La place Jean Jaurès (la Croix de la Mission)

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La place Jean-Jaurès

1. La rue de Grail, quartier du Temple.

Après la place du Souvenir, restons dans le quartier Notre-Dame pour nous intéresser à la place Jean-Jaurès, au grand passé historique.
En des temps très anciens, avant d’être une place, elle n’était qu’une simple rue, dénommée rue de Grail, (ou Grailh et rue de Gral en 1817), allant de la rue des Stradélis au bas de l’escalier menant au château et au-delà au chemin de Bifranc. Côté est, elle était bordée de maisons d’habitations et donnait accès au(x) temple(s) protestant(s) de la rue Saint-Rémezy, devenue rue du Temple.
 Côté ouest, de la rue des Stradélis jusqu’à la petite rue de l’Ormet (puis de Lourmet) s’élevait une des façades de « l’Oustal » la maison seigneuriale. La rue de Grail est citée dans les compoix (livres terriers) de la gache (quartier) Notre-Dame à partir de l’année 1583. 

grail compoix

La rue de Grail dans les compoix, de haut en bas : années 1583-1641-1645

À propos de la dénomination des rues, le prolongement de la rue du Grail vers le sud, de nos jours la rue Gambetta, s’appelait rue des Faures (forgerons) et Castanery, la rue des Stradelis était la rue de la porte Saint-Roch, et la rue de l’Hospice, la rue de Lapeyre (ou la Peyre)
Au-dessus de rue du Grail se détachait la masse imposante du château féodal dominé par son donjon.
C’est  François de Bonnes futur duc de Lesdiguières  qui avait décidé de la construction de cette demeure peu après avoir acheté la vicomté.…  Trop occupé dans son Dauphiné, deux visites à Villemur seulement en 1604 et 1621, c’est son homme de confiance Daniel de Bellujon qui occupait l’endroit.

 En 1635 le château-fort est démoli pierre par pierre, poutre par poutre…
La maison seigneuriale demeure, mais reste la plupart du temps inoccupée. Les fastes de l’Oustal auront duré peu de temps. En 1706, arrivent à Villemur, Louis Mandon et Pierre Bouloux, deux experts nommés pour procéder aux vérifications des domaines appartenant au Roi. Ils sont en présence ” de deux appartements ou corps de maison, savoir, un fort vieux et délabré et un autre qui est appelé neuf. “ La visite débute par ce dernier, en l’occurrence, les Greniers du Roy “…Trois étages formés de bas en haut par quatre bonnes murailles bâties à chaux et à sable qui entourent le dit corps de maison…” Par contre la description que donnent les experts du logis seigneurial est assez catastrophique : “…Tout le bâtiment vieux a besoin d’être rebâti à neuf de fond en comble, auquel cas il serait à propos de l’édifier semblable au corps de logis neuf…”  Ces conclusions ont été transmises à Jean Halma (1) représentant du Roi qui a cette époque-là administrait la vicomté de Villemur. On peut raisonnablement penser que Jean Halma ait effectué des réparations, comme il a pu en faire à la même époque à la chaussée sur le Tarn. Par contre, rien dans nos archives permet d’en savoir davantage.

grail plan juniere

Villemur : plan Junière de 1779

Par la suite, les vicomtes successifs ont trop à faire (et affaires) ailleurs, laissant leurs fondés de pouvoir ferrailler avec l’administration locale. Seul Louis Constantin de Batz daignera se déplacer pour prendre possession de sa vicomté. Guy Ménoire de Beaujau le dernier vicomte sera le plus assidu et fera des séjours prolongés à Villemur avec son épouse. C’est cette dernière, qui après la Révolution, s’occupera des biens de son mari, en particulier des moulins qui sont toujours d’un bon rapport. Après le décès de Marguerite de Beaujau en 1823, sa petite-fille Madame de Brivazac héritera des biens qu’elle possède à Villemur et les vendra par adjudication publique devant le Tribunal de Bordeaux le 25 octobre 1824. (2)
Les acheteurs ne sont autres que Pierre Roques, maire de Villemur et deux de ses gendres, Amédée de Tauriac et Léon Chaptive.

projet d'eglise

Projet d’église 1836

Dix ans plus tard, à peu de temps d’intervalle, deux projets vont naître autour de ce logis seigneurial, laissé à l’abandon depuis le départ de Marguerite de Beaujau.  En mars 1835, la commune de Villemur va s’intéresser de près à « L’acquisition de la maison dite Le Château » avec le projet d’y installer, hôtel de Ville, prétoire de justice de paix, deux maisons d’école, une prison et la brigade de gendarmerie !
Après moult discussions en séance de conseil municipal avec le propriétaire…et maire de Villemur Pierre Roques, le projet achoppera sur le prix trop élevé pour les finances…de la commune !
Autre projet l’année suivante. Il émane de Jean-François Fieuzet, le curé fraîchement débarqué à Villemur. L’église Saint-Michel est vétuste il veut la reconstruire sur la totalité de la parcelle du logis seigneurial (voir le plan), le presbytère se trouvant déjà en face, rue Lapeyre. Ce projet n’aboutit pas non plus, mais le curé Fieuzet, nous le verrons plus loin, à de la suite dans les idées.

2.La mission de 1838

Villemur: plan Girou de 1842

Au début de l’année 1838, le conseil de Fabrique de Villemur émet le souhait, dans le cadre d’une Mission, d’ériger une croix sur une place de la ville, et en avertit le maire de Villemur, Joachim Dezès. Le 25 mars en séance extraordinaire, le Maire donne lecture d’une lettre du Préfet de la Haute-Garonne qui avalise ce projet. Le conseil municipal délibère ensuite sur le lieu où sera érigée la croix. On peut imaginer que le curé Fieuzet ait soufflé quelque idée au conseil car celui-ci « Délibère à la majorité des voix qu’il y a lieu d’autoriser la plantation d’une Croix de Mission sur une des places de la ville de Villemur et désigne à cet effet le petite Place du Temple au lieu qu’occupe actuellement le puits de la ville qui sera reculé de quelques mètres.”

La place en question est en fait la rue de Grail, mais un problème, toutefois, se pose : l’existence à l’entrée de cette rue, d’un des quatre puits de la ville. Alors la condition du maire est la suivante : « Que tous les frais quelconques qu’occasionnera le forage pour découvrir la source nouvelle, le déplacement du puits existant, le creusement et construction du nouveau puits, de l’érection de la croix demeurent à la charge de la fabrique ou de Mr le Curé. » Le maire ajoute que souhaitant agrandir le puits existant, il ferait éventuellement supporter la dépense supplémentaire à la commune.

puits place jean jaures

place croix de la mission

Place de la Croix de la Mission (Edition Mme Malpel)

Ce même 25 mars, quatrième dimanche de Carême, et fête de l’Annonciation, 4 prêtres auxiliaires du calvaire de Toulouse, MM Barthier, supérieur, Gutin, Grabié et Caddau, appelés par le curé Fieuzet, ouvrent la mission qui va durer 1 mois. Le maire Joachim Dezès dans une lettre au préfet écrit : « Ces Messieurs les missionnaires ont commencé leur exercice dimanche dernier 25 mars et leurs prédications purement religieuses ont produit jusqu’à ce jour un très bon effet sur la population avide de les entendre. Je me flatte qu’il en sera de même jusqu’à la fin et que leur passage dans cette ville sera un bien pour ses habitants. » (ADHG 2 V 48 lettre du maire au préfet citation. Cf Ch. Teysseyre)

monseigneur d'astros

Monseigneur d’Astros (Bibliothèque de Pau)

Cette mission va se clôturer en apothéose le jeudi 26 avril par une cérémonie grandiose, qui attire un monde considérable. Mgr Paul Thérèse David d’Astros, archevêque de Toulouse, a donné la confirmation à près de 600 personnes, la plupart très avancées en âge. La Croix qui a été bénie le matin par l’évêque, « portée alternativement par quatre compagnies d’hommes et de jeunes gens, a été placée au quartier dit du Temple, presqu’en face de la maison presbytérale, au milieu d’un immense concours du peuple. »

vue actuelle croix mission

La Croix de la Mission, vue actuelle

croix de la mission

La croix de la mission domine la place (photo Pierre Villa)

La Mission a été clôturée le vendredi 27 avril à 9 heures du soir par les adieux aux missionnaires.
À la suite de cette Mission, et vu l’engouement qu’elle suscita auprès des villemuriens, le curé Fieuzet demanda à l’évêché de lui attribuer un troisième vicaire, vœu qui fut exaucé dans les mois qui suivirent.

Cette Croix va rester à ce même endroit pendant 82 ans. Elle va tellement marquer le quartier, qu’on parlera davantage de la Place de la Croix de la Mission que de la rue de Grail.

En 1920, pour améliorer la circulation dans le quartier (!) proposition est faite de déplacer la Croix qui devient une gêne sérieuse. Il est vrai que sa taille est respectable au vu des photographies de l’époque. Le maire Charles Ourgaut, estime qu’il faut envisager son déplacement, la croix serait alors transportée dans le demi-cercle situé à l’origine de l’escalier qui mène au château. Un des conseillers municipaux, Louis-Etienne Malpel, ne s’oppose pas au projet, mais « il ne voudrait pas que certaines consciences s’émeuvent de ce déplacement. » Le Président Ourgaut le rassure et le projet est adopté à l’unanimité. (28/11/1920)

3.De l’école des Frères à la Sainte-Famille

L’état de la maison seigneuriale ne cessant de se dégrader, il faut attendre 1843 pour voir le triumvirat  de propriétaires Roques-de Tauriac-Lostange (3) vendre la partie actuelle des Greniers du Roy à Jean-Jacques Maury, un riche propriétaire toulousain, à qui appartenait la Forêt Royale de Villemur depuis 1837. L’autre lot, à savoir le logis seigneurial sera racheté par Mathieu Castella, (pour la plus grande partie), Géraud Balat tuilier, et Michel Duvernet, maçon.

Très vite le curé Fieuzet revient à la charge. Il a d’autres projets. Comme dans un puzzle, il va racheter les parcelles dispersées du logis seigneurial entre fin 1841 et mars 1845, pour finalement en faire don à la commune le 9 novembre 1847 à la condition expresse que les “objets donnés” servent à l’établissement des Frères de la Doctrine Chrétienne. (Etablis à Villemur depuis 1844 après le décès de Jean Mathieu instituteur communal )
Nous n’avons que peu d’informations sur les travaux entrepris sur  la vieille bâtisse. Une partie est démolie ? Une autre est certainement rénovée, le conseil municipal vote dans la foulée la somme de 150 francs pour faire la levée des plans et devis pour la rénovation de l’immeuble. (4). Après des années d’attente, il est possible que l’école ait été ouverte au début de l’année 1850. En mai de la même année , 200 francs sont votés pour la réparation de la toiture. Trois frères instituteurs sont recrutés pour dispenser l’enseignement. C’est un grand soulagement, car un grand nombre de petits villemuriens ne sont pas scolarisés. En dépit des lois Ferry du début des années 1880, l’enseignement religieux se poursuit jusqu’en  1892 où le Préfet de la Haute-Garonne décide de laïciser l’Ecole des Frères. Devant leur refus c’est Pierre Albert Monrufet maire de Villemur qui leur somme de quitter le bâtiment, confiant ce dernier aux Ecoles Publiques qui l’occuperont entre 1892 et 1894.

ecole sainte famille

L’école de la Sainte-Famille

Les trois Frères enseignants (Prouet directeur, Houlès, et Marchand) vont trouver refuge dans une maison de la rue des Potiers dans le quartier Saint-Jean, (5) et ” L’Ecole des Frères” y demeurera jusqu’à l’incendie du bâtiment en 1941.
C’est Antonin Brusson qui va voler au secours des Frères. Il réussit à retrouver les héritiers du curé Fieuzet, décédé en 1864, en l’occurrence Madame Sénac. Cette dernière assigne la commune de Villemur en justice afin d’annuler la donation du curé Fieuzet : rappelez-vous la condition de la vente « ne devant servir qu’à l’établissement des Frères de la Doctrine Chrétienne ». Verdict : la donation est annulée, Madame Sénac récupère son bien qu’elle s’empresse de revendre à Antonin Brusson en 1897.
L’ épouse de ce dernier, Gabrielle, qui possède son Brevet Supérieur va assurer la direction de l’école, choisissant les institutrices et ce, jusqu’en 1940. C’est à cette époque qu’elle confie l’école aux sœurs de la Sainte-Famille, dont un petit groupe, venant d’Amiens, se trouve réfugié à Villemur. (6) C’est toujours en ce lieu que se trouve aujourd’hui l’Ecole de la Sainte-Famille.

À noter qu’en 1912, le quartier s’enrichira d’une autre école. Après le décès du curé David quatre ans plus tôt, le presbytère face à l’Ecole de la Sainte-Famille, sera transformé en école Maternelle laïque, la première institutrice étant nommée en 1913. Cette école baptisée Anatole France est toujours en fonction à l’angle des rues Gambetta et de l’Hospice.

4.La chapelle / salle du Grail.

salle du grail

Salle du Grail

Dans la reconstitution de son « puzzle », le curé Fieuzet commence par racheter ce logis en 1841, situé à l’angle de la rue de Grail et de la rue de Lourmet, bâtiment faisant partie du logis seigneurial, appartenant toujours au trio Roques / Tauriac / Lostanges, le reste des bâtiments rappelons-le étant la propriété de Castella/Duvernet/Balat. Il est fort possible, à la lecture de l’inventaire de 1706, que ce logis d’angle ait été à l’origine, une écurie.
L’année suivante, dans le plan d’alignement de la ville dressé par le géomètre Jean-Bernard Girou en 1842, la parcelle   n°16 « jardin et maison » (angle rues de Grail et Lormet) a comme propriétaire, « Fieuzet curé, pour la Congrégation des Filles » (7)
Le curé Fieuzet, fait alors aménager ce lieu en chapelle, (8) puis, quelque temps avant son décès survenu en 1864, cède cette maison à la demoiselle Virginie Dejean par sous-seing privé le 11 novembre 1861. (Célibataire, alors âgée de 46 ans, elle est issue d’une très vieille famille villemurienne, son père Michel avait siégé au conseil municipal de longues années.) Quelques années plus tard, en 1868, Virginie Déjean fait don à son tour de la chapelle du Grail à la Fabrique de Villemur « à la condition que la maison ne servira qu’aux réunions des jeunes filles de la Congrégation de la Sainte-Vierge » (9)
Cette chapelle, surmontée d’un clocheton demeure propriété de la Fabrique qui y fait quelques travaux de restauration, en particulier la voûte de son plafond peinte en bleu et constellée d’étoiles. Cette décoration a marqué les esprits, et son souvenir est resté très vivace chez les anciens villemuriens qui ont connu cette salle. Après les lois de séparation de l’Eglise et de l’Etat en décembre 1905, la chapelle est désaffectée. 
Elle devient ” la salle du Grail,” appartenant  à l’hospice et les religieuses de Saint-Vincent de Paul y dispensent le catéchisme.

socité de secours mutuels de villemur

Société de Secours Mutuels de Villemur

En 1922, la commission administrative de l’Hospice accepte de louer la salle du Grail moyennant un loyer de 100 francs,  les frais d’aménagement incombant à la commune. La  location de cette salle est plus que nécessaire puisque la commune est tenue de fournir un local à la Société de Secours Mutuel pour ses réunions, la salle du café Peyre n’étant plus disponible.(10)
La location prend effet le 1er janvier 1923, et un grand nombre d’associations locales y tiennent leurs réunions. Ainsi en 1926 c’est le Comité de la Fête des Fleurs qui s’y réunit en seconde instance, la première réunion s’étant déroulée « en présence de bancs absolument vides. » Suit la menace de démission dudit comité.

fete des fleurs et kiosque

Fête des fleurs 1924. Au second plan le petit kiosque en bois. Coll Mme Cazaux.

Cette année-là, Joseph Rigaud, conseiller municipal demande s’il ne conviendrait pas que la commune fasse l’acquisition de cette salle, le maire Charles Ourgaut ajoutant qu’il souhaite y installer un cinéma scolaire. Des pourparlers sont entrepris avec la direction de l’Hospice qui refuse les diverses propositions de rachat. En 1938 ce sont les travailleurs de Villemur et des environs qui sont priés d’assister à la réunion organisée « par les camarades de la Bourse du Travail de Toulouse. » Autre exemple en 1939, « La Saint-Hubert villemurienne » convie ses amis chasseurs à la réunion annuelle de la société, le mardi 15 août à la salle du Grail.

Après la guerre, la salle n’accueille plus de réunions vu son état de vétusté. Pierrot Sicard se souvient que l’on y entreposait les deux kiosques à musique, en bois et démontables, de dimensions différentes, utilisés à l’époque par l’Union Harmonique dont son père était la cheville ouvrière. Le loyer a fortement augmenté, l’immeuble est insalubre ainsi que le bâtiment voisin, appartenant aux héritiers Souriac,  entre la salle et l’école de la Saint-Famille.  La municipalité devant l’état de dangerosité des deux immeubles décide de leur destruction qui interviendra en 1955.
Il est bon de rappeler enfin que la salle ou chapelle du Grail ne correspond absolument pas à l’ancien temple, comme parfois rapporté par erreur dans le passé. Les temples (temples ancien et temple neuf) se situaient en face, dans la petite rue du Temple, la bien nommée.

5.De la rue de Grail à la place Jean-Jaurès

jean jaures

Jean Jaurès

Fin 1918, une commission ( MM Maury, Barbe, Souriac, Sabatié, Sizes) est constituée pour nommer ou renommer certaines rues de la ville. Deux raisons sont évoquées. La première, d’ordre utilitaire : de erreurs seraient évitées si le nom d’une rue pouvait être mise sur une adresse, à cause de l’homonymie de beaucoup de patronymes. La seconde est d’ordre patriotique : bien des noms de personnes, de villes, de contrées ont été immortalisées par la Grande Guerre « nous nous devons de les léguer à la postérité » dit-on en séance de conseil municipal. Mais on doit aussi rechercher dans l’histoire locale si quelques noms ne doivent pas être perpétués.
Les années passent, l’idée tombe aux oubliettes. Une autre commission est nommée en 1923 ( Dr Vignères, MM Malpel Gay, Rigaud, Lormières) qui donne ses résultats…3 ans plus tard !
Aucun nom se rapportant à la guerre 1914-1918 n’y figure. Dans le quartier qui nous intéresse apparaissent les rues de l’Hospice (ancienne rue de Lapeyre) Cailhassou (rue Cambon), Gambetta (rue des Faures) et Fieuzet, ancienne rue Lormet. Seules les rues du Temple et des Stradélis conservent leur nom.
Quand à la rue de Grail, parfois appelée place du Temple, elle s’appellera désormais place Jean-Jaurès. Baptiser du nom du leader socialiste la place sur laquelle s’ouvre l’école privée de la Sainte-Famille a quelque chose de singulier. Sûrement pas le fait du hasard, peut-être quelque vieux relent d’anticléricalisme ? Quelle fut la réaction de l’opinion publique et des tenants de l’Ecole de la Sainte-Famille à l’époque ?
Cela n’enlève en rien à l’hommage rendu au tribun tarnais, à l’homme politique, au grand défenseur de la paix qui paya de sa vie à la veille de la guerre franco-allemande qu’il redoutait tant.

À notre connaissance, un seul commerce s’installa dans le quartier : à l’angle de la place et de la rue des Stradélis, dans l’immeuble qui fut en 1794  la maison natale du général Lapeyre s’installèrent plusieurs épiciers dont Langlade et plus tard Ferrou/ Rouquette. L’angle rue Gambetta /rue des Stradelis étant occupé parle serrurier Constans.  La petite placette devant l’école maternelle, à l’angle des rues Gambetta et de l’Hospice était occupée par des immeubles (Constans, Pendaries-Marty, Sabatier) qui furent démolis suite à l’inondation de 1930. L’espace ainsi libéré devint la placette et la façade de l’école reconstruite. Ces travaux furent effectués dans les années 1935-36.

Aujourd’hui, si votre promenade vous amène dans ces parages, en haut de la place “mangée” par le stationnement des voitures, empruntez un bout de la rue Fieuzet et vous aurez une jolie vue sur les Greniers du Roy… et puis…tendez l’oreille : vous entendrez peut-être les cris et les rires des enfants des Ecoles qui donnent  vie au quartier depuis plus de 100 ans.

logis seigneurial et greniers du roy

Pour une meilleure compréhension des propriétaires successifs du Logis seigneurial et des Greniers du Roy

maternelle et sante famille.

à g : L’école Anatole-France, à dr l’entrée de la Sainte-Famille.

emplacement de la salle

Ancien emplacement de la salle du Grail

(1) Jean Halma Greffier en chef au Parlement de Toulouse, puis secrétaire du roy et gentilhomme du Duc d’Orléans, décédé au début de 1720, avant que la vicomté de Villemur ne passe aux mains de Fouquet, comte de Belle-Isle.
(2) page 75/151 Commune de Villemur-sur-Tarn. 1D 18 : registre des délibérations du conseil municipal, 7/7/1816 – 12/5/1830.
(3) Gendre d’Amédée de Tauriac. Il a remplacé Léon Chaptive, en procès avec ses deux autres associés.
(4) Commune de Villemur-sur-Tarn. 1D 20 : registre des délibérations du conseil municipal, 4/5/1844 – 6/11/1847. page 98/111 Première donation le 24/3/1847 devant M° Ratier page 94/111. Voir page 8/299
(5) maison appartenant à la famille Sicard (Fonds Robert Vignals) ou en indivision à l’abbé Raymond Esquié et J-M Elie Brusson ( Ch Teysseyre).
(6) Gérard Brusson : « La chanson des blés durs ».Générations Brusson. CAUE. Editions Loubatières 1993.
(7) ADHG. Reproduction numérique du 1O 11 cote 1 NUM AC 25.
(8) C’est l’avis de Christian Teysseyre p.479 Nouvelle Histoire de Villemur , tome 2.
(9) Ibid
(10) 1D26 Registre des délibérations du conseil municipal.

Sources :
Archives Départementales de la Haute-Garonne.
Archives communales de Villemur-su-Tarn.
« La chanson des blés durs ».Générations Brusson. CAUE. Editions Loubatières 1993.
Christian Teysseyre : Nouvelle histoire de Villemur, Editions Fleurines 2016.

JCF/AVH/2017

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