquette et son poulain Jean-Pierre Audard de l’équipe Toulouse-Cycliste. Sur le Tarn aussi, les régates d’aviron attiraient de nombreux spectateurs.

goldfingers

Le groupe « Goldfingers »

Le soir, tout le monde attendait le feu d’artifice tiré depuis les berges du Tarn et on entendait alors les cris d’exclamations et de satisfaction du public qui admirait le ciel éclairé ainsi que les pièces d’eau sur le Tarn. C’était une fourmilière humaine qui occupait le pont suspendu et la promenade des allées. Quelques uns montaient voir le feu d’artifice depuis la tour Béziat pour mieux profiter du spectacle.
Les rues, le pont étaient illuminés de guirlandes multicolores, la fête battait son plein. Durant ces trois jours, il y avait les attrac- tions foraines, les baraques de belles poupées, les balançoires, les autos-tamponneuses, la grande roue, la chenille, qui, au milieu du tour se recouvrait et à l’abri des regards, certains en profitaient pour s’embrasser, les divers manèges pour enfants, les loteries qui proposaient d’innombrables billets mais pas trop de gagnants, le labyrinthe des glaces, le marchand de crêpes, de barbe à papa, de pommes d’api et biens d’autres. C’était un foisonnement d’attractions dans une véritable cacophonie qui rendait la fête joyeuse, avec le privilège de ne pas se rendre à l’école le lundi par décision du maire.

coutchi

René Courdié dit « Coutchi »

Ces années-là ont laissé dans ma mémoire le souvenir de monsieur René COURDIÉ dit « COUTCHI » incontournable personnage de la fête. Voici ce qu’a écrit sa nièce,  Martine PUGINIÉ à propos de son oncle :
« Mon oncle s’appelait René COURDIÉ mais à l’extérieur de la famille, son surnom était « COUTCHI ». Il était de petite taille, maigre et portant toujours une casquette sur la tête. Il sifflotait souvent lors- qu’il ne fumait pas. Il vendait cacahuètes et bonbons lors des fêtes du canton ou bien le dimanche au stade au cours des matchs de rugby ou autres manifestations sportives, friandises qu’il présentait dans une grande corbeille d’osier maintenue par une épaisse lanière passée derrière la nuque.
Ses cacahuètes, il les achetait en sacs de 10 kilos et les faisait griller dans le four d’un boulanger qu’il connaissait bien (Mr BALTHAZAR rue Henri de Navarre et ensuite Mr CARRÈRE rue de la République ou chez Mr BEGUÉ rue Gambetta) et comme je passais la plupart des après-midi du jeudi et des jours de vacances chez mes grands-parents, il m’embauchait pour la mise en petits sachets prêts pour la vente du dimanche suivant (par contre il ne fallait pas trop en manger).
Il n’avait jamais pu obtenir le permis de conduire, alors c’était un de ses copains, Elie FALBA, qui conduisait la JUVA 4 qu’il avait achetée afin de se déplacer aux fêtes foraines des villages alentours. Et là, il déballait bonbons, cacahuètes, réglisses, nounours et autres friandises qui faisaient le régal des gourmands. Mais aussi sur son étalage, il présentait une multitude de petits jouets comme sarbacanes, balles, pistolets à eau, flacons pour bulles de savon, petites poupées ou baigneurs qui allaient faire le bonheur des jeunes enfants».

fameuses cacahuètes

Les fameuses cacahuètes

Mr Alain THENON nous raconte une anecdote croustillante : « Dans mon jeune temps, il y avait rue Gambetta un boulanger du nom de BEGUÉ.
Il utilisait un four à bois pour cuire son pain et son local donnait sur une petite impasse. J’habitais aussi la rue Gambetta et avec mes copains quand nous voyions arriver Coutchi portant son sac de cacahuètes fraîches, c’était l’effervescence dans tout le quartier. Nous nous postions devant la porte du local en attendant qu’une chose, que Coutchi nous jette une poignée de ses cacahuètes grillées et quand c’était le cas, nous nous jetions comme des morts de faim sur le sol pour les récupérer. Pour nous, c’était un grand moment.»
Il était aussi facteur et c’était l’occasion pour lui se s’arrêter pendant ses tournées chez quelques amis.
Merci Monsieur COURDIE dit « Coutchi » pour ces bons moments.
Au fil des années la fête de la Saint-Michel a été avancée, souvent à cause de la dégradation du temps, mais elle n’a plus l’engouement des fêtes d’autrefois. La piste est encombrée de matériel de sonorisa- tion. On écoute et regarde l’orchestre . On ne danse plus vraiment, on se contorsionne , difficile d‘ailleurs de faire autrement car le rythme vous entraîne malgré vous. Les attractions sont moins nombreuses. Cependant et heureusement il reste la bonne humeur et la joie de faire la fête en famille ou avec des amis.


Yvonne QUARTI

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