Le général Junius-Germinal LAPEYRE
Le premier Lapeyre apparaissant dans les registres paroissiaux villemuriens était aubergiste à la fin du XVIIe siècle. Son fils François était procureur au siège de Villemur, et son fils Jean, le père de Junius-Germinal, exerçait en tant que juge de paix. Le père de Marthe BÉNECH était officier de santé, et on retrouve deux générations de marchands parmi ses ascendants. Au-delà, les ancêtres BÉNECH sont laboureurs à la fin du XVIe siècle.
Le 17 germinal an 2 de la la République, (6 avril 1794) à deux pas des Greniers du Roy, naît à Villemur Junius Germinal LAPEYRE, fils de Jean LAPEYRE et de Marthe BÉNECH. Curieux prénom pour un enfant. Si Junius fait certainement référence à la Rome antique, Jean LAPEYRE, juge de paix du canton de Villemur et fervent révolutionnaire, l’a affublé aussi de celui de Germinal, son mois de naissance.Le beau-frère de Jean LAPEYRE n’était autre que le tout puissant Pierre BÉNECH, agent national, c’est-à-dire le représentant du gouvernement auprès de l’administration villemurienne.
Dès l’âge de 18 ans, le 7 mai 1812 Junius Germinal est soldat au bataillon d’infanterie de Fontainebleau. Le 22 octobre 1813, il est nommé sergent au 6e régiment de voltigeurs de la garde impériale et participe à la Campagne de France en 1814. (batailles de Vauchamps, Montmirail, Brienne…) Après la dissolution de ce régiment, Il est incorporé ensuite au 39e régiment d’infanterie de ligne le 21 décembre 1814. Quelques mois plus tôt en avril Napoléon a abdiqué et s’est exilé sur l’île d’Elbe.
Puis ce sont les « adieux de Fontainebleau » à la vieille garde le 20 avril 1814. Dans un dernier sursaut de reconquête du pouvoir, Napoléon fait son retour en France, débarque à Golfe-Juan le 1er mars 1815. Le 12 juin 1815, l’Empereur rejoint ses 130 000 soldats et entame sa dernière campagne. Junius Germinal Lapeyre qui a rejoint le 1er régiment de tirailleurs de la Garde Impériale le 26 avril, fait partie de ces hommes. Le 18 juin 1815, c’est la dernière bataille, c’est Waterloo. Lapeyre se battra vaillamment comme en témoignent ses blessures : « un coup de feu à la partie postérieure de l’épaule droite, un autre coup de feu qui lui a enlevé les deux premières phalanges à l’index de la main droite, et six coups de baïonnette sur diverses parties du corps à la bataille de Waterloo le 18 juin 1815 ». Il a alors 21 ans !
Parti en congé illimité, il intègre la Légion des Basses-Pyrénées par ordre ministériel du 28 avril 1818. Après être passé par le 13e régiment d’infanterie légère à compter du 5 janvier 1821, il rejoint le 64e régiment d’infanterie , où il est promu successivement sous-lieutenant le 15 mars 1823, lieutenant le 28 octobre 1827 et capitaine le 29 août 1832. Il est ensuite lieutenant-colonel en 1847 (16e R.I) puis colonel au 41e régiment d’infanterie de ligne. Enfin, il participe à la conquête de l’Algérie, et s’illustre lors des combats contre les tribus rebelles du Constantinois.
Sa carrière militaire n’est pourtant pas terminée. Pour services rendus à la Nation, la tradition est de nommer, avant leur retraite, les officiers méritants à des postes stratégiques. Lapeyre sera ainsi nommé Gouverneur du fort de Nogent qui fait partie des 16 forts construits pour protéger Paris. Il assurera ensuite les mêmes fonctions en Charente-Maritime, dans la Marne et dans la Manche.
Il termina sa carrière avec le grade de général de brigade en 1852.
Il s’était marié à Cherbourg le 11 août 1830 à Fannie CISZEVILLE, on leur connaît une fille prénommée Octavie, Clémence Isaure.
Junius Germinal LAPEYRE est décédé à son domicile, n°34 rue du Vieux-Versailles à Versailles le 8 janvier 1857.
Décoré dans l’Ordre de la Légion d’Honneur : Chevalier (19 août 1832), Officier (18 septembre 1847) Commandeur (1856)
En 1884, dans une séance du conseil municipal, fut émise la proposition d’ériger sur une place, une statue du général Lapeyre, « Enfant de Villemur qui, parti simple soldat, s’est élevé aux grades supérieurs par un travail opiniâtre … Le pays doit honorer cet homme d’élite… » Projet sans suite. Dans les années 2000, une place du quartier Notre-Dame a été baptisée du nom du général Lapeyre. ( bordée par les rues Kléber, St Roch, et des remparts Notre-Dame)
Sources : Histoire de Villemur tome 2, AVH
http://www.napoleon-empire.net/
Nouvelle histoire de Villemur tome 1, C.Teysseyre.
Une famille de militaires
Georges-Joseph LAPEYRE son frère cadet, sergent au 69è de ligne, décoré de la médaille de Sainte-Hélène.
Antoine LAPEYRE, son neveu, (fils de Dominique LAPEYRE , frère aîné) né le 1/6/1813, capitaine au 60è de ligne, chevalier de la Légion d’Honneur le 26/12/1852.
Son beau-frère Antoine MOUSSIÉ, né à Layrac s/ Tarn le 16/12/1769, marié avec sa sœur Marie LAPEYRE, le 15/4/1817, chevalier de la Légion d’Honneur le 23/4/1809, alors sergent-major du 57è de ligne. Engagé volontaire au régiment de Vermandois le 16/5/1793, fit campagne dans l’Armée des Pyrénées celle d’Italie (1795-97), Armée du Rhin (1798-1801), au Camp de Boulogne (1804-1805) à l’Armée d’Allemagne (1806-1809). Capitaine du 155è de ligne en 1813, blessé aux batailles d’Heilsberg (1807),d’Essling (1809)de Wachau (1813) à la Grande Armée (1815).Décédé en 1847 à Villemur.
Son fils Jean-Paul MOUSSIÉ né en 1818, capitaine au 64è de ligne, chevalier de la Légion d’Honneur en 1856.
JCF/AVH /2017