La naissance de Villemur

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Naissance et expansion de Villemur

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Le château de Villemur.
(maquette, Tour de Défense)

La première mention d’un castellum de Villemur est datée vers 1035. Villemur se trouve alors au carrefour des zones d’influence de deux grandes familles princières : les comtes raimondins de Toulouse et les vicomtes Trencavel d’Albi-Béziers. C’est à ces derniers que les Villemur doivent leur château (castellum), c’est à eux qu’ils prêtent serment vers 1035. Le château de Villemur sera géré par deux branches de la famille Villemur à partir du milieu du XIe siècle. Les Villemur tirent donc leur nom d’un château. Progressivement le mot Villemur désigne le village qui se développe à l’ombre de cette forteresse, qui vers 1050-1100 se situait à l’emplacement de l’actuel Square de la Voie, sur les hauteurs de la ville. En 1178 une charte de franchises écrite en occitan précise les classes sociales de la cité. Ces chartes de coutumes et de franchises, limitent le pouvoir des princes et protègent les droits des habitants. Cette fin du XIIe siècle constitue une sorte d’apogée pour la famille des Villemur, riche lignage aristocratique à la frontière du Bas-Quercy et du Nord Toulousain. Les troubles provoqués par la croisade contre les Albigeois (1209-1229) seront pourtant néfastes pour le devenir de leur seigneurie.

Villemur seigneurie cathare

Dans le castrum se trouvaient plusieurs maisons de « bonnes femmes » ou parfaites cathares. Plusieurs seigneurs des environs dont Bertrand de Villemur protégeaient ces chrétiens dissidents ce qui vaudra à ce dernier d’être excommunié vers 1110, les Villemur se faisant remarquer pour leur opposition à l’église. Ces religieuses et religieux étaient organisés en communautés constituant des maisons de travail consacrées à des activités artisanales afin de subvenir à leurs besoins. Ils ne reconnaissaient pas d’autre hiérarchie que celle de leur évêque, refusant l’autorité du pape et la hiérarchie catholique, raison pour laquelle ils furent condamnés puis persécutés.

La Croisade aux portes de Villemur

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Villemur brûle (dessin G.Senges)

En 1208, le pape Innocent III lance depuis Lyon la Croisade contre les hérétiques vers les terres du comte de Toulouse dans lesquelles se trouve Villemur. Afin de détourner l’armée croisée de ses territoires, le comte Raimond VI se réconcilie avec le pape le 18 juin 1209. La crainte des villemuriens est justifiée surtout quand s’annonce une autre armée de croisés composée de chevaliers d’Auvergne et du Quercy qui allume le premier bûcher de la croisade à Casseneuil.

À l’annonce de l’arrivée proche des croisés, les habitants de Villemur pris de panique mettent le feu à la ville. Gagnés par la peur, le diacre de la ville Raimon Aimeric et les hérétiques se sauvent. Par Roquemaure et Giroussens ils atteignent Lavaur. À partir de 1212 les domaines du comte de Toulouse deviennent la cible des croisés. En 1218, Simon de Monfort est tué au siège de Toulouse et son fils Amaury capitule quelques années plus tard en 1224. La contre-offensive royale de 1226 se solde après trois ans de guerre par la victoire des capétiens et la soumission du comte Raimond VII à la couronne de France.

La fin de la seigneurie de Villemur

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Blason des seigneurs de Villemur

Parmi les sanctions infligées par le traité de Paris (1229) au comte Raimond VII, le castrum de Villemur fait partie des huit places que le comte doit donner en gage au roi de France pendant dix ans.

Treize ans plus tard, en 1242, Pierre de Villemur et les autres chevaliers s’engagent à respecter le traité de 1229.Villemur devient, en 1250, le chef-lieu d’une baillie dans la sénéchaussée de Toulouse, et en 1271, dans l’église Saint-Michel, Elie de Villemur prête serment de fidélité au nouveau seigneur, le roi de France après le décès sans postérité d’Alphonse III et de Jeanne de Toulouse.

L’inquisition sévit dans le villemurois

Dès 1242, suite à l’assassinat des inquisiteurs à Avignonet, l’action inquisitoriale se renforce. Entre 1243 et 1244, Bernard de Caux inspecte Villemur et ses environs. Dans la trentaine de dépositions conservées dans son registre, six concernent Villemur.
La dissidence cathare disparait peu à peu dans le Midi, et l’action menée par Bernard Gui entre 1307 et 1322 lui porte un coup fatal. Sur les 499 sentences prononcées par Bernard Gui, 67 concernent le canton de Villemur.

inquisition

Le Tribunal de l’Inquisition, J-P. Laurens,Musée des Augustins, Toulouse

La famille de la Voie

En 1319, Philippe V cède la baronnie de Villemur à la famille de la Voie apparentée au pape Jean XXII. De cette époque on retiendra le renforcement des fortifications de la ville dont la tour Papou en est le vestige, mais aussi, très certainement, la construction par Pierre de la Voie de chaussées et moulins sur le Tarn. Lors de la guerre de Cent Ans, la famille de la Voie s’illustrera dans la lutte contre les Anglais et la baronnie de Villemur sera élevée au titre de vicomté en 1342 par le roi Philippe VI. Épargnée par les Anglais, la ville tombera néanmoins aux mains des « routiers » de Villandrando en 1439.
La vicomté de Villemur demeure la possession de la maison de Foix jusqu’au décès en 1549 de la dernière héritière, Claude de Foix. Pendant dix ans, « la guerre de succession » va faire rage entre le vicomte de Martigues, son héritier le duc d’Etampes, et la famille d’Albret. Un accord est finalement conclu par la transaction du 13 mars 1559, attribuant la vicomté de Villemur à Jeanne d’Albret, fille et héritière d’Henri d’Albret, roi de Navarre, décédé en 1555.

JCF / PJ / AVH 2017

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