Gabriel LESPINASSE de SAUNE (1848-1939)
Marie Adolphe Jean Gabriel Lespinasse de Saune est né le 11 juillet 1848 à Toulouse, rue de la Dalbade fils de Noël, Marie, Barthélémy « Adrien » Lespinasse de Saune et de, Marie, Félicité, Louise Catherine d’Aubuisson de Voisins, troisième enfant d’une fratrie de six garçons.
Les Lespinasse de Saune sont issus d’une famille de riches bourgeois toulousains vraisemblablement enrichis dans le commerce du pastel au XVIe siècle, ils possèdent de vastes domaines avec maisons de maître, dix métairies, et un hôtel particulier rue de la Dalbade à Toulouse.
Un Lespinasse sera élu capitoul vers 1733 ce qui conférait alors l’anoblissement du titulaire. Les Lespinasse ajouteront à leur nom « de Saune » nom du cours d’eau qui traverse leur domaine de Caragoudes près de Caraman dans le Lauragais. La famille y possède de riches propriétés ainsi qu’à Sayrac, commune de Villemur où la famille des d’Aubuisson de Voisins est implantée depuis le XVIIe siècle.
Gabriel suit des études au Lycée Impérial Napoléon de Paris dans la classe de mathématiques élémentaires puis passe ses examens d’admission à l’Ecole Navale Impériale qu’il intègre le 1er octobre 1865.
L’année suivante il contracte un engagement volontaire de 7 ans dans les équipages de la flotte (dans le but de conférer à son frère l’exemption du service militaire). Il est nommé aspirant 2e classe le 1er août 1867, puis aspirant 1e classe le 2 octobre de l’année suivante à Toulon, et embarque ensuite sur la frégate » l’Astrée « commandée par le capitaine de vaisseau Peyron.
Il reçoit le grade d’enseigne de vaisseau le 15 août 1870 et il embarque sur la frégate » Flore « commandée par le capitaine de vaisseau Juin.
Sa mère meurt le 8 juin 1871, elle était la nièce de Jean François d’Aubuisson de Voisins célèbre ingénieur des mines (marié mais sans enfants, c’est lui qui va s’occuper de ses nièces Félicité et Nina, religieuse). Félicité avait hérité des biens de son oncle à Sayrac à sa mort en 1841.
De 1872 à 1879 il navigue sur le » Lamothe-Piquet « , » la Virginie « , » la Dordogne « , » la Corrèze « , » la Creuse « , le vaisseau école » le Souverain « où il satisfait à l’école de tir en 1875 et à celle de canonnage en 1879.
Le 18 mars 1879 il est promu Lieutenant de Vaisseau, et embarque sur le croiseur de 1er rang » la Thémis » commandé par Alquier, en direction des mers de Chine et du Japon. Il est alors appelé en janvier 1885 au ministère de la marine à Paris pour être attaché à l’état-major.
On lui confie ensuite le commandement du navire » l’Isère « qu’il assurera 18 mois; pendant cette période il se verra confier la mission de transporter de Rouen à New York l’œuvre monumentale de Frédéric Auguste Bartholdi, la statue de « la Liberté éclairant le monde » cadeau de la France à ses amis d’Amérique, (Mai-juin 1885). Ce fut la mission la plus honorifique de sa carrière. En 1888 et 1890 il devient officier fusiller, puis officier de manœuvre.
Le 23 juillet 1891 il accède au grade de capitaine de frégate et le 1er janvier 1894 il est officier en second sur le croiseur de première classe » Jean Bart » escadre du Nord (Commandant Jacques Parfait)
En 1895, il est nommé commandant du » Fulton « , aviso de 1ere classe, division de l’Océan Atlantique. Le 2 septembre 1898 il est promu au grade de capitaine de vaisseau puis en 1900 il commande le croiseur » Descartes » dans l’escadre d’Extrême-Orient.
Il assure un service à terre au port de Toulon : major de la marine du 5e arrondissement maritime. En 1904, il est commandant du croiseur cuirassé » Dupetit-Thouars » dans l’escadre d’Extrême- Orient et participe à la campagne de la guerre de Chine.
Il est enfin versé dans le cadre de la réserve le 11 juillet 1908 au port de Rochefort après 42 ans et 3 mois de services effectifs, dont 28 ans et 8 mois en mer.
Il a navigué sur toutes les mers du globe et assuré des missions de protection de la France et de ses possessions outre-mer.
Revenu à la vie civile il se retirera sur ses terres et assurera la fonction de maire de Caragoudes (canton de Caraman 31) de 1912 à 1925.
C’est ensuite à Sayrac qu’il passera les dernières années de sa vie, jusqu’à son décès le 6 janvier 1939.
Il est enterré au cimetière de Sayrac, commune de Villemur-sur-Tarn.
Distinctions : le 5 juillet 1882 Il est fait chevalier de la Légion d’Honneur, et le 11 juillet 1895 il est promu officier du même Ordre.
MMP/AVH 2015
Manifestations et commémorations autour de Gabriel Lespinasse de Saune.
(Sources : archives AVH et quotidien » La Dépêche du Midi « )
Le 25 septembre 1993 à l’initiative de quelques habitants de Sayrac, dont Messieurs Laurent Teysseyre et Pierre Benech, et avec l’accord et la participation du conseil municipal de Villemur, l’hommage a été rendu a deux figures historiques de la localité, les frères Gabriel et Henri Lespinasse de Saune. (Henri fut évêque de Madagascar pendant un quart de siècle, décédé en 1929, il repose dans la cathédrale de Tananarive)
A cette occasion, la tombe abandonnée de Gabriel Lespinasse de Saune, inhumé en 1939, a été relevée et restaurée. La cérémonie s’est déroulée en présence de la population nombreuse et recueillie des sayracois, des autorités religieuses et militaires, et du conseil municipal de Villemur et de son maire Léon Eeckhoutte.
Le 24 août 2010, une délégation de l’ASEM (Association Sayrac, Entourettes, les Millets) a été reçue, le mois dernier, au consulat de France à New-York. Elle a remis au consul un tableau réalisé par l’artiste villemurien Jean-François Dettori, honorant la mémoire de Lespinasse de Saune, commandant de Vaisseau qui commandait « l’Isère », bateau qui a transporté la Statue de la Liberté de Rouen à New York en 1885. Daniel Régis, Maryse Wolff, adjoints au maire de Villemur, accompagnés de Gilles Moreau président de l’ASEM ont été reçus au consulat de France à New York par Patrice Lachaussee consul général adjoint et Olivier Antoine Reynes consul adjoint chef du service social.
Le consul a été séduit par cette initiative et le tableau offert ainsi que la médaille de la ville de Villemur siégeront en bonne place dans le bureau du consul, qui s’est engagé pour sa part à relater cette réception sur le site du consulat.de France à New-York.
Photo ci-dessus, g à d : Gilles Moreau, Daniel Régis, Maryse Wolff, Patrick Lachaussee.
Du 20 au 30 juin 2015, l’ASEM (Association Sayrac Entourettes les Millets ) et l’AVH (Association des Amis du Villemur Historique) ont organisé une exposition à l’occasion du 130e anniversaire du transport de la Statue de la Liberté par le navire » l’Isére » commandé par le capitaine Gabriel Lespinasse de Saune. Madame Schneller, consul des Etats-Unis à Toulouse, s’est rendue à Villemur afin de visiter cette exposition et s’entretenir avec les élèves de CE2 de l’école Anatole-France. Au cours de cette rencontre, elle leur a expliqué son rôle et ses fonctions dans notre pays, ainsi que l’amitié franco-américaine et ses origines.
Sur la photo ci-contre, au premier rang de gauche à droite, Marie-Martine Poncelet,(AVH) et Gilles Moreau (ASEM) co-organisateurs de l’exposition, Jean-Marc Dumoulin maire de Villemur, Madame Schneller, consul des E-U à Toulouse et Daniel Boisard adjoint à la culture et à l’éducation).
Au second plan de g à d : Gaston Sengès (Pdt de l’AVH), Simone Ourmières (AVH) Yvonne Quarty (AVH) et Alain Gardelle (Adjoint associations, patrimoine)
Le 5 juillet 2015, dans le cadre de ces manifestations, une cérémonie du souvenir s’est déroulée à Sayrac. Lors de la célébration de la messe en l’église Sainte-Foy du village, le père Christian Teysseyre, natif de Sayrac et féru d’histoire locale, a largement expliqué la présence de ce « Marin grand serviteur de l’état» dans ce hameau. Après la cérémonie et les dépôts de gerbes au cimetière, les participants se sont rendus en cortège vers la maison familiale afin de dévoiler une plaque commémorative. Daniel Boisard, adjoint au maire en charge de la Culture, Gilles Moreau président de l’ASEM, Jean-Louis Cancian maire de Caragoudes (village du Lauragais dont Gabriel Lespinasse de Saune fut le maire de 1912 à 1925) et Jean-Marc Dumoulin, maire de Villemur ont ainsi pu, tour à tour évoquer, l’épopée chargée de symboles que représente le cadeau de la Statue de Liberté au peuple des Etats Unis d’Amérique.
Le 18 septembre 2017, dans le cadre des journées européennes du Patrimoine, le foyer rural de Caragoudes organise, en la salle des fêtes du village, une exposition retraçant l’histoire d’un monument universellement connu : la Statue de la Liberté éclairant le monde. Parmi les principaux sujets développés: la carrière du commandant Lespinasse de Saune, l’origine du projet de statue monumentale, la réalisation de la statue en France par le célèbre sculpteur Auguste Bartholdi et l’ingénieur Gustave Eiffel, la réalisation du socle par les Américains, le transport et la traversée de l’Atlantique, l’inauguration.
MMP et JCF /AVH 2015-2018