La Belle Époque
En ce début du siècle, la ville profite de l’essor de la manufacture Brusson Jeune qui rayonne dans le monde entier, compensant largement le déclin de la batellerie. La ville est secouée en 1905 par la séparation de l’église et de l’état, les écoles libres poursuivent leur mission éducative rue des Potiers pour les garçons , l’école de la Sainte Famille étant dédiée aux filles place Jean-Jaurès. Après bien des tergiversations, la construction des écoles laïques est enfin actée l’ouverture se faisant en 1913 sur les allées Notre-Dame, quand au presbytère face aux greniers du Roy il sera transformé en école maternelle. Autres faits notables, la section de Villematier se sépare de Villemur en 1907, c’est aussi la période à laquelle on réalise un aqueduc sur le ruisseau de Bifranc qui permettra ultérieurement le comblement de la place Saint-Jean.
La rive gauche, « de l’autre côté de l’eau » comme disent les villemuriens, est en pleine effervescence : le 6 octobre 1912 est inauguré le tronçon de chemin de fer entre Toulouse et Villemur : on se réjouit de l’arrivée du « petit train » qui permet de rejoindre la capitale régionale en deux heures ! Villemur a désormais deux gares, qui deviennent le but des promenades dominicales.
La foule accourt applaudir les exhibitions de l’aviateur Demazel à « Calar », lors des fêtes de la Saint-Michel 1912, et c’est non loin de là sur le terrain de « l’Albouy » que les joueurs de rugby de l’U.S.Villemur font leurs premières passes sous la houlette de l’agent voyer Maurice Gaussens.
Après le décès du maire Pierre Duran le 12 avril 1911 et l’ intérim du Docteur Vignères, c’est Charles Ourgaut qui est élu le 12 mai de l’année suivante. Malgré les vicissitudes de ses 25 ans de mandat, il va laisser une empreinte indélébile sur la ville.
Alors qu’à peine une demi-douzaine d’automobiles pétaradent en ville, le dimanche, on se promène sur les majestueuses allées longeant le Tarn, ou on danse valses et polkas aux accords de la Lyre villemurienne et de l’Union Harmonique. C’est la fin de « la Belle Epoque » comme on a pu l’appeler à postériori. Du côté des Balkans, la fièvre monte, l’Europe fourbit ses armes, le pire est à venir…